Tu te tiens au bord de l’été
Mais dans tes mains, la fleur froide de ce que fut l’hiver
L’étang immobile de son... [+]
LA FILLE AU CHAT
J’entends cette romance lumineuse dans les ténèbres lorsque j’avance silencieusement dans la maison sans toit où pénètrent les soupirs du vent d’Ouest qui emporte avec lui tous les farfadets et les sorcières de la lande qui dansaient sous la lune au son des binious et des bombardes.
Je vois passer le couple immortel que composent la mendiante aveugle sourde et muette et l’homme sans tête du pays des embuscades qui passent sur la digue de la duchesse Anne à bord de la charrette des morts de la baie du Mont Saint Michel
Je chemine vers ta chaumière où je sais que tu m’attends sur le seuil au bout du minuscule pont de granit qui enjambe le fossé entre des bosquets de bleus peignant ta longue chevelure tandis que dans le ciel le vent du large torsade quelques nuages.
Dans sa fourrure épaisse ton chat ronronne sur la fenêtre et fait sa toilette avec sa petite langue rose mais il ne me regarde pas avec plaisir car il sait qu’il ne recevra plus de caresses de la journée et il attendra impatiemment le soir pour retrouver les genoux de sa maîtresse : il n’y a pas plus jaloux qu’un matou.
Il sera heureux le jour de mon départ, le jour où il me verra te donner le dernier baiser avant de gagner la gare lointaine avec ma valise et mon imperméable sur l’épaule et je l’entendrai miauler de joie tandis que tu étoufferas un sanglot .
J’entends cette romance lumineuse dans les ténèbres lorsque j’avance silencieusement dans la maison sans toit où pénètrent les soupirs du vent d’Ouest qui emporte avec lui tous les farfadets et les sorcières de la lande qui dansaient sous la lune au son des binious et des bombardes.
Je vois passer le couple immortel que composent la mendiante aveugle sourde et muette et l’homme sans tête du pays des embuscades qui passent sur la digue de la duchesse Anne à bord de la charrette des morts de la baie du Mont Saint Michel
Je chemine vers ta chaumière où je sais que tu m’attends sur le seuil au bout du minuscule pont de granit qui enjambe le fossé entre des bosquets de bleus peignant ta longue chevelure tandis que dans le ciel le vent du large torsade quelques nuages.
Dans sa fourrure épaisse ton chat ronronne sur la fenêtre et fait sa toilette avec sa petite langue rose mais il ne me regarde pas avec plaisir car il sait qu’il ne recevra plus de caresses de la journée et il attendra impatiemment le soir pour retrouver les genoux de sa maîtresse : il n’y a pas plus jaloux qu’un matou.
Il sera heureux le jour de mon départ, le jour où il me verra te donner le dernier baiser avant de gagner la gare lointaine avec ma valise et mon imperméable sur l’épaule et je l’entendrai miauler de joie tandis que tu étoufferas un sanglot .