Je rentre.
Je lui ai dit que je rentrais à sept heures et demie comme chaque jour.
Elle sait qu’il faut une demi-heure, depuis le quai aux fleurs.
Elle sait que ce n’est pas toujours que... [+]
Je me souviens de ce livre. Un auteur bien connu que je n’avais jamais lu. Un cadeau d’anniversaire ou de Noël.
— Il faut absolument que tu le lises. C’est un écrivain extraordinaire. Il était chez Pivot la semaine dernière. C’est le libraire qui me l’a conseillé.
Belle édition. Couverture jaune. Le titre en grand. Le nom de l’auteur encore plus. Je l’ai mis de côté pour plus tard. Sur une pile de livres en attente. Je l’ai entrepris une fin de semaine, curieux de découvrir cet auteur dont tout le monde parlait.
Dans les premières pages, l’histoire autant que l’écriture m’ont paru d’une grande simplicité.
Il faut dire que j’ai un contrat tacite avec les écrivains. Quand je commence un livre, je le finis. Toujours. Il n’y en a que deux ou trois dans ma vie de lecteur dont je n’ai pas atteint la dernière page. C’est pour moi un constat d’échec. Un sentiment de trahir l’auteur. Son âme. Tout ce qu’il a mis de lui dans son texte. Tout travail mérite respect. Je ne pose donc pas un livre avant le point final.
C’est avec cet esprit que j’ai attaqué celui-là. L’impression initiale de simplicité qui m’avait marqué dès le début s’est transformée au fil de la lecture en un sentiment de grande banalité. Je me souviens d’une impression de vie à Paris en noir et blanc. De pluie. De nuages. D’une vague histoire entre une femme et un homme rencontrés au hasard d’une soirée... Je tournais les pages machinalement, me laissant porter par ce récit sans originalité. Je m’en ouvris autour de moi.
— C’est justement la marque de l’écrivain. Il décrit la vie telle qu’elle est. Sans fioriture.
La platitude élevée au rang d’art !
Fidèle à mon habitude, je suis allé jusqu’au bout. J’ai refermé le livre.
— Bon...
Fut mon seul commentaire.
Je l’ai rangé dans ma bibliothèque au rayon qui lui correspondait. Lorsque j’ai écarté deux volumes pour lui faire une place, je me suis aperçu qu’il y était déjà. Je l’avais lu deux ans plus tôt.
— Il faut absolument que tu le lises. C’est un écrivain extraordinaire. Il était chez Pivot la semaine dernière. C’est le libraire qui me l’a conseillé.
Belle édition. Couverture jaune. Le titre en grand. Le nom de l’auteur encore plus. Je l’ai mis de côté pour plus tard. Sur une pile de livres en attente. Je l’ai entrepris une fin de semaine, curieux de découvrir cet auteur dont tout le monde parlait.
Dans les premières pages, l’histoire autant que l’écriture m’ont paru d’une grande simplicité.
Il faut dire que j’ai un contrat tacite avec les écrivains. Quand je commence un livre, je le finis. Toujours. Il n’y en a que deux ou trois dans ma vie de lecteur dont je n’ai pas atteint la dernière page. C’est pour moi un constat d’échec. Un sentiment de trahir l’auteur. Son âme. Tout ce qu’il a mis de lui dans son texte. Tout travail mérite respect. Je ne pose donc pas un livre avant le point final.
C’est avec cet esprit que j’ai attaqué celui-là. L’impression initiale de simplicité qui m’avait marqué dès le début s’est transformée au fil de la lecture en un sentiment de grande banalité. Je me souviens d’une impression de vie à Paris en noir et blanc. De pluie. De nuages. D’une vague histoire entre une femme et un homme rencontrés au hasard d’une soirée... Je tournais les pages machinalement, me laissant porter par ce récit sans originalité. Je m’en ouvris autour de moi.
— C’est justement la marque de l’écrivain. Il décrit la vie telle qu’elle est. Sans fioriture.
La platitude élevée au rang d’art !
Fidèle à mon habitude, je suis allé jusqu’au bout. J’ai refermé le livre.
— Bon...
Fut mon seul commentaire.
Je l’ai rangé dans ma bibliothèque au rayon qui lui correspondait. Lorsque j’ai écarté deux volumes pour lui faire une place, je me suis aperçu qu’il y était déjà. Je l’avais lu deux ans plus tôt.
Finalement vous mettez en évidence une des caractéristiques de la littérature (partagée avec la musique et le cinéma) qui est le temps nécessaire pour juste appréhender l'œuvre. A l'opposé, une sculpture ou une peinture se découvre presqu'en un coup d'œil (ce qui n'empêche pas de prendre un peu de temps pour tourner autour de l'œuvre et en analyser les détails...) alors que l'artiste y a travaillé parfois autant qu'un romancier à son texte...
Bref j'ai beaucoup aimé votre texte
Je vous invite à lire mon œuvre et n’hesitez pas à apprécier l’oeuvre par vote après la lecture. Merci d’avance
Cliquez sur le lien
https://short-edition.com/fr/oeuvre/tres-tres-court/elle-sen-va
Suis d'accord avec vous, "tout travail mérite respect "
Je vous prie donc de me soutenir en allant voter pour mon texte en compétition pour le prix des jeunes auteurs.
https://short-edition.com/fr/oeuvre/tres-tres-court/la-chose-11 J'adorerais également lire vos commentaires avisés qui m'aideront à me parfaire.
Votre politesse vous a trahi.
A moi ça n'arrive jamais: je jette le livre de la troisième page s'il es mauvais et de sa moitié s'il est sans intérêt. Et aussi je ne garde chez moi JAMAIS les livres que je ne relis infiniment , pendant des années.