Je vis dans une bulle d’air primordial
Dans le ventre d’un colosse abyssal
Dont les os sont noirs
Dont le sang est... [+]
Nos vies suspendues dans le cellier
Du ciel délié d’écarlate
Qui coule dans le réceptacle...
Le jus fermente
Dans la gueule du pressoir compacte
Où gronde
Le cépage
Des noirs présages
Et dans la gueule-tombe
Où l’organique libère son ombre
Où l’or phallique perd son pouvoir
De création
Il reste un seul nombre : le sombre absolu
Cosmique...
Dans le chaudron goulu de la destruction
L’Homme est résolu
À se confondre
Dans l’espace glacial de l’ultime exil
Où tout se fige
Même un battement de cil
Et le serment de l’Ange-lige
À son dieu
La sentence s’exécute dans une salle morte
Où un démon attablé et ivre de lumière
Mange le savoir-vivre
Croque les anges
Et sirote le sang de l’aorte
Tel une vouivre soiffarde qui
Vendange le cœur de notre monde
Sans s’y attacher
Et dans un sombre gargouillement
La faim s’éternise
De sorte que
L’âme endormie, bien enfouie
Hermétique aux paradis
Les vivants pérennisent leurs souffrances
Et placent leurs espoirs exorcisés de sens
Dans la pyrolyse qui les remise
Au néant
Un trou béant...
D’où sort parfois la queue
Le disque d’accrétion
De la chose sans nom qui les engloutit
Avec toujours le même appétit :
Celui de son appétence
Pour notre apathie
Et nos atomes
Joyaux purifiés
Renfermant le vrai sang !
Du ciel délié d’écarlate
Qui coule dans le réceptacle...
Le jus fermente
Dans la gueule du pressoir compacte
Où gronde
Le cépage
Des noirs présages
Et dans la gueule-tombe
Où l’organique libère son ombre
Où l’or phallique perd son pouvoir
De création
Il reste un seul nombre : le sombre absolu
Cosmique...
Dans le chaudron goulu de la destruction
L’Homme est résolu
À se confondre
Dans l’espace glacial de l’ultime exil
Où tout se fige
Même un battement de cil
Et le serment de l’Ange-lige
À son dieu
La sentence s’exécute dans une salle morte
Où un démon attablé et ivre de lumière
Mange le savoir-vivre
Croque les anges
Et sirote le sang de l’aorte
Tel une vouivre soiffarde qui
Vendange le cœur de notre monde
Sans s’y attacher
Et dans un sombre gargouillement
La faim s’éternise
De sorte que
L’âme endormie, bien enfouie
Hermétique aux paradis
Les vivants pérennisent leurs souffrances
Et placent leurs espoirs exorcisés de sens
Dans la pyrolyse qui les remise
Au néant
Un trou béant...
D’où sort parfois la queue
Le disque d’accrétion
De la chose sans nom qui les engloutit
Avec toujours le même appétit :
Celui de son appétence
Pour notre apathie
Et nos atomes
Joyaux purifiés
Renfermant le vrai sang !