Bariolées, bleues, jaunes
tête d’épingles ensablées
luttent contre vent.
Le vent présomptueux et le Mont Aiguille
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Finaliste
Jury
Jury
Il court le vent joyeux dans les gorges rocailleuses et tranchantes, agitant la cime des arbres frileux qui tressautent à chaque rafale. Il taquine les feuilles jaunies accrochées à leur dernier souffle puis leur apprend la voltige, s’amuse de leur légèreté et les abandonne à leur sort pour aller surfer sur l’asphalte des routes sinueuses bordées de vertiges.
Il glisse, glisse, flirte avec la surface d’une rivière tourmentée, lape quelques gouttes d’un lac prisonnier, passe sans pudeur entre les échasses des grands ponts, se rit de ces yoyos humains qui pendouillent comme de vieux chewing-gum et s’immisce dans les interstices des monts où il sait que personne ne saura le trouver. S’y repose un instant, écoute le chant des partisans. Mais cet hyperactif n’y tient pas, il s’élance à nouveau, plus fort, plus beau car il veut se confronter à ce mur, à cette roche épaisse qui saillit au milieu de la vallée moussue tel un fabuleux temple inca. Il veut dépasser le sommet de ce mur si haut qu’il semble sculpter pour recevoir le buffet des dieux. Et soudain, il le voit. Alors, impatient, il se métamorphose en bourrasque et se précipite sur cette masse immense qui se dresse en toisant le monde dans sa majesté. Mais pour qui se prend-il ce culminant sans tête ? Le vent n’en peut plus de le voir toujours sur son passage, provocant et hautain. Cette fois, il ne lui pardonnera rien. Il le cerne et l’enserre, monte comme une tornade infernale cherchant à le faire vaciller mais le vieux sage, contemplatif et lumineux, connaît toutes les ruses des jeunes vents qui depuis des siècles et des siècles le grignotent peu à peu et l’éloignent de ses frères. Il sait que son heure n’est pas venue.
Le vent entêté grimpe, grimpe, le tire, le tire, s’étire et s’étire encore et finit par s’essouffler. Et il entend ces mots porteurs de bienveillance résonner en échos vers les sommets poudreux :
« Allez petit, va jouer ailleurs, là-bas dans la neige, avec les enfants de ton âge et fait briller sous leurs yeux des flocons de cristal. Ainsi ton inspiration ne sera pas vaine.»
Et le vent lâche prise, se brise en mille vents dont certains vont rejoindre les versants bleutés de soleil.
Il glisse, glisse, flirte avec la surface d’une rivière tourmentée, lape quelques gouttes d’un lac prisonnier, passe sans pudeur entre les échasses des grands ponts, se rit de ces yoyos humains qui pendouillent comme de vieux chewing-gum et s’immisce dans les interstices des monts où il sait que personne ne saura le trouver. S’y repose un instant, écoute le chant des partisans. Mais cet hyperactif n’y tient pas, il s’élance à nouveau, plus fort, plus beau car il veut se confronter à ce mur, à cette roche épaisse qui saillit au milieu de la vallée moussue tel un fabuleux temple inca. Il veut dépasser le sommet de ce mur si haut qu’il semble sculpter pour recevoir le buffet des dieux. Et soudain, il le voit. Alors, impatient, il se métamorphose en bourrasque et se précipite sur cette masse immense qui se dresse en toisant le monde dans sa majesté. Mais pour qui se prend-il ce culminant sans tête ? Le vent n’en peut plus de le voir toujours sur son passage, provocant et hautain. Cette fois, il ne lui pardonnera rien. Il le cerne et l’enserre, monte comme une tornade infernale cherchant à le faire vaciller mais le vieux sage, contemplatif et lumineux, connaît toutes les ruses des jeunes vents qui depuis des siècles et des siècles le grignotent peu à peu et l’éloignent de ses frères. Il sait que son heure n’est pas venue.
Le vent entêté grimpe, grimpe, le tire, le tire, s’étire et s’étire encore et finit par s’essouffler. Et il entend ces mots porteurs de bienveillance résonner en échos vers les sommets poudreux :
« Allez petit, va jouer ailleurs, là-bas dans la neige, avec les enfants de ton âge et fait briller sous leurs yeux des flocons de cristal. Ainsi ton inspiration ne sera pas vaine.»
Et le vent lâche prise, se brise en mille vents dont certains vont rejoindre les versants bleutés de soleil.
Ce message aussi pour vous inviter à une petite ballade dans les dunes : https://short-edition.com/fr/oeuvre/poetik/me-chienne-ianna-dans-les-dunes Douce soirée à vous.