Dans les sociétés assez misogynes, afin de se mettre à l’abri des regards féminins, les hommes aménagent un local pour se rencontrer, goûter aux plaisirs du vin sans subir les remarques de leurs épouses, parler librement des femmes des autres et fantasmer peut-être. Ce lieu est « la cave ».
Pour bien remplir son rôle cette pièce, ce sanctuaire plutôt, doit être d’humeur égale : même température, même degré d’humidité quelque soit la saison, la lumière du jour ne doit pas y pénétrer, elle peut, éventuellement, être parfumée par l’automne lorsque le propriétaire y met en réserve sa récolte de fruits.
Il en est de remarquables. Les plus belles sont celles des maisons très anciennes, elles font l’orgueil des maîtres des lieux. J’ai le souvenir de l’une d’entre-elles, avec un dôme en demi-sphère parfait, creusée dans une roche tendre sous la cuisine de la maison. Une autre qui descendait dans les profondeurs d’un sol en tuffeau sous le jardin potager. Les pierres extraites pour la creuser avaient servi à édifier la maison d’habitation et les dépendances. Une autre encore aménagée dans les enfoncements d’un château en ruine. C’était la plus remarquable avec des voûtes en arcs de plein cintre constituées de pierres taillées.
L’aménagement démontre les qualités du propriétaire en matière d’originalité, ou ses goûts très communs, voire vulgaires. Le mobilier qui n’a plus sa place dans la maison termine souvent son existence en ce lieu. On y trouve aussi fréquemment des sièges de voiture en guise de fauteuils. Une épaisse planche de bois, sur trois pieds, tachée par le vin rouge, fait office de table. Le pire est d’y découvrir un poster de femme nue dans une pose suggestive.
Si le lieu doit flatter l’œil et l’orgueil du maître, les nectars offerts aux invités contribuent à la renommée de l’endroit et au rang de l’hôte dans la hiérarchie locale. Il n’est pas nécessaire d’y servir de grands crus qui vous ruineraient et vous feraient passer comme gens désireux d’en mettre plein la vue aux invités. Ce qui est particulièrement inamical et tout à fait déplacé en ces lieux qui sont, par nature, les endroits où la camaraderie réunit les hommes. Par bonheur, la France du vin est infiniment riche en variétés et producteurs et pour qui s’intéresse à l’œnologie, nous avons les adresses de quelques viticulteurs moins connus, aux prix raisonnables, dont la production a laissé un bon souvenir. Que nous entretenons en conservant les bouteilles vidées qui nous ont semblé les meilleures. Elles trônent sur une étagère, empoussiérées, telles des madones déflorées, vénérées comme amantes d’un soir ayant donné du bonheur à un groupe d’amis.
La dégustation d’un vin est une recherche continuelle, une étude que l’on conduit entre gens d’une même pensée. On tente d’abord de retrouver le parfum, la saveur, qui nous avaient séduits au moment de l’achat. Le palais de l’homme est infiniment sensible et peut être pollué par les choses ingérées peu de temps avant. C’est pourquoi la première gorgée sert à se rincer la langue, à se nettoyer les papilles, elle s’avale sans plaisir. La deuxième gorgée est meilleure que la première.
La quête de la saveur suprême peut se poursuivre en recherchant l’accord parfait. On fait alors appel aux amuse-gueules : produits de la mer, gâteaux apéritifs, fromages. Ces artifices qui vous préparent la bouche pour sublimer le goût du vin.
Goûter le produit de la vigne est une communion.
Le vin n’est bon que s’il est partagé.
Pour bien remplir son rôle cette pièce, ce sanctuaire plutôt, doit être d’humeur égale : même température, même degré d’humidité quelque soit la saison, la lumière du jour ne doit pas y pénétrer, elle peut, éventuellement, être parfumée par l’automne lorsque le propriétaire y met en réserve sa récolte de fruits.
Il en est de remarquables. Les plus belles sont celles des maisons très anciennes, elles font l’orgueil des maîtres des lieux. J’ai le souvenir de l’une d’entre-elles, avec un dôme en demi-sphère parfait, creusée dans une roche tendre sous la cuisine de la maison. Une autre qui descendait dans les profondeurs d’un sol en tuffeau sous le jardin potager. Les pierres extraites pour la creuser avaient servi à édifier la maison d’habitation et les dépendances. Une autre encore aménagée dans les enfoncements d’un château en ruine. C’était la plus remarquable avec des voûtes en arcs de plein cintre constituées de pierres taillées.
L’aménagement démontre les qualités du propriétaire en matière d’originalité, ou ses goûts très communs, voire vulgaires. Le mobilier qui n’a plus sa place dans la maison termine souvent son existence en ce lieu. On y trouve aussi fréquemment des sièges de voiture en guise de fauteuils. Une épaisse planche de bois, sur trois pieds, tachée par le vin rouge, fait office de table. Le pire est d’y découvrir un poster de femme nue dans une pose suggestive.
Si le lieu doit flatter l’œil et l’orgueil du maître, les nectars offerts aux invités contribuent à la renommée de l’endroit et au rang de l’hôte dans la hiérarchie locale. Il n’est pas nécessaire d’y servir de grands crus qui vous ruineraient et vous feraient passer comme gens désireux d’en mettre plein la vue aux invités. Ce qui est particulièrement inamical et tout à fait déplacé en ces lieux qui sont, par nature, les endroits où la camaraderie réunit les hommes. Par bonheur, la France du vin est infiniment riche en variétés et producteurs et pour qui s’intéresse à l’œnologie, nous avons les adresses de quelques viticulteurs moins connus, aux prix raisonnables, dont la production a laissé un bon souvenir. Que nous entretenons en conservant les bouteilles vidées qui nous ont semblé les meilleures. Elles trônent sur une étagère, empoussiérées, telles des madones déflorées, vénérées comme amantes d’un soir ayant donné du bonheur à un groupe d’amis.
La dégustation d’un vin est une recherche continuelle, une étude que l’on conduit entre gens d’une même pensée. On tente d’abord de retrouver le parfum, la saveur, qui nous avaient séduits au moment de l’achat. Le palais de l’homme est infiniment sensible et peut être pollué par les choses ingérées peu de temps avant. C’est pourquoi la première gorgée sert à se rincer la langue, à se nettoyer les papilles, elle s’avale sans plaisir. La deuxième gorgée est meilleure que la première.
La quête de la saveur suprême peut se poursuivre en recherchant l’accord parfait. On fait alors appel aux amuse-gueules : produits de la mer, gâteaux apéritifs, fromages. Ces artifices qui vous préparent la bouche pour sublimer le goût du vin.
Goûter le produit de la vigne est une communion.
Le vin n’est bon que s’il est partagé.
J'ai apprécié le visiter à travers vos mots. On y sent la camaraderie et le goût des choses. Bravo pour ce partage.
Les nombreuses dames du site vous ont visiblement boudé! Dans ces temps un peu troubles où il est de bon ton de "balancer-son-porc ",de crier "me too" et d'exhiber ses seins dans les cathédrales, vos histoires de mecs recréant les cabanes de leur enfance pour y goûter leurs vins préférés à l'abri des regards féminins ,ont dû en irriter plus d'une! Bien qu'on n'y trouve aucun soupçon de misogynie.
Vive les femmes, les hommes et le vin!
Mes voix
Champolion