Une tache d'orange accrochant le regard,
Un gris-beige de plumes.
Un œil de perle noire où brûle une étincelle.
Pou
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C'est en testant le Karahi
Qu'on oublie son banal hachis.
Qu'importent mes aigreurs gastriques
Ouah ! le curry, c'est fantastique !
Car je vieillis
Et m'enhardis.
Donc, je vis.
C'est en lisant Omar Khayam
Qu'on mesure l'ampleur de l'âme.
Que pèse l'hétérodoxie
Quand je m'abreuve à son génie ?
Car je vieillis
Et m'enhardis.
Donc, je vis.
C'est en goûtant Kendji Girac
Qu'on snobe un brin le divin Bach.
Mais m'importe la mésalliance
Face au feu de l'adolescence !
Car je vieillis
Et m'enhardis.
Donc, je vis.
C'est au moment du « 69 »
Qu'on s'aperçoit qu'on n'est plus neuf !
Mais peu me chaut le mal de dos,
J'ai l'âge de ma libido.
Car je vieillis
Et m'enhardis.
Donc, je vis.
C'est en étant curieux de floss,
De slam, de hip-hop, d'Hugo Boss,
Qu'on terrasse la sinistrose.
Rester en vie, c'est dire : « J'ose ! »
Car je vieillis
Et m'enhardis.
Donc, je vis.
Chaque Nouvel An qui survient,
C'est une année de plus... en moins.
Oserons-nous la transerrance
Pour grimper légers en enfance ?
Je m'enhardis.
Donc, je vis.
Et j'ai vieilli...
Donc, je suis !
Écrit à Boulogne-Billancourt,
un 26 décembre à l'aube,
à la veille de l'année nouvelle.
Car, j'en suis persuadé,
quels que soient le réchauffement climatique,
la disparition annoncée de la tortue à nez de cochon,
le pessimisme grincheux des Français,
les grèves et le manque de métros et de trains,
quels que soient les diktats de Laurent le Stalinien...
.... oui, envers et contre tout,
je garde confiance.
Car au siècle prochain,
quand, faute d'énergies fossiles
et par dégoût du numérique,
tous nous serons revenus au bon vieux parchemin,
on pourra lire sous le calame en bois :
ENFIN, VINT L'AN VINGT-TROIS !
De la part de
Bellinus L'Espiègle.
Avec ses meilleurs vœux d'audace
pour 2023 !