Madame m'a lâché la main et elle est morte. Aussi simplement que cela. Je m'y attendais mais j'ai été surprise, finalement. À force, je pensais que ça n'arriverait pas, ou alors pas avant... [+]
- Chaton, mon verre est vide !
- Chaton, tu viens ?
- Chaton, mes clopes !
- Chaton, ça vient ?
Tu peux aboyer tant et plus, et pour cela te penser forte, tu ne domines que tes pets, ne fais de l’ombre qu’à tes pieds. Chaton, ici, chaton, par-là...
- Je viens, ma douce, tu vois, je vole...
Tu vois, je rampe, juste comme tu aimes, je traîne mon cul dans ton sillage. Faudrait pas contrarier la femme de ma vie, la seule faite pour moi, que je me le tienne pour dit.
- Chaton, j’ai froid ! Chaton, j’ai faim !
- Chaton, j’ai mal à mon nombril !
Et plus tu gueules, plus tu te vides de tout cet air dont tu t’inspires pour justifier tes simulacres.
- Chaton, au pied ! Chaton, Miaou !
Et tu t’emmêles dans tes répliques, à n’écouter que toi, dans des scènes que tu orchestres pour toi seule. Mais bientôt la lumière est faite sur une histoire qui ne raconte rien, et qui s’en venge en écrasant des mouches. C’est bien là tout ton drame, être si peu qu’il te faut brailler à la mort pour espérer réveiller les étoiles. Mais tu n’es rien, sous le soleil, qu’un grain de riz qui vocifère.
- Chaton, t’écoutes ? Chaton !
J’écoute le son de la lame que j’aiguise, je l’écoute me parler tout bas.
- Chaton, pas d’oignons dans mon plat !
- Chaton, du sel ! Chaton, du pain !
- Chaton, du blanc pour le poisson !
- Chaton, du rouge pour le frometon !
Ça vient, ma douce. Tu vois, du rouge, y en a maintenant plein la cuisine. Ne t’inquiète pas, j’ai ce qu’il faut pour bien nous nettoyer tout ça. Le bon produit, la bonne éponge, sous peu tout sera effacé. Vingt ans de cris, d’humiliations en boucle, que j’essuie consciencieusement, comme tu me l’as si bien appris, d’un coup de chiffon sec.
- Chaton, tu viens ?
- Chaton, mes clopes !
- Chaton, ça vient ?
Tu peux aboyer tant et plus, et pour cela te penser forte, tu ne domines que tes pets, ne fais de l’ombre qu’à tes pieds. Chaton, ici, chaton, par-là...
- Je viens, ma douce, tu vois, je vole...
Tu vois, je rampe, juste comme tu aimes, je traîne mon cul dans ton sillage. Faudrait pas contrarier la femme de ma vie, la seule faite pour moi, que je me le tienne pour dit.
- Chaton, j’ai froid ! Chaton, j’ai faim !
- Chaton, j’ai mal à mon nombril !
Et plus tu gueules, plus tu te vides de tout cet air dont tu t’inspires pour justifier tes simulacres.
- Chaton, au pied ! Chaton, Miaou !
Et tu t’emmêles dans tes répliques, à n’écouter que toi, dans des scènes que tu orchestres pour toi seule. Mais bientôt la lumière est faite sur une histoire qui ne raconte rien, et qui s’en venge en écrasant des mouches. C’est bien là tout ton drame, être si peu qu’il te faut brailler à la mort pour espérer réveiller les étoiles. Mais tu n’es rien, sous le soleil, qu’un grain de riz qui vocifère.
- Chaton, t’écoutes ? Chaton !
J’écoute le son de la lame que j’aiguise, je l’écoute me parler tout bas.
- Chaton, pas d’oignons dans mon plat !
- Chaton, du sel ! Chaton, du pain !
- Chaton, du blanc pour le poisson !
- Chaton, du rouge pour le frometon !
Ça vient, ma douce. Tu vois, du rouge, y en a maintenant plein la cuisine. Ne t’inquiète pas, j’ai ce qu’il faut pour bien nous nettoyer tout ça. Le bon produit, la bonne éponge, sous peu tout sera effacé. Vingt ans de cris, d’humiliations en boucle, que j’essuie consciencieusement, comme tu me l’as si bien appris, d’un coup de chiffon sec.