Au bar des Artistes assoiffés
Rue Saint-Louis,
Souvent on pissait à côté
De la cuvette blanche,
Ou qui l'avait été... [+]
Pensée au poète oublié
lectures

Et du fond du cimetière
Tu nous regardes passant,
En ta tombe de misère
Qui n'est point fleurie souvent.
Ton âme enfin se repose
Sous de vieux pétales de rose
Qui s'envolent au gré du vent,
Et sous la brise légère
Ce ne sont plus que fougères
Qui sont là te caressant.
Ô toi oublié des autres
Que tu berças si souvent,
Qui se disaient tes apôtres
Où sont-ils donc maintenant ?
Ils ont hérité de tes vers
Te laissant dans la poussière
D'où tu entends tous tes chants.
Mais bienheureux que les ailes
De ces frêles hirondelles
Viennent te saluer autant.
Dors mon ami, dors mon frère
Je me repose un instant,
Je me chante ta prière
Que nous chantions à vingt ans.
Les ocelles de lumière
Qui coulent là sur ta pierre
Sont les larmes du bon temps,
Et dans le soir qui s'installe
Mes mains posées sur la dalle
Je te sais encore vivant...