Tous les matins, je vous croisais dans ma rue, celle qui longe le cimetière. D’un pas rapide, je partais faire mes courses. Vous, vous alliez à petits pas, le dos courbé, prenant appui sur votre... [+]
Apprendre à voler
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La chambre était plongée dans l’obscurité, mais sur le plafond des étoiles phosphorescentes renvoyaient suffisamment de lumière pour que l’on puisse clairement distinguer le planisphère qui faisait face au lit. La porte, complètement couverte d’autocollants, rappelait à Paul ses nombreux voyages.
Lorsqu’il rentrait de vol, il ne manquait jamais de compléter la collection de son fils. Assis sur la moquette à côté du lit, il cherchait dans le fond de sa mémoire de quoi émerveiller Nicolas qui, blotti sous son édredon, écoutait attentivement son histoire.
Comme d’habitude, l’exotisme de ses récits n’en finissait pas de l’enthousiasmer. Passionné par ces aventures, il regardait son père avec les yeux brillants qu’ont pour leurs héros les petits garçons de six ans. Cela faisait près de vingt minutes qu’il lui expliquait de quelle manière il avait échappé à la charge d’un lion. Après une course effrénée, il était monté à bord de son avion, avait fait tourner les moteurs à plein régime et avait redécollé. Nicolas connaissait cette histoire par cœur mais peu lui importait, il la lui réclamait chaque fois. Fasciné par cet épisode rocambolesque de l’enfance africaine de son père, serré contre sa peluche favorite, il essayait malgré la fatigue de se figurer chacune de ces scènes et se laissait transporter par leur magie.
Il se faisait tard. Comme son fils bâillait et se frottait les yeux, Paul s’interrompit. Le petit bonhomme semblait maintenant prêt à dormir.
— Bonne nuit, lui dit-il d’une voix ferme et protectrice.
— La prochaine fois, tu m’expliqueras comment vous faisiez pour voler ? supplia l’enfant, plein d’admiration.
— Nous verrons, répondit-il. Si tu continues à être aussi sage oui, peut-être te le dirai-je. J’éteins la lumière et si quelque chose ne va pas, tu m’appelles.
Il quitta la pièce et s’éloigna dans le couloir, le plancher craqua sous la moquette. Nicolas ne tarda pas à s’endormir. Son imagination poursuivit cependant le voyage qu’il venait d’entreprendre.
Il atterrit presque aussitôt au beau milieu du conte paternel. Assis sur la selle d’un vélo bleu, lancé à pleine vitesse, il se cramponnait fermement à la courbure du guidon. Chaque tour de roue le rapprochait d’un tremplin grâce auquel il allait être propulsé dans les airs. Sans qu’il ne puisse vraiment comprendre comment, dans un impressionnant nuage de poussière rouge, il quitta le sol. Il éprouvait désormais la sensation de voler. Depuis le ciel s’offrait à lui une vue imprenable sur cette ville enchanteresse. Comme il lui était agréable de se laisser porter au gré du vent dans cette contrée qu’il ne connaissait pas. Secrètement, il espérait y apprendre de quelle manière son père avait réussi à voler...
Lorsqu’il rentrait de vol, il ne manquait jamais de compléter la collection de son fils. Assis sur la moquette à côté du lit, il cherchait dans le fond de sa mémoire de quoi émerveiller Nicolas qui, blotti sous son édredon, écoutait attentivement son histoire.
Comme d’habitude, l’exotisme de ses récits n’en finissait pas de l’enthousiasmer. Passionné par ces aventures, il regardait son père avec les yeux brillants qu’ont pour leurs héros les petits garçons de six ans. Cela faisait près de vingt minutes qu’il lui expliquait de quelle manière il avait échappé à la charge d’un lion. Après une course effrénée, il était monté à bord de son avion, avait fait tourner les moteurs à plein régime et avait redécollé. Nicolas connaissait cette histoire par cœur mais peu lui importait, il la lui réclamait chaque fois. Fasciné par cet épisode rocambolesque de l’enfance africaine de son père, serré contre sa peluche favorite, il essayait malgré la fatigue de se figurer chacune de ces scènes et se laissait transporter par leur magie.
Il se faisait tard. Comme son fils bâillait et se frottait les yeux, Paul s’interrompit. Le petit bonhomme semblait maintenant prêt à dormir.
— Bonne nuit, lui dit-il d’une voix ferme et protectrice.
— La prochaine fois, tu m’expliqueras comment vous faisiez pour voler ? supplia l’enfant, plein d’admiration.
— Nous verrons, répondit-il. Si tu continues à être aussi sage oui, peut-être te le dirai-je. J’éteins la lumière et si quelque chose ne va pas, tu m’appelles.
Il quitta la pièce et s’éloigna dans le couloir, le plancher craqua sous la moquette. Nicolas ne tarda pas à s’endormir. Son imagination poursuivit cependant le voyage qu’il venait d’entreprendre.
Il atterrit presque aussitôt au beau milieu du conte paternel. Assis sur la selle d’un vélo bleu, lancé à pleine vitesse, il se cramponnait fermement à la courbure du guidon. Chaque tour de roue le rapprochait d’un tremplin grâce auquel il allait être propulsé dans les airs. Sans qu’il ne puisse vraiment comprendre comment, dans un impressionnant nuage de poussière rouge, il quitta le sol. Il éprouvait désormais la sensation de voler. Depuis le ciel s’offrait à lui une vue imprenable sur cette ville enchanteresse. Comme il lui était agréable de se laisser porter au gré du vent dans cette contrée qu’il ne connaissait pas. Secrètement, il espérait y apprendre de quelle manière son père avait réussi à voler...
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Si vous êtes déjà passé(e), je vous prie de m'excuser et de ne pas tenir compte de ma proposition.
à bientôt.
Julien.
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Si vous souhaitez découvrir l'un de mes textes https://short-edition.com/fr/oeuvre/tres-tres-court/loin-des-yeux-loin-du-coeur