Les deux silhouettes progressaient lentement sur la ligne de crête. Loin, très loin au-dessus de leurs têtes tournoyait un grand busard. L'oiseau perdit un peu d'altitude pour mieux distinguer les ... [+]
Dans l'éclat vert et brillant
d'un rayon de soleil vert
j'ai levé des yeux si grands
que mes yeux verts ont souffert
Vigie vacillant au gré des rafales qui rabattent mes cils je me tiens debout en bordure du néant et j'arrose de larmes les morts derrière moi et la fine poussière de leurs os
abrasés
Dans l'envers de ses ivresses
l'innocent souvent se perd
si l'enfer me ment sans cesse
c'est le ciel qui m'exaspère
La pestilence plane en silence sur les champs et reflue en vagues brûlantes vers les chairs si tendres des jeunes pousses germées en douce dans les sillons de mes pleurs
par erreur
Vérité sévère idée
comme un dieu vide et repu
un soleil vert et ridé
que mes yeux verts ne voient plus
Fourmis avides on n'a rien cru mais on a cuit quand même enfournés dans nos cubes de briques réfractaires à l'univers prisonniers de nos villes de paille et de tristes
artifices
Cécité si mes paupières
s'ouvraient sur le firmament
j'en verrais les murs de pierre
une vie d'enfermement
Seul un fou fait de beaux rêves quand crèvent les arbres leurs bras secs levés en signe de reddition moi je pisse sur la grève et ses galets blancs qui ne pourront plus jamais
ricocher
J'enverrais paître en enfer
les moutons à face humaine
je mettrais mes yeux sous verre
et j'irais bêler ma peine
Rat des champs je ronge fébrilement le temps comme une lanière de souvenirs en cuir et je déchante enfin dans le silence tremblotant des soirées qui apaisent les plaies du jour
ravageur
Je ne sais vers qui vers quoi
déverser mes états d'âme
l'univers est de guingois
le pion fou a pris la Dame
La nuit parfois je sors lire les panneaux des villes à la lueur des feux follets qui dansent près des égouts elles avaient quand même de jolis noms les villes avant de s'effriter dans la brise
par surprise
Dans l'envers des apparences
s'est glissé la vérité
qui verrait la différence
entre hiver et presque été
À l'aube luiront les éoliennes dans leurs robes ruisselantes de rosée et leurs pales immobiles pâles comme l'oubli finiront bien par tomber sous les coups sauvages
des orages
Entre automne et presque hiver
entre amour et déraison
entre le blanc des calvaires
et le rose à l'horizon
Comme une Lune usée que ses milliards de révolutions n'ont jamais libérée du joug de la Terre je rêve de dérive au-delà des apogées jusqu'aux rivages ombragés
du passé
Dans le glas fort et bruyant
du tocsin des temps modernes
j'ai lancé un cri si grand
que le ciel s'est mis en berne
Alors le vent saura raviver les braises qui s'étiolent comme des lucioles privées de nuit noire et des feux fiévreux fleuriront enfin sur les tombes de toutes les créatures
disparues
Dans l'éclat vert et brillant
d'un rayon de soleil vert
j'ai levé des yeux si grands
que mes yeux verts ont souffert
d'un rayon de soleil vert
j'ai levé des yeux si grands
que mes yeux verts ont souffert
Vigie vacillant au gré des rafales qui rabattent mes cils je me tiens debout en bordure du néant et j'arrose de larmes les morts derrière moi et la fine poussière de leurs os
abrasés
Dans l'envers de ses ivresses
l'innocent souvent se perd
si l'enfer me ment sans cesse
c'est le ciel qui m'exaspère
La pestilence plane en silence sur les champs et reflue en vagues brûlantes vers les chairs si tendres des jeunes pousses germées en douce dans les sillons de mes pleurs
par erreur
Vérité sévère idée
comme un dieu vide et repu
un soleil vert et ridé
que mes yeux verts ne voient plus
Fourmis avides on n'a rien cru mais on a cuit quand même enfournés dans nos cubes de briques réfractaires à l'univers prisonniers de nos villes de paille et de tristes
artifices
Cécité si mes paupières
s'ouvraient sur le firmament
j'en verrais les murs de pierre
une vie d'enfermement
Seul un fou fait de beaux rêves quand crèvent les arbres leurs bras secs levés en signe de reddition moi je pisse sur la grève et ses galets blancs qui ne pourront plus jamais
ricocher
J'enverrais paître en enfer
les moutons à face humaine
je mettrais mes yeux sous verre
et j'irais bêler ma peine
Rat des champs je ronge fébrilement le temps comme une lanière de souvenirs en cuir et je déchante enfin dans le silence tremblotant des soirées qui apaisent les plaies du jour
ravageur
Je ne sais vers qui vers quoi
déverser mes états d'âme
l'univers est de guingois
le pion fou a pris la Dame
La nuit parfois je sors lire les panneaux des villes à la lueur des feux follets qui dansent près des égouts elles avaient quand même de jolis noms les villes avant de s'effriter dans la brise
par surprise
Dans l'envers des apparences
s'est glissé la vérité
qui verrait la différence
entre hiver et presque été
À l'aube luiront les éoliennes dans leurs robes ruisselantes de rosée et leurs pales immobiles pâles comme l'oubli finiront bien par tomber sous les coups sauvages
des orages
Entre automne et presque hiver
entre amour et déraison
entre le blanc des calvaires
et le rose à l'horizon
Comme une Lune usée que ses milliards de révolutions n'ont jamais libérée du joug de la Terre je rêve de dérive au-delà des apogées jusqu'aux rivages ombragés
du passé
Dans le glas fort et bruyant
du tocsin des temps modernes
j'ai lancé un cri si grand
que le ciel s'est mis en berne
Alors le vent saura raviver les braises qui s'étiolent comme des lucioles privées de nuit noire et des feux fiévreux fleuriront enfin sur les tombes de toutes les créatures
disparues
Dans l'éclat vert et brillant
d'un rayon de soleil vert
j'ai levé des yeux si grands
que mes yeux verts ont souffert
Bonne finale, Vincent !
je ne vois pas bien "joug de la Terre"
Au plaisir
Je place certains de mes poèmes dans un balado (podcast) quand j'en ai le temps. Je me rends rarement sur les scènes slams pour diverses raisons et pour le moment c'est le coût de l'obtention d'un pass sanitaire qui me freine. Mais quand on écrit de l'oral, il est bon de le mettre en voix je trouve.
Au plaisir
Une construction singulière qui vibre fort.
Vous ne me croirez peut-être pas, mais j'avais en tête la première strophe bien longtemps avant de voir le film (qui ne date pas d'hier). En effet, on dirait que les soleils de cette couleur ont un éclat néfaste !