Ce goût pour les vieilles choses, les chansons, la mousse sur les pierres, les arbres couverts de lierre, les forêts... [+]
Matin frisquet
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Finaliste
Jury
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Je me souviens des draps froissés. De cette nuit qui courait derrière nous. À la fenêtre, la lune déposait sur ta peau, son feu froid.
Je me souviens de ces draps blancs, pleins de rires et de cheveux. À la fenêtre, la lune souriait, peut-être qu’elle aussi connaissait la fin de l’histoire.
Je me souviens de la chaleur de ton dos fumant tatoué par les cheveux. Il y avait des vagues. À la fenêtre la marée fraîche de l’aube arrivait avec de la rosée.
Je me souviens les rideaux fermés pour te garder à l’ombre, de peur que la lumière t’emporte. L’odeur de la terre montait, drapait ton sommeil sacré. À la fenêtre, les nuages se déchiraient sur les crêtes des montagnes enneigées.
Je me souviens de ton sourire qui croisait le fer avec les rayons du soleil. À la fenêtre, un arbre brillait aussi, humide et illuminé.
Ébloui, j’ai fermé les yeux, et tout a disparu.
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matin frisquet
sur le fil à linge
une chaussette
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Je me souviens de ces draps blancs, pleins de rires et de cheveux. À la fenêtre, la lune souriait, peut-être qu’elle aussi connaissait la fin de l’histoire.
Je me souviens de la chaleur de ton dos fumant tatoué par les cheveux. Il y avait des vagues. À la fenêtre la marée fraîche de l’aube arrivait avec de la rosée.
Je me souviens les rideaux fermés pour te garder à l’ombre, de peur que la lumière t’emporte. L’odeur de la terre montait, drapait ton sommeil sacré. À la fenêtre, les nuages se déchiraient sur les crêtes des montagnes enneigées.
Je me souviens de ton sourire qui croisait le fer avec les rayons du soleil. À la fenêtre, un arbre brillait aussi, humide et illuminé.
Ébloui, j’ai fermé les yeux, et tout a disparu.
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matin frisquet
sur le fil à linge
une chaussette
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Le haïbun est une composition littéraire mêlant prose et haïku. On peut dire que l'on parfume sa prose avec un peu de poésie. En jouant sur la distance entre les images évoquées, on crée une résonance qui, pour ma part, me donne des ailes.
Si le haïkus que je propose pour finir le texte n'a pas le nombre de syllabes "officiel" , ce n'est pas par négligence, c'est qu'il s'est imposé à moi dans sa forme la plus simple et sans l'artifice pas toujours heureux d'un comptage tyrannique.