Et tant que tu resteras
Ce derviche d’azur
Sous ton temple d’étoiles
Qui épouse les jours
Pour engendrer les nuits

Et tant que tu tourneras
Sous le ciel cotonneux
Ému que tu dévoiles
Les courbes de ton corps
Ou la pointe d’un sein
Que les Hommes veulent gravir
Ou la plaine de ta peau
Où se pose un oiseau
Qui chante la liberté
La liberté si chère
Aux bourreaux des volières

Et tant que tu resteras
La déesse Océane
Imprévisible
Dans tes crises capricieuses
Au passage d’un Cap
Lorsque les marins prient
Et t’appellent Tempête
Ou que tu restes tendre
La caresse d’écume
De tes lèvres salées
Qui laissent sur le sable
La marque des tes baisers brûlants

Et tant que tu resteras
Celle tant convoitée
L’égérie des tes peuples
Qui désirent t’ériger
En cette princesse grise
À coup de cicatrices
Qui te détiennent otage
De ton propre pouvoir
Et t’empoissonnent jaloux

Ils mourront avant toi
Même si tu restes pâle
Et vomis sur tes côtes
Le fruit de leurs folies
Et que tu te désosses
En les engloutissant

Ne prends pas garde à eux
Tu es plus forte que ça
Et s’ils veulent te dompter
Façonner ton visage
C’est parce qu’ils savent
Qu’ils ne sont rien pour toi
Qu’un virus innocent
Abattu
À la prochaine saison
Ils auront disparu