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Ma grand-mère était bonne cuisinière- 2
Je me souviens d’un repas de famille auquel nous avait invités ma grand-mère. Ce dimanche-là, nous nous étions rendus chez elle avec d’autant plus de bonne volonté qu’elle avait annoncé avoir préparé un pâté de lapin ex-tra-or-di-naire.
Mémé était une cuisinière hors pair. Son pâté nous parut succulent.
A la fin du repas, elle se mit à rire, d’un rire si contagieux que nous nous mîmes nous aussi à rire.
Les yeux larmoyants, elle finit par désigner le bocal, vide, des poissons rouges. Mon père, qui, sans doute, se souvenait de ses années de privations en stalag, fut le premier à comprendre de quoi il retournait, et dit :
— Tiens, on n’a pas vu le chat du voisin venir aux nouvelles aujourd’hui...
— Après avoir mangé mes poissons rouges, répondit Mémé, ça m’étonnerait qu’il ait encore faim un jour.
Et elle repartit à rire.
Je me souviens de la tête consternée qu’affichèrent soudain la plupart des convives.
Et aussi de celle du voisin qui, les jours suivants, cherchait partout son angora.
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j'avais aussi, étant gamine, un bocal de poissons rouges. Or, ma chatte a renversé le bocal et en a carrèment mangé quelques uns.. Je pleurais, bien sûr. Mon père, pour me consoler "dorénavant,quand tu caresseras ta chatte, tu caresseras tes poissons en même temps"