Des ombres portées
Me dessinent une feuille,
Insaisissable au gré
Des sources qui frétillent.
À la table qui jouxte
... [+]
L’autre soir,
À l’heure du brave noir
Je scrutais l’autre verre
A demi rempli de bière
Tenu à l’écart du festin
Le pôvre d‘mi amer, mi perfide,
Était-il à moitié plein
Ou bien semi-aride ?
Solidaire, je barde
D'une feuille défroissée
Qui traînait sur la table
Ses lèvres asséchées,
Un chapeau tressé
De traînées de marc
D'histoires frelatées
D'un coin de comptoir,
Et de violettes fragmentées.
Mais qu’importe la forme
Si au cul sec, le fond
Achève bien l'cafard!
Je m’évade un instant et,
De retour, ô surprise,
Un ver de terre
La tête à l'envers
S'est mis en travers,
Immobile et placide
En sus, pendu par filin
Sur la partie à demi vide
Du verre à moitié plein,
Il me jauge de son œil austère
Soupèse mon hostilité,
Moi qui arrivai en précaire
Crépusculaire Invité,
Mais, à méditer !
Qu'est donc est venu faire
Ce lombric solitaire
Dans ce verre à bière ?
Es-ce un appât errant
Loin de sa terre
Dans cet hostile univers
Où s’égarent les migrants?
Sort-il du chapeau philippique
Pour fuir les vers épiques
Du brun dans le vert
Dans cette bulle qui prend l’air ?
Veut-on l’immerger dans
la moitié pleine de l’amphore
Sans prédateur au fond
Et guère de pêcheur aux abords ?
Peut être sans quête de pitié
Est-il venu s’enterrer dans
ce cimetière mondialisé
Où gisent les éléphants ?
Saisi de panique et de tics élastiques
Je le pris entre mes mains
Précieusement ausculte un à un,
Ses ressources mécaniques,
Dieu soit loué
Elles vibrent encore !
Vite, de mes hôtes je pris congé
Et le remets dans son décor,
Revenu à la case sans peine
Je lève le calice de bière
Vide le demi* à moitié plein
Et le repose sous luminaire
J'accuse le verre aveu
Ayant horreur du vide
Hèle la maîtresse des lieux :
Le plein, vertu bleue !
À l’heure du brave noir
Je scrutais l’autre verre
A demi rempli de bière
Tenu à l’écart du festin
Le pôvre d‘mi amer, mi perfide,
Était-il à moitié plein
Ou bien semi-aride ?
Solidaire, je barde
D'une feuille défroissée
Qui traînait sur la table
Ses lèvres asséchées,
Un chapeau tressé
De traînées de marc
D'histoires frelatées
D'un coin de comptoir,
Et de violettes fragmentées.
Mais qu’importe la forme
Si au cul sec, le fond
Achève bien l'cafard!
Je m’évade un instant et,
De retour, ô surprise,
Un ver de terre
La tête à l'envers
S'est mis en travers,
Immobile et placide
En sus, pendu par filin
Sur la partie à demi vide
Du verre à moitié plein,
Il me jauge de son œil austère
Soupèse mon hostilité,
Moi qui arrivai en précaire
Crépusculaire Invité,
Mais, à méditer !
Qu'est donc est venu faire
Ce lombric solitaire
Dans ce verre à bière ?
Es-ce un appât errant
Loin de sa terre
Dans cet hostile univers
Où s’égarent les migrants?
Sort-il du chapeau philippique
Pour fuir les vers épiques
Du brun dans le vert
Dans cette bulle qui prend l’air ?
Veut-on l’immerger dans
la moitié pleine de l’amphore
Sans prédateur au fond
Et guère de pêcheur aux abords ?
Peut être sans quête de pitié
Est-il venu s’enterrer dans
ce cimetière mondialisé
Où gisent les éléphants ?
Saisi de panique et de tics élastiques
Je le pris entre mes mains
Précieusement ausculte un à un,
Ses ressources mécaniques,
Dieu soit loué
Elles vibrent encore !
Vite, de mes hôtes je pris congé
Et le remets dans son décor,
Revenu à la case sans peine
Je lève le calice de bière
Vide le demi* à moitié plein
Et le repose sous luminaire
J'accuse le verre aveu
Ayant horreur du vide
Hèle la maîtresse des lieux :
Le plein, vertu bleue !