Je ne voulais pas y aller, à l'enterrement, mais c'est Maman qui m'a obligée.
Alors je suis là, assise sur un banc de l'église à attendre que... [+]
Nuit noire
il y a
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« Je n'ai pas pris la bonne sortie » se dit-il. Par chance il aperçut un rond-point. Il en fit le tour mais ne trouva pas la direction de l'autoroute qu'il venait de quitter. Il se sentit mal à l'aise mais se raisonna. Il avait sans doute mal vu à cause de la neige et de la nuit qui tombait. Il fit un second tour mais toujours rien.
Il emprunta une route au hasard. Il ne neigeait plus. Il roula longtemps, avec la désagréable impression d'aller vers nulle part et d'être seul au monde. Et soudain, à la sortie d'un bois : une place, noyée dans la brume. Il distingua un manège, fermé, et deux chaises de jardin, disposées devant ; et des bancs un peu plus loin. Une guirlande allumée surmontait la scène. Dans le fond, une grande roue, immobile. Il se dit que ce parc devait être fermé depuis longtemps, abandonné.
Et pourtant il y avait la guirlande, et un feu, et une minuscule caravane qui semblait habitée. Il descendit de voiture, enjamba quelques flaques d'eau gelée et approcha du feu. « Quelqu'un l'a allumé » se dit-il et il se sentit rassuré. Il le contourna et avança jusqu'à la caravane d'où venait une faible lueur réconfortante, à travers un rideau.
La porte s'ouvrit sans qu'il eut besoin de frapper. En face de lui, une femme, brune, cheveux longs, robe noire, et une petite fille pâle, dans un coin, comme absente.
Spontanément il alla s'asseoir près de l'enfant et lui prit la main. Elle était glacée.
— Je vous attendais, dit la femme.
Silencieux, il la contempla. Il la trouva belle, attirante. Elle fit quelques pas vers lui tout en le fixant intensément. Il se leva. Il se sentait glisser vers elle. Il la regarda à son tour dans les yeux. Il y avait quelque chose dans ces prunelles, des paysages qu'il avait envie de connaître, des promesses de repos. Il se sentait las. Elle le serra dans ses bras. Il se laissa aller, la tête dans son cou. Ses cheveux sentaient bon. Une odeur qu'il aimait, qui lui rappelait son enfance. L'odeur de la maison de sa grand-mère, l'été, quand il rentrait après avoir couru par une chaude journée dans les champs et que la fraîcheur bienfaisante le saisissait et cette odeur particulière du salpêtre des murs de pierre, toujours un peu humides, de fleurs séchées devant des photographies, et ce sentiment d'apaisement.
— Voulez-vous venir avec moi ? demanda la femme.
— Oui, répondit-il.
À une sortie d'autoroute une voiture gisait les quatre roues en l'air. Des hommes en blanc s'affairaient auprès du conducteur, gisant sur le bas-côté. « Sale journée dit l'un d'eux, déjà la gamine tombée de la grande roue cet après-midi et maintenant celui-ci. »
« On arrête, dit l'un d'eux, c'est plus la peine, c'est fini ».
Il emprunta une route au hasard. Il ne neigeait plus. Il roula longtemps, avec la désagréable impression d'aller vers nulle part et d'être seul au monde. Et soudain, à la sortie d'un bois : une place, noyée dans la brume. Il distingua un manège, fermé, et deux chaises de jardin, disposées devant ; et des bancs un peu plus loin. Une guirlande allumée surmontait la scène. Dans le fond, une grande roue, immobile. Il se dit que ce parc devait être fermé depuis longtemps, abandonné.
Et pourtant il y avait la guirlande, et un feu, et une minuscule caravane qui semblait habitée. Il descendit de voiture, enjamba quelques flaques d'eau gelée et approcha du feu. « Quelqu'un l'a allumé » se dit-il et il se sentit rassuré. Il le contourna et avança jusqu'à la caravane d'où venait une faible lueur réconfortante, à travers un rideau.
La porte s'ouvrit sans qu'il eut besoin de frapper. En face de lui, une femme, brune, cheveux longs, robe noire, et une petite fille pâle, dans un coin, comme absente.
Spontanément il alla s'asseoir près de l'enfant et lui prit la main. Elle était glacée.
— Je vous attendais, dit la femme.
Silencieux, il la contempla. Il la trouva belle, attirante. Elle fit quelques pas vers lui tout en le fixant intensément. Il se leva. Il se sentait glisser vers elle. Il la regarda à son tour dans les yeux. Il y avait quelque chose dans ces prunelles, des paysages qu'il avait envie de connaître, des promesses de repos. Il se sentait las. Elle le serra dans ses bras. Il se laissa aller, la tête dans son cou. Ses cheveux sentaient bon. Une odeur qu'il aimait, qui lui rappelait son enfance. L'odeur de la maison de sa grand-mère, l'été, quand il rentrait après avoir couru par une chaude journée dans les champs et que la fraîcheur bienfaisante le saisissait et cette odeur particulière du salpêtre des murs de pierre, toujours un peu humides, de fleurs séchées devant des photographies, et ce sentiment d'apaisement.
— Voulez-vous venir avec moi ? demanda la femme.
— Oui, répondit-il.
À une sortie d'autoroute une voiture gisait les quatre roues en l'air. Des hommes en blanc s'affairaient auprès du conducteur, gisant sur le bas-côté. « Sale journée dit l'un d'eux, déjà la gamine tombée de la grande roue cet après-midi et maintenant celui-ci. »
« On arrête, dit l'un d'eux, c'est plus la peine, c'est fini ».
invitation dans "mon chatêau" c'est ma 1ère nouvelle, une autobiographie... ;-)
Sur ma page mon poème-fable "le coq et l'oie" est en finale du prix été jusqu'au 20 !. Je vous invite ? Marie