Il titubait sous la poussée de la vie, il titubait en allant retirer son argent, en allant faire ses courses, en revenant les boire dans une maison qui jamais n’avait été la sienne. Il... [+]
Les mots ravageurs
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Lauréat
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Parce que des gens meurent d'injustice. Parce que de simples mots peuvent briser le silence d'une vie. Mais, surtout, parce que j'ai traversé moi aussi des injustices. Parce que moi aussi, je me suis fait insulter à répétition. Parce que moi aussi j'en ai eu marre.
Mais, parce que moi, heureusement, j'ai trois amies qui sont restées. Qui m'ont défendue. Qui se sont fait insulter parce qu'elles étaient mes amies.
Parce qu'un adulte m'a écoutée. Que j'ai pu tout lui dire, que j'ai pu me délivrer. Que j'ai pu pleurer devant lui. Lui dire les mots que je n'avais dits à personne. Parce que je n'ai pas eu peur de me confier. Parce que sans lui, où en serais-je aujourd'hui ?
Parce qu'il m'a écoutée pendant plusieurs secondes, minutes et heures. Puisqu'il a su dire les mots qui font que cette injustice n'a pas détruit ma vie. Seulement une partie. Six mois. Six mois à résister à la souffrance.
Parce que ce texte est pour ces trois amies et lui. Pour les remercier de leur résistance.
Mais, surtout, parce qu'une, en particulier a reçu des insultes tout autant que moi parce qu'elle était mon amie et qu'elle me consolait. Parce qu'elle ne s'en est jamais plainte. Et que même si elle ne s'en doute pas, j'ai vu ses larmes. Je l'ai vue encaisser les chocs de mots durs à entendre.
Des gros mots, comme les appellent les adultes. Moi, je les ai appelés les mots ravageurs.
Parce que je l'ai priée d'arrêter d'être mon amie. Je ne voulais plus la voir souffrir. Même si ça me faisait mal de voir partir ces jolies boucles marron. Je lui ai dit tout net qu'elle n'avait plus à être mon amie. Alors, elle m'a tenu tête. Elle a dit qu'il était hors de question qu'elle me laisse tomber dans un moment aussi dur pour moi. Parce qu'ils étaient de plus en plus nombreux contre nous. Parce qu'elle a accepté de manger seule avec moi à la cantine. Et de rester seule sur un banc avec moi. Puisque les autres ne voulaient plus de nous.
Puisqu'elle a été si courageuse, j'ai décidé de ravaler mes larmes. Mais, aussi, parce que mes parents s'inquiétaient. Parce que je pleurais de plus en plus à la maison.J'ai tenu tête à l'injustice. J'ai encaissé les mots ravageurs. Les gros mots, comme les appellent les adultes. Mais j'en ai eu marre. Alors, j'ai pris la main de la fille aux jolies boucles marron. Et j'ai avancé. J'ai avancé droit devant moi. Je suis allée le voir. On a parlé.
Il a mis fin aux mots ravageurs. Aux gros mots, comme disent les adultes.
Ce n'est pas une leçon de morale que je cherche à faire. Seulement à dénoncer les injustices. Pour qu'on se batte contre les mots ravageurs, les gros mots, comme disent les adultes.
Toi qui lis ce texte, crois-le ou ne le crois pas. Parles-en ou n'en parle pas. Comprends-le ou ne le comprends pas. Qu'il te touche ou qu'il ne te touche pas. Mais, lis-le et souviens-toi s'en.
Parce qu'un jour, tu le croiras, tu le comprendras, tu en parleras. Et qu'il te touche ou qu'il ne te touche pas, tu t'en souviendras et ça ne sera toujours que...
Juste la vérité.
Alors lève-toi. Oui, toi qui lis ce texte. Lève tes fesses de ce siège. Mets-toi debout ! Et battons-nous ! Battons-nous contre les discriminations, le racisme et autres calomnies !
Et, puisque sans eux, les mots ravageurs, les gros mots, comme disent les adultes, seraient toujours là, merci à eux et surtout à cette fille aux jolies boucles marron.
Mais, parce que moi, heureusement, j'ai trois amies qui sont restées. Qui m'ont défendue. Qui se sont fait insulter parce qu'elles étaient mes amies.
Parce qu'un adulte m'a écoutée. Que j'ai pu tout lui dire, que j'ai pu me délivrer. Que j'ai pu pleurer devant lui. Lui dire les mots que je n'avais dits à personne. Parce que je n'ai pas eu peur de me confier. Parce que sans lui, où en serais-je aujourd'hui ?
Parce qu'il m'a écoutée pendant plusieurs secondes, minutes et heures. Puisqu'il a su dire les mots qui font que cette injustice n'a pas détruit ma vie. Seulement une partie. Six mois. Six mois à résister à la souffrance.
Parce que ce texte est pour ces trois amies et lui. Pour les remercier de leur résistance.
Mais, surtout, parce qu'une, en particulier a reçu des insultes tout autant que moi parce qu'elle était mon amie et qu'elle me consolait. Parce qu'elle ne s'en est jamais plainte. Et que même si elle ne s'en doute pas, j'ai vu ses larmes. Je l'ai vue encaisser les chocs de mots durs à entendre.
Des gros mots, comme les appellent les adultes. Moi, je les ai appelés les mots ravageurs.
Parce que je l'ai priée d'arrêter d'être mon amie. Je ne voulais plus la voir souffrir. Même si ça me faisait mal de voir partir ces jolies boucles marron. Je lui ai dit tout net qu'elle n'avait plus à être mon amie. Alors, elle m'a tenu tête. Elle a dit qu'il était hors de question qu'elle me laisse tomber dans un moment aussi dur pour moi. Parce qu'ils étaient de plus en plus nombreux contre nous. Parce qu'elle a accepté de manger seule avec moi à la cantine. Et de rester seule sur un banc avec moi. Puisque les autres ne voulaient plus de nous.
Puisqu'elle a été si courageuse, j'ai décidé de ravaler mes larmes. Mais, aussi, parce que mes parents s'inquiétaient. Parce que je pleurais de plus en plus à la maison.J'ai tenu tête à l'injustice. J'ai encaissé les mots ravageurs. Les gros mots, comme les appellent les adultes. Mais j'en ai eu marre. Alors, j'ai pris la main de la fille aux jolies boucles marron. Et j'ai avancé. J'ai avancé droit devant moi. Je suis allée le voir. On a parlé.
Il a mis fin aux mots ravageurs. Aux gros mots, comme disent les adultes.
Ce n'est pas une leçon de morale que je cherche à faire. Seulement à dénoncer les injustices. Pour qu'on se batte contre les mots ravageurs, les gros mots, comme disent les adultes.
Toi qui lis ce texte, crois-le ou ne le crois pas. Parles-en ou n'en parle pas. Comprends-le ou ne le comprends pas. Qu'il te touche ou qu'il ne te touche pas. Mais, lis-le et souviens-toi s'en.
Parce qu'un jour, tu le croiras, tu le comprendras, tu en parleras. Et qu'il te touche ou qu'il ne te touche pas, tu t'en souviendras et ça ne sera toujours que...
Juste la vérité.
Alors lève-toi. Oui, toi qui lis ce texte. Lève tes fesses de ce siège. Mets-toi debout ! Et battons-nous ! Battons-nous contre les discriminations, le racisme et autres calomnies !
Et, puisque sans eux, les mots ravageurs, les gros mots, comme disent les adultes, seraient toujours là, merci à eux et surtout à cette fille aux jolies boucles marron.

Il est tard, très tard, mais ce n'est pas grave, je suis obligée de tout te dire.
Bientôt 2h du matin, et je devrais écrire. Pourtant, je me perds dans la lecture de tes textes, comme pour chercher de l'inspiration, comme pour découvrir, caché derrière tes mots, ceux qui manquent à mes propres textes. J'en lis un, puis deux. Je remonte un peu, j'en trouve de plus anciens, je m'en délecte. Et puis, je tombe sur celui-ci. Je parcours ces lignes, au début un peu distraitement. Et, au fur et à mesure, je sens mon coeur qui gonfle. Qui s'emplit d'un sentiment innomable, terrible, d'une tristesse incommensurable qui étreint tout.
Et je sens mes larmes. Elles sont deux, reflets l'une de l'autre, dévalant lentement mes joues, écho de ce qui a remué mon âme. Elles glissent, et je n'arrive pas à croire qu'elles se soient echappé. Je ne pleure jamais, d'ordinaire. Je souris, je ris, mais je ne pleure pas, je garde tout caché.
Là, elles ont fui mais je ne leur en veux pas ; elles expriment si bien ce que je ressens.
Un pavé parfaitement inutile, mais qui, j'espère, te fera sourire. C'est un texte magnifique que tu as écrit là, merci, merci, d'aborder de tels sujets, de toujours savoir toucher tes lecteurs d'une flèche si bien placée.
Au plaisir de découvrir bientôt un nouvel écrit !
Encore un texte engagé de ta part, un texte ravageur pleins de maux où tu te livre un peu... Bravo ! L'écriture exutoire est là pour panser nos plaies.
J'aime beaucoup la répétition des : " Puisque et Parce que " un peu comme " J'accuse ".
La question que je me pose est de savoir si tu n'as pas accusé les coups, les mots aussi ravageurs qu'ils soient. Un texte qui m'a particulièrement ému, moi, ancien enfant battu et placé en famille d'accueil. La vie est faite d'injustice parfois mais il faut savoir pardonner. Je sais que tu as beaucoup de texte à lire et que tu ne veux pas que l'on t'envoie de lien mais là je me retiens... Si le cœur t'en dit à nouveau donc, je t'inviterais à découvrir un texte sur mon profil. Il s'appelle " Papa " et il me tient à cœur.
À bientôt Euriel aux plaisirs de te lire.