La tempête était terrible sur un océan couleur d'encre noire, le vaisseau dansait
sur les vagues, soulevées, au bruit de la fanfare funèbre que le vent faisait
éclater sous les cordages.
Soudain un cri domina le tumulte d'une des rafales.
_ Un homme à la mer!
Très vite l'officier de quart qui était avec nous sur le pont fit prévenir au plus
vite le Commandant qui nous rejoignit, et anxieux nous étions là à attendre son
ordre.
Je le vois encore, debout sur la passerelle, dans une impassibilité apparente, mais
remué par une profonde pitié, il réfléchissait et dans ses yeux je lisais l'effrayant
problème qu'il se posait...
Devait-il laisser périr cet homme, notre camarade, devant nous, sans essayer de
le sauver? Ou devait-il risquer la vie d'une vingtaine de marins pour celle d'un
seul?
_ Des hommes s'écria-t-il tout à coup, pour amener une embarcation de sauvetage.
C'était la mort certaine, mais les autres hommes d'équipage, officier et matelots,
généreux et braves, firent un pas en avant, tous avec la main levée, même moi,
pris dans un élan de bravoure inconciente, et emporté par la chaleur des autres.
_ Merci, mes enfants, dit le Commandant d'une voix sourde...
Il ne voulait qu'éprouver le courage et la discipline de son équipage.
Ce fut une déception pour nous tous, mais nous le comprenions.
Parmi les lames gigantesques de cette mer de plus en plus déchaînée, le marin
à la mer luttait toujours, espérant encore.
Nous ne le quittions pas du regard, mais le voyons de moins en moins dans les
écumes et plusieurs de ses camarades laissaient couler des larmes sur leur
visage halée, burinée par les voyages et le sel.
Quel moment!
Alors l'aumônier de bord qui avec les autres avait accouru et qui se tenait sur le
pont, recouvert de ses vêtements sacerdotaux se tourna très ému, les mains tendues
vers le malheureux que la vague allait recouvrir pour toujours.
Une prière monta des voix des marins, tous se découvrir et le prêtre récita les
prières des agonisants.
Notre camarade d'infortune, dont l'agonie ne dura pas plus de deux minutes,
disparut à nos yeux, recouvert d'une dernière vague comme un linceul dont la
mer daigna l'envelopper...
sur les vagues, soulevées, au bruit de la fanfare funèbre que le vent faisait
éclater sous les cordages.
Soudain un cri domina le tumulte d'une des rafales.
_ Un homme à la mer!
Très vite l'officier de quart qui était avec nous sur le pont fit prévenir au plus
vite le Commandant qui nous rejoignit, et anxieux nous étions là à attendre son
ordre.
Je le vois encore, debout sur la passerelle, dans une impassibilité apparente, mais
remué par une profonde pitié, il réfléchissait et dans ses yeux je lisais l'effrayant
problème qu'il se posait...
Devait-il laisser périr cet homme, notre camarade, devant nous, sans essayer de
le sauver? Ou devait-il risquer la vie d'une vingtaine de marins pour celle d'un
seul?
_ Des hommes s'écria-t-il tout à coup, pour amener une embarcation de sauvetage.
C'était la mort certaine, mais les autres hommes d'équipage, officier et matelots,
généreux et braves, firent un pas en avant, tous avec la main levée, même moi,
pris dans un élan de bravoure inconciente, et emporté par la chaleur des autres.
_ Merci, mes enfants, dit le Commandant d'une voix sourde...
Il ne voulait qu'éprouver le courage et la discipline de son équipage.
Ce fut une déception pour nous tous, mais nous le comprenions.
Parmi les lames gigantesques de cette mer de plus en plus déchaînée, le marin
à la mer luttait toujours, espérant encore.
Nous ne le quittions pas du regard, mais le voyons de moins en moins dans les
écumes et plusieurs de ses camarades laissaient couler des larmes sur leur
visage halée, burinée par les voyages et le sel.
Quel moment!
Alors l'aumônier de bord qui avec les autres avait accouru et qui se tenait sur le
pont, recouvert de ses vêtements sacerdotaux se tourna très ému, les mains tendues
vers le malheureux que la vague allait recouvrir pour toujours.
Une prière monta des voix des marins, tous se découvrir et le prêtre récita les
prières des agonisants.
Notre camarade d'infortune, dont l'agonie ne dura pas plus de deux minutes,
disparut à nos yeux, recouvert d'une dernière vague comme un linceul dont la
mer daigna l'envelopper...
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En 1 minute, tu relates un instant gravé pour l'éternité dans vos mémoires et tu nous emmènes sur ce pont trempé de larmes.
C'est un texte magnifique.
Merci encore
sylvie
J'ai un vinyle qui tourne sur ma page ! https://short-edition.com/fr/oeuvre/poetik/sur-un-air-de-rock