Elle est occupée à créer une composition où des roses blanches se mêlent aux freesias, aux délicats dianthus, aux alstroeméria et aux lisianthus violets. Je l'observe à travers la vitrine ... [+]
SARS-CoV-2
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Jury
Le décor s’ébroue
Puis jette quelques cris
Comme un nouveau-né
Ébloui par un trop plein de lumière
Les arbres se gouachent
D’un vert Véronèse
Cette nuance irréelle aux reflets délirants
Naïve je plonge
Et glisse vers l’autre face
Je passe une main sur mon visage
Sur ma joue coule
Une ombre un peu trop froide
Presque givrée
Du ciel dégouline une pluie d’aberrations
Le paysage fait buvard
Il suinte son air de tromperie
Les fleurs du cerisier embaument la naphtaline
Dans les campagnes ne poussent plus que des champs de salades
L’imposture a crevassé mon œil d’ingénue
Coincée derrière ma fenêtre, mon rêve fait carton-pâte
Le soleil ne tient plus qu’à un fil
J’ai dû frissonner un peu trop fort
Car l’astre perd l’équilibre et chute
En silence
Sa coquille se brise
Le blanc bave
Le jaune se couvre déjà de poussière
La nuit camisole le jour
Les étoiles tombent au fond de l’amer
Où elles divaguent
Les océans sont siphonnés
Jusqu’à la dernière goutte
Le globe désaxé tourne de travers
La lune détraquée a pendu ses croissants
Aux branches d’un nuage
Serait-ce un vol de pipistrelle qui obscurcit le ciel
Alors qu’une herbe noire envahit la Terre ?
Elle pousse, pousse
Serpente, ondule, enlace
Et racle les gorges
En commençant par celles du Yangzi Jiang
Elle rampe l’herbe,
Mauvaise,
Grimpe puis court
À l’assaut d’autres contrées
J’en ai les cordes brisées
Et les paupières désordonnées
Comme deux rochers trop lourds qui s’émeuvent
Je garde mon sang froid
Et aucun sifflement ne sort de ma bouche
N’aurais-je pas, néanmoins, avalé des couleuvres
Le sourire aux lèvres ?
Est-ce moi qui ai mal entendu ?
Hier encore, le danger n’était-il pas un leurre
Et nous pouvions marcher
Le visage découvert ?
Pensive, je ne l’ai pas vu surgir
Pourtant j’aurais voulu hurler :
« Elle me mord ! Elle me mord ! »
Mais je suis en détresse
Respiratoire.
Est-ce l’anoxie qui dans mon dos ricane ?
Le souffle court, je tourne la tête
Deux billes noires me fixent de leurs yeux de déments :
L’herbe est folle
J’aurais dû l’arracher
De mes doigts de rapace

Pourquoi on a aimé ?
Attention ! Si vous plongez dans ce tableau de fin du monde, vous n'en ressortirez peut-être pas ; car la puissance de cette appocalypse vous aura
Pourquoi on a aimé ?
Attention ! Si vous plongez dans ce tableau de fin du monde, vous n'en ressortirez peut-être pas ; car la puissance de cette appocalypse vous aura