Sur la glace des silences
L’isatis dort
Lové dans les nuages tout doux
Tricotés en flocons indolents
Des étoiles... [+]

L'araignée cueille au matin
Toutes les étoiles du ciel
Sur sa toile de soie et d'arsenic
La veuve tisse l'ennui au battant
De cette porte qui ne s'ouvre plus
Les fumées s'écharpent en manteaux d'hiver
Auprès du ruisseau somnolent
Il fait si froid sans l'âtre
Des feux de joie d'autrefois
Il n'en reste qu'un peu plus de cendres
Des corbeaux jouent parmi les tuiles
Arrachées du toit qui baye aux corneilles
Des nids tricotés dans la charpente
Comme des chaussettes attendant Noël
Comptent mille et une Toussaints
Pas un bruit sur le chemin d'herbes
Les tilleuls abattus font des bancs
Où s'asseoir un instant
Pour feuilleter des calepins nostalgiques
Les nécrologies des journaux
La terre est grasse, les vers effacent
Les regrets dans le lisier
Depuis longtemps le cochon a été tué
Mais j'entends parfois ses cris
Étouffés par la rouille du porche effondré
Aux choucas j'emprunte quelques plumes
Pour gratter le ciel gris
Retrouver les couleurs de Saintonge
Et les faire fleurir
Dans les allées plantées de croix

Pourquoi on a aimé ?
Le temps semble s’être arrêté à Négrignac. Les bruits ont cessé, la chaleur s’est éteinte et le mouvement a disparu. Mais la poésie est
Pourquoi on a aimé ?
Le temps semble s’être arrêté à Négrignac. Les bruits ont cessé, la chaleur s’est éteinte et le mouvement a disparu. Mais la poésie est