Musique à fond. Tant pis pour les voisins.
Un délicieux frisson traverse mon corps. Mes pieds, timides, commencent par battre le rythme. Petit déhanché, la tête s'agite à son tour, mes mains... [+]
La sonnette retentit. Lane sort précipitamment de la douche, une serviette négligemment enroulée autour de la taille et ouvre la porte. Personne. Il s'apprête à refermer quand il aperçoit le paquet sur le paillasson. Il le ramasse intrigué et claque la porte. C'est une boîte à chaussures, pas de mot, rien. Etrange... Il s'affale dans le canapé, le paquet sur les genoux. Il l'ouvre et découvre, enveloppée dans du papier de soie, une paire de baskets noires. Encore plus étrange... Sous la semelle, une inscription :
«Montre le bon chemin».
Rien de plus. Lane ne sait quoi en penser. Il abandonne la boîte et les chaussures sur la table et retourne dans la salle de bain finir de se préparer.
Déjà dix heures ! Lane se dépêche. Il saisit sa sacoche sur la table basse. Sur le palier, il s'arrête net, regarde ses pieds. Il est toujours en chaussons. Quel étourdi ! De retour dans son appartement, il lance ses chaussons dans le salon et se dirige vers la chambre quand une étrange lueur attire son attention. Elle vient de la boîte à chaussures restée sur la table. Trop pressé pour comprendre, il attrape les étranges baskets noires avant de filer.
Lane arrive en courant à la gare. Son train part dans trois minutes. Le jeune homme se précipite vers les quais quand, tout à coup, ses pieds refusent d'avancer. Emporté par son élan, le voilà à plat ventre sur le sol. Décontenancé, Lane se relève mais, lorsqu'il fait mine de se diriger de nouveau vers les trains, ses pieds restent collés sur place. Les baskets émettent alors une drôle de lumière qui dessine peu à peu un chemin dans la gare. Lane n'en revient pas. Il regarde la foule autour de lui, mais personne ne semble voir la voie lumineuse qui part du bout de ses chaussures. Le sifflet du chef de gare retentit. Trop tard ! Il a raté son train.
Planté au milieu de la gare, Lane peste. Que se passe-t-il avec ses pieds ? Et qu'est-ce que ce tracé lumineux qu'il semble être le seul à voir ? N'ayant pas vraiment d'autre choix, il décide de le suivre. Il se retrouve sur le parvis de la gare. Les gens vont et viennent sans se soucier de lui, sans remarquer ses étranges baskets qui éclairent les pavés comme deux phares. Il se laisse guider jusqu'à la terrasse d'un café. Il s'assoit à une petite table dans un coin et commande un expresso. Une fois son café servi, Lane prend le temps d'observer ses baskets. Elles ne brillent plus et sont aussi noires que lorsqu'il a ouvert le colis. Il tente de les retirer, en vain. C'est vraiment la poisse !
Le serveur lui apporte l'addition. Lane retourne le ticket et découvre un mot avec :
«Le bon chemin n'est pas toujours celui qu'on croit.»
Il étouffe un cri. Qu'est-ce que c'est que ce cirque à la fin ? Lane paye et quitte le café. Il reprend le chemin de chez lui mais à peine a t-il fait trois pas qu'il s'arrête brusquement. Ah non ! Pas encore ! Ses baskets le dirigent vers le parc. A contre cœur, Lane se laisse guidé par ses pieds. Guidé par ses pieds... Franchement, quelle drôle d'idée !
Le parc est calme, préservé de l'agitation de la ville. La route lumineuse s'arrête un peu plus loin, au niveau d'un banc. En soupirant, Lane s'assoit à côté d'un monsieur qui lit le journal.
«Quel soupir !
Je vous demande pardon.
Qu'est-ce qui peut bien vous causer tant de soucis ?
J'ai manqué mon train.
Contrariant en effet. Enfin, vous savez, parfois on croit avoir la poisse et finalement ce n'est que le masque de la chance. Le bon chemin n'est pas toujours celui qu'on croit !»
Lane se retourne d'un coup mais le monsieur a disparu. Cette histoire va finir par le rendre fou ! Enragé, Lane donne un violent coup de pied dans le banc. Clac ! Aïe ! Son orteil lui fait un mal de chien. En plus, ses baskets se rallument. En boitant, le jeune homme suit la voie fluorescente. Il peine à retenir des larmes de frustration et de douleur. Pourquoi lui ?
Après dix minutes de marche douloureuse, Lane arrive finalement aux urgences.
«Bonjour. Veuillez remplir ce formulaire et patientez.»
Pour patienter, Lane aura patienté. Deux heures avant de finalement être pris en charge par un médecin. Par miracle, ce dernier a réussi a lui enlever sa chaussure pour lui faire une radio.
«Votre orteil n'est pas cassé, il est seulement foulé. Vous avez eu de la chance.
C'est une façon de voir les choses...
Je vais bien vous le bander pour qu'il ne bouge plus.
C'est tout ? Pas de béquille, de plâtre ?
Non. Je vous l'ai dit, vous avez eu de la chance.»
Après avoir remis sa basket, Lane sort enfin de l'hôpital. Il voudrait bien rentrer chez lui mais il craint que ses chaussures l'en empêchent encore une fois, alors il déambule dans les rues, boitant comme un misérable. Finalement, il se pose dans un bar tabac à deux rues de son immeuble. Lane est las, accoudé au comptoir avec une bière. Que faire maintenant ? Alors même qu'il se pose cette question, les baskets s'illuminent. Elles lui indiquent un coin du bar.
Lane est enfin chez lui, étendu sur son canapé, pieds nus. Quelle journée ! La télévision débite ses stupidités habituelles. Il n'écoute que d'une oreille, à demi endormi.
«...Le premier numéro est le cinq. Voici déjà le deuxième numéro de ce soir, le dix-huit. Le troisième numéro arrive et c'est le vingt. Vient ensuite le deux. Le dernier numéro ce soir le trente-quatre...»
Lane se redresse d'un coup. Il tapote frénétiquement ses poches de jean. Impossible...
«...Le numéro complémentaire est le trois. Pour un jackpot de vingt-six millions d'euros ce soir, avons-nous un gagnant...»
Oui ! Oui, oui, oui ! Tous les numéros ! Il a tous les numéros ! Lane n'en revient pas. Ses yeux passent sans interruption de l'écran de télévision au petit ticket froissé dans sa main. Il est millionnaire ! Il a décroché le jackpot !
Les baskets ! C'est les baskets qui lui ont indiqué le coin loto. Sans elles... Depuis le début... S'il n'avait pas raté son train... L'inscription sous les semelles...
«Montre le bon chemin».
«Montre le bon chemin».
Rien de plus. Lane ne sait quoi en penser. Il abandonne la boîte et les chaussures sur la table et retourne dans la salle de bain finir de se préparer.
Déjà dix heures ! Lane se dépêche. Il saisit sa sacoche sur la table basse. Sur le palier, il s'arrête net, regarde ses pieds. Il est toujours en chaussons. Quel étourdi ! De retour dans son appartement, il lance ses chaussons dans le salon et se dirige vers la chambre quand une étrange lueur attire son attention. Elle vient de la boîte à chaussures restée sur la table. Trop pressé pour comprendre, il attrape les étranges baskets noires avant de filer.
Lane arrive en courant à la gare. Son train part dans trois minutes. Le jeune homme se précipite vers les quais quand, tout à coup, ses pieds refusent d'avancer. Emporté par son élan, le voilà à plat ventre sur le sol. Décontenancé, Lane se relève mais, lorsqu'il fait mine de se diriger de nouveau vers les trains, ses pieds restent collés sur place. Les baskets émettent alors une drôle de lumière qui dessine peu à peu un chemin dans la gare. Lane n'en revient pas. Il regarde la foule autour de lui, mais personne ne semble voir la voie lumineuse qui part du bout de ses chaussures. Le sifflet du chef de gare retentit. Trop tard ! Il a raté son train.
Planté au milieu de la gare, Lane peste. Que se passe-t-il avec ses pieds ? Et qu'est-ce que ce tracé lumineux qu'il semble être le seul à voir ? N'ayant pas vraiment d'autre choix, il décide de le suivre. Il se retrouve sur le parvis de la gare. Les gens vont et viennent sans se soucier de lui, sans remarquer ses étranges baskets qui éclairent les pavés comme deux phares. Il se laisse guider jusqu'à la terrasse d'un café. Il s'assoit à une petite table dans un coin et commande un expresso. Une fois son café servi, Lane prend le temps d'observer ses baskets. Elles ne brillent plus et sont aussi noires que lorsqu'il a ouvert le colis. Il tente de les retirer, en vain. C'est vraiment la poisse !
Le serveur lui apporte l'addition. Lane retourne le ticket et découvre un mot avec :
«Le bon chemin n'est pas toujours celui qu'on croit.»
Il étouffe un cri. Qu'est-ce que c'est que ce cirque à la fin ? Lane paye et quitte le café. Il reprend le chemin de chez lui mais à peine a t-il fait trois pas qu'il s'arrête brusquement. Ah non ! Pas encore ! Ses baskets le dirigent vers le parc. A contre cœur, Lane se laisse guidé par ses pieds. Guidé par ses pieds... Franchement, quelle drôle d'idée !
Le parc est calme, préservé de l'agitation de la ville. La route lumineuse s'arrête un peu plus loin, au niveau d'un banc. En soupirant, Lane s'assoit à côté d'un monsieur qui lit le journal.
«Quel soupir !
Je vous demande pardon.
Qu'est-ce qui peut bien vous causer tant de soucis ?
J'ai manqué mon train.
Contrariant en effet. Enfin, vous savez, parfois on croit avoir la poisse et finalement ce n'est que le masque de la chance. Le bon chemin n'est pas toujours celui qu'on croit !»
Lane se retourne d'un coup mais le monsieur a disparu. Cette histoire va finir par le rendre fou ! Enragé, Lane donne un violent coup de pied dans le banc. Clac ! Aïe ! Son orteil lui fait un mal de chien. En plus, ses baskets se rallument. En boitant, le jeune homme suit la voie fluorescente. Il peine à retenir des larmes de frustration et de douleur. Pourquoi lui ?
Après dix minutes de marche douloureuse, Lane arrive finalement aux urgences.
«Bonjour. Veuillez remplir ce formulaire et patientez.»
Pour patienter, Lane aura patienté. Deux heures avant de finalement être pris en charge par un médecin. Par miracle, ce dernier a réussi a lui enlever sa chaussure pour lui faire une radio.
«Votre orteil n'est pas cassé, il est seulement foulé. Vous avez eu de la chance.
C'est une façon de voir les choses...
Je vais bien vous le bander pour qu'il ne bouge plus.
C'est tout ? Pas de béquille, de plâtre ?
Non. Je vous l'ai dit, vous avez eu de la chance.»
Après avoir remis sa basket, Lane sort enfin de l'hôpital. Il voudrait bien rentrer chez lui mais il craint que ses chaussures l'en empêchent encore une fois, alors il déambule dans les rues, boitant comme un misérable. Finalement, il se pose dans un bar tabac à deux rues de son immeuble. Lane est las, accoudé au comptoir avec une bière. Que faire maintenant ? Alors même qu'il se pose cette question, les baskets s'illuminent. Elles lui indiquent un coin du bar.
Lane est enfin chez lui, étendu sur son canapé, pieds nus. Quelle journée ! La télévision débite ses stupidités habituelles. Il n'écoute que d'une oreille, à demi endormi.
«...Le premier numéro est le cinq. Voici déjà le deuxième numéro de ce soir, le dix-huit. Le troisième numéro arrive et c'est le vingt. Vient ensuite le deux. Le dernier numéro ce soir le trente-quatre...»
Lane se redresse d'un coup. Il tapote frénétiquement ses poches de jean. Impossible...
«...Le numéro complémentaire est le trois. Pour un jackpot de vingt-six millions d'euros ce soir, avons-nous un gagnant...»
Oui ! Oui, oui, oui ! Tous les numéros ! Il a tous les numéros ! Lane n'en revient pas. Ses yeux passent sans interruption de l'écran de télévision au petit ticket froissé dans sa main. Il est millionnaire ! Il a décroché le jackpot !
Les baskets ! C'est les baskets qui lui ont indiqué le coin loto. Sans elles... Depuis le début... S'il n'avait pas raté son train... L'inscription sous les semelles...
«Montre le bon chemin».
Même sans baskets magiques, même sans le super gain, nul doute que tu sauras trouver ton chemin!