Pitifeu avançait d'un pas lourd. Il venait encore de se disputer avec son père : Flamnéral était un grand dragon rubis âgé de 625 ans et il ne supportait pas que son dernier fils n'ait pas... [+]

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Le bras tendu, les épaules détendues, il se concentre sur sa cible. Pas de précipitation. Le tir à l’arc est un art délicat. Il se rappelle les paroles de son entraîneur : « Il faut que tu ne fasses qu’un avec ton arc. Tu dois le voir comme un prolongement de ton bras et la flèche comme un prolongement de tes yeux. Là où tes yeux sont fixés, la flèche doit se planter. » Il ne lâche pas des yeux le cœur de sa cible. Il doit y arriver. Il n’y a plus de place pour les erreurs. Le jury l’observe avec attention. S’il manquait son tir maintenant ce pourrait être une véritable catastrophe. Un frisson d’excitation le parcourt et il doit faire preuve d’une grande concentration pour rester parfaitement immobile. Il inspire une dernière fois, bloque sa respiration, et lâche. La flèche siffle à travers les nuages. Le temps semble ralentir. Un léger doute l’envahit. Et s’il avait fait une erreur, même une toute petite erreur, et que la flèche déviait de sa trajectoire ? Pourtant, il n’a pas pu se tromper. Il s’est entraîné toute sa vie pour ce moment. La flèche se fiche parfaitement dans le cœur de la cible. Un léger parfum de rose s’échappe de la pointe quand la capsule à son bout s’ouvre, libérant une épaisse brume rouge. Il a accompli avec succès son premier tir. Les jurés applaudissent. Un immense sentiment de fierté gonfle son cœur. Il a mérité la confiance placée en lui. Ces centaines d’heures d’entraînement n’ont pas été vaines. Toutes les courbatures, les entorses et autres blessures… Il y a laissé des plumes ! Et aujourd’hui, il a prouvé qu’il était prêt. Le président du jury s’approche de lui tenant entre ses mains un arc magnifique ainsi qu’un carquois rempli. Un arc et des flèches enchantés. Son arc ! Il a réussi son examen final, prouvant ainsi qu’il était prêt à accomplir sa mission. En enchantant sa première victime, Cupidon vient de démontrer qu’il était bien le nouvel ange de l’amour.

Il y'a de la percutance dans Les mots employés dans ce texte et une certaine maîtrise des nuances linguistiques, bravo.
J'aime.
Je te convie à me lire dans «les cieux, la cime et la prairie» et de me donner ton avis.
N'hésites pas de laisser des voix si jamais je t'ai transporté dans le flot de ma fable.