Je ne peux d'un vrai chant vibrer du juste émoi :
En allongeant le pas au jardin citronnier
L'art mystérieux de ton père... [+]
Le solitaire
Bien qu’il semble, pestant du fond de son pétrin,
Comme un vieux sanglier retiré dans sa bauge
Tout à son aise grogne aussi vrai qu’il patauge,
Devoir une chandelle au bon saint Mathurin,
Il a roulé sa bosse et même été marin,
Et si lors il s’aigrit, vivant sans sel ni sauge,
Lorsqu’il mène au couchant, sa rossinante à l’auge
Il contemple, il médite et s’attarde serein :
Ce soir vers les grands bois, dans un ciel ocre et rouge,
Reviennent les corbeaux, messagers de la Nuit,
Prolongeant leurs vols noirs sur le jour qui s’enfuit ;
Souverain crépuscule, estompant ce qui bouge,
Quand l'oiseau de Minerve, aux aguets sûrement,
Avant de s’élancer, pousse un ululement.
2013
Bien qu’il semble, pestant du fond de son pétrin,
Comme un vieux sanglier retiré dans sa bauge
Tout à son aise grogne aussi vrai qu’il patauge,
Devoir une chandelle au bon saint Mathurin,
Il a roulé sa bosse et même été marin,
Et si lors il s’aigrit, vivant sans sel ni sauge,
Lorsqu’il mène au couchant, sa rossinante à l’auge
Il contemple, il médite et s’attarde serein :
Ce soir vers les grands bois, dans un ciel ocre et rouge,
Reviennent les corbeaux, messagers de la Nuit,
Prolongeant leurs vols noirs sur le jour qui s’enfuit ;
Souverain crépuscule, estompant ce qui bouge,
Quand l'oiseau de Minerve, aux aguets sûrement,
Avant de s’élancer, pousse un ululement.
2013
L'essentiel c'est de raconter quelque chose et avec le sonnet qui est assez contraignant, d'être aussi expressif que possible.
Brunot