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Romantique nuit d’été
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Ils s’étaient croisés
Près du hameau perdu
Que les touristes trop pressés
Investissent puis délaissent.
Ils se revirent
Non loin des chaumes
À l’heure prometteuse du crépuscule
Quand l’air est tiède et l’ombre longtemps claire.
Sous un casque d’or pur
Son regard à elle dardait deux lucioles
Sa peau fleurait le romarin
Un peu de lait d’enfance
Le miel de Provence
Et sa bouche étonnée
Puis gourmande
S’ouvrait comme une grenade très mûre.
D’emblée et sans arrière-pensée
Ni même de projet
Au seuil de ses treize ans
Elle avait tout confié
À la promesse de minuit
Tout offert à son Prince
Sans s’épargner
Sans pudeur
Sans peur
Tout !
Et pour que sa vie si menue, si isolée au bled, si perdue
Décolle enfin et rapporte au centuple
Elle avait tout investi
Tout promis
Tout remis
Dans un fou-rire d’enfant
Tout, on vous dit, livré tout :
Son cœur et son bonheur
Sa chair et son honneur
Sa fougue et sa primeur
Toute sa vie, quoi !
Oh ! (quand l’homme y repense honteux)
La gerbe de tendresse de la gamine
Son sauvage bouquet : campanules, épis, marguerites, bleuets
Tant de fleurs en vrac, à la hâte, par poignées mal cueillies
Dans l’immense prairie de ses folles attentes
De son ennui poisseux
De sa Joie extasiée
— aujourd’hui —
Au cœur des chaumes
À l’heure avancée de la nuit
Quand l’air fraîchit
et que l’ombre devient enfin complice et propice...
Alors,
Sans se presser,
Vite et bien,
Vite fait bien fait,
Rien à redire,
On vous dit,
En professionnel averti,
En Poète travesti,
Il a moissonné
Sur l’aire de la nuit
A pressé chaque bourgeon
A froissé chaque fleur
A broyé chaque épi
Puis dans un grand éclat de rire
Après s’être prestement essuyé
L’Amour a fui.
N.B. Texte refusé par le Comité de Sélection.
Près du hameau perdu
Que les touristes trop pressés
Investissent puis délaissent.
Ils se revirent
Non loin des chaumes
À l’heure prometteuse du crépuscule
Quand l’air est tiède et l’ombre longtemps claire.
Sous un casque d’or pur
Son regard à elle dardait deux lucioles
Sa peau fleurait le romarin
Un peu de lait d’enfance
Le miel de Provence
Et sa bouche étonnée
Puis gourmande
S’ouvrait comme une grenade très mûre.
D’emblée et sans arrière-pensée
Ni même de projet
Au seuil de ses treize ans
Elle avait tout confié
À la promesse de minuit
Tout offert à son Prince
Sans s’épargner
Sans pudeur
Sans peur
Tout !
Et pour que sa vie si menue, si isolée au bled, si perdue
Décolle enfin et rapporte au centuple
Elle avait tout investi
Tout promis
Tout remis
Dans un fou-rire d’enfant
Tout, on vous dit, livré tout :
Son cœur et son bonheur
Sa chair et son honneur
Sa fougue et sa primeur
Toute sa vie, quoi !
Oh ! (quand l’homme y repense honteux)
La gerbe de tendresse de la gamine
Son sauvage bouquet : campanules, épis, marguerites, bleuets
Tant de fleurs en vrac, à la hâte, par poignées mal cueillies
Dans l’immense prairie de ses folles attentes
De son ennui poisseux
De sa Joie extasiée
— aujourd’hui —
Au cœur des chaumes
À l’heure avancée de la nuit
Quand l’air fraîchit
et que l’ombre devient enfin complice et propice...
Alors,
Sans se presser,
Vite et bien,
Vite fait bien fait,
Rien à redire,
On vous dit,
En professionnel averti,
En Poète travesti,
Il a moissonné
Sur l’aire de la nuit
A pressé chaque bourgeon
A froissé chaque fleur
A broyé chaque épi
Puis dans un grand éclat de rire
Après s’être prestement essuyé
L’Amour a fui.
N.B. Texte refusé par le Comité de Sélection.
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un bain de sensations pures, un bouquet de joie qui perdure
NB Un refus est libre d'être interprété..; Dura lex sed lex (je connais aussi)