Un soir, Maman m'a lu l'histoire de Barbe Bleue
L'histoire d'un homme qui tue ses femmes pour être heureux
J'ai demandé... [+]
Lettre à toi, futur bébé, même si tu n’es pour l’instant présent que dans mes pensées.
On a tous un souvenir qui restera gravé à jamais dans notre mémoire. Pour moi, c’est le jour où maman m’a annoncé ta venue. Je m’en souviens dans les moindres détails. Jeudi 24 avril 2015, 21h53. J’étais en pleine répétition pour la future pièce que j’allais jouer à Avignon, quand maman m’a envoyé un message : « Me sens vraiment pas bien, je sais pas ce que j’ai... ». J’ai sauté dans la voiture et suis rentré en trombe dans l’appartement, celui juste avant que tu n’arrives, celui où tu es passé de simple rêve à réalité. Je l’ai trouvée allongée sur le canapé, pleurant toutes les larmes de son corps. J’ai jeté les clefs sur la commode de l’entrée et me suis précipité vers elle sans prendre le temps de me déshabiller. Je l’ai prise dans mes bras pour la réconforter et c’est avec une voix apaisante que j’ai essayé de la rassurer. La conversation qui a suivie, je pourrais la refaire à l’infini :
Moi : « Ça va aller ma chérie, je suis la maintenant. »
Elle, la voie tremblotante : « J’ai vomi tout l’après-midi... »
Moi : « C’est rien ma chérie, juste une petite gastro ou un virus à la con. Tu veux qu’on aille aux urgences ? »
Elle : « Non, non, j’ai pas fini chéri. »
Moi, étonné : « Fini quoi ? »
Elle, le sourire aux lèvres, de grosses larmes de crocodiles coulant sur ses joues : « De te raconter. »
Moi, de plus en plus intrigué : « Me raconter ? »
Elle : « J’ai pas arrêté de vomir, alors j’ai commencé à me poser des questions, parce que j’ai du retard au niveau de... tu sais quoi. »
Moi, les yeux écarquillés : « Et ? »
Elle : « Et donc j’ai fait un test de grossesse... »
Moi, le cœur battant la chamade : « ET ? »
Elle, le sourire jusqu’aux oreilles, contente de m’avoir berné depuis le début : « Et je suis enceinte ! »
Le monde autour de moi tournait au ralenti. Je l’entendais me parler au loin, commençant à s’inquiéter en voyant ma tête. Je me souviens encore de l’émission qui passait à la télévision, mais impossible de me rappeler le nom. Celle avec les gens enfermés dans une maison avec chacun un secret... avec un peu de malchance, elle existera encore quand tu seras en âge de la regarder et tu pourras m’aider à le retrouver. L’odeur aussi, cette odeur si familière de brûlé que maman avait l’habitude d’associer à chacun de ses plats. Ce soir-là, c’était des lasagnes surgelées, dont le plat en aluminium vide trainait à côté de ce que j’ai pris dans un premier temps pour un thermomètre. Je l’ai d’ailleurs gardé ce fameux test de grossesse avec cette magnifique croix bleue, annonciatrice de bonheur imminent.
Je ne sais pas combien de temps tout ça a duré, mais ça m’a paru une éternité. Puis, j’ai petit à petit repris mes esprits et suis revenu à la réalité. Des larmes de bonheur inondaient mes joues. Vint ensuite la phase d’excitation : j’ai sauté partout, crié ma joie, réveillé les voisins, embrassé ta maman encore et encore, me suis pincé pour être sûr de ne pas rêver, j’ai envoyé des messages à tous mes amis, me suis encore pincé, j’ai appelé mes parents, apaisé la police venue frapper à la porte pour tapage nocturne, consulté tous les sites internet pour préparer ton arrivée, me suis couché, levé, recouché, relevé, j’ai tourné en rond, compté les jours avant ton arrivée. Bref, j’étais le plus heureux des futurs papas. Mais je ne peux pas rester cantonner à cette annonce, il faut que je te raconte la suite.
Les 9 mois qui ont suivi sont passés tellement lentement ! Je toquais tous les jours sur le ventre de maman, te racontant ma journée, te demandant comment s’était passée la tienne, mais surtout quand est-ce que tu comptais montrer le bout de ton nez. Les médecins t’annonçaient pour début janvier mais j’étais sûr que tu allais nous faire un coup fourré. Tu n’es pas le fils de ton père pour rien. Petite fouine certes, mais pas turbulent, tu n’as jamais donné de coup de pieds à maman. Tu posais juste de temps en temps ta petite main toute boudinée contre sa peau tendue, cherchant sans doute une connexion. Maman m’appelait alors et j’arrivais en courant pour poser ma main de géant sur son ventre afin que nos deux mains entrent en communion.
Comme les journées au travail étaient longues loin de toi... J’avais donc eu l’idée de mettre dans mon portefeuille une photo récupérée après la toute première échographie chez le gynécologue, alors que tu n’étais encore qu’un minuscule embryon. Tu as pris quelques centimètres depuis ! Je t’avais donc toujours a porté de main pour t’admirer et t’exposer au monde entier. Dans la rue, dans le train, dans le bus, partout où l’occasion se présentait. Les gens devaient me prendre pour un fou, mais grâce à moi je pense que tu es devenu l’embryon le plus connu de France ! Je l’ai tellement sortie et montrée que l’encre a commencé à s’effacer. Je me souviens encore la tête de mes collègues qui, conciliants, faisaient semblant de déceler un petit pied, une petite main, ou encore ta petite tête, alors qu’on ne voyait quasiment plus rien. Tout ça pour ne pas me vexer, alors que moi je m’en foutais. Ça me faisait même marrer de les voir tourner la photo dans tous les sens pour trouver le bon. C’était mon petit plaisir journalier.
Puis le jour de gloire est finalement arrivé. 12 Décembre 2015, 8h42. Je venais juste de regarder l’horloge dans la cuisine, c’était la fin du petit déjeuner. Maman s’est penchée sur son ventre, puis m’a regardée un peu stressée : « Je crois que je viens de perdre les eaux ». Déclenchement du pilote automatique. C’est bizarre comme le corps réagit au stress. J’avais tellement attendu ce moment que je savais exactement quoi faire, comme si j’avais répété ce scénario maintes et maintes fois dans ma tête. Chaussures, manteaux, papiers, clés, fermer l’appartement, monter dans la voiture, se diriger vers l’hôpital, arriver, se garer aux urgences, rentrer et demander un médecin, tenir sa main, la réconforter, se concentrer pour ne pas s’évanouir, pousser avec elle, pousser encore plus fort, écouter ton premier cri, pleurer toutes les larmes de mon corps, te regarder dans les bras de maman, te prendre enfin dans mes bras, t’embrasser, te reposer dans ton couffin, m’asseoir un peu, fermer les yeux, profiter de ce bonheur qui m’entoure.
Une semaine plus tard te voilà enfin avec maman à la maison. L’appartement était tout vide sans vos présences. Mais ça m’avait au moins permis de finaliser ta belle petite chambre, juste à côté de la nôtre. Quand nous y sommes entrés pour la première fois, j’étais un peu angoissé. Je t’ai regardé et t’ai demandé : « Alors, ça te plait ? ». Ton regard dubitatif m’a d’abord déboussolé, puis tu m’as souri, j’ai pris ça pour un oui. La pression s’est dissipée. Je t’ai fait faire le tour du propriétaire, t’ai présenté à tes nouveaux jouets et peluches en tout genre, puis t’ai fait tester ton nouveau lit, celui dans lequel tu dors en ce moment tranquillement. Même après tout ce temps, je ne réalise toujours pas que tu es là, j’ai besoin de te voir, de te toucher pour que tu te matérialises dans mes pensées.
Voilà un moment que je t’observe à travers les barreaux de ta prison à ciel ouvert. J’ai perdu la notion du temps. Il fait noir dans la chambre, je n’ai plus de repères, si ce n’est cette lumière qui émane de toi, petit être qui illumine ma vie. Assis dans le rockingchair dans lequel maman te donne tous les jours le sein, ma respiration s’accorde sur les gonflements de ton tout petit bidon. Quelle heure est-il déjà ? 23h40. Tu vas bientôt te réveiller pour réclamer à manger. Je vais enfin pouvoir te prendre dans mes bras et te serrer fort contre moi. 2 heures déjà que je ne t’ai pas touché, 2 heures qui paraissent être une éternité. Maman a bien eu de la chance de t’avoir rien que pour elle pendant 9 mois, maintenant c’est au tour de papa.
Tu commences à gigoter, tu sors enfin des bras de Morphée. Il n’y a plus qu’à attendre que tu commences à pleurnicher. Tes grands yeux s’ouvrent mais tu ne me vois pas. Je suis tapi dans l’ombre, biberon à la main, à l’affût du top départ. Enfin ta plainte se fait entendre. Je me lève tranquillement et me dirige vers ton berceau, te prends dans mes bras, couvre chaque centimètre carré de ta peau de baisers. Tu me souris, je te mange, tu ris, je m’émerveille devant ta bouille d’ange. Mais il ne faut pas trop tarder, tu finirais par t’énerver. Je te place en position repas et rapproche le biberon que tu saisis vigoureusement et apporte à ta petite bouche en forme de cœur. Quelle descente ! La collation n’a pas fait long feu, toi non plus d’ailleurs. A peine le lait ingurgité, tu fais ton rot et commence à t’assoupir contre mon épaule. Je te berce quelques instants et te repose délicatement.
Mamy me disait : « Tu verras quand tu auras des enfants, tu comprendras ! » et elle ne croyait pas si bien dire. 4 mois aujourd’hui que tu es entré dans ma vie, 4 mois que ma vie est tous les jours un peu plus belle. Avant ton arrivée, je n’aurais jamais pu imaginer que je pouvais autant aimer. Bien sûr que j’aime maman de tout mon cœur, mais pour toi c’est différent. J’ai juste à te regarder pour illuminer ma journée, t’embrasser pour être heureux, jouer avec toi pour me rendre compte à quel point le bonheur est dans les choses simples. Je pourrais continuer indéfiniment à te faire la liste des changements que tu as apportés dans ma vie que tu ne comprendrais toujours pas. Je rejoins donc Mamy pour une fois pour te dire que : « Tu verras quand tu auras des enfants, tu comprendras ! ».
Ton papa qui t’aime
On a tous un souvenir qui restera gravé à jamais dans notre mémoire. Pour moi, c’est le jour où maman m’a annoncé ta venue. Je m’en souviens dans les moindres détails. Jeudi 24 avril 2015, 21h53. J’étais en pleine répétition pour la future pièce que j’allais jouer à Avignon, quand maman m’a envoyé un message : « Me sens vraiment pas bien, je sais pas ce que j’ai... ». J’ai sauté dans la voiture et suis rentré en trombe dans l’appartement, celui juste avant que tu n’arrives, celui où tu es passé de simple rêve à réalité. Je l’ai trouvée allongée sur le canapé, pleurant toutes les larmes de son corps. J’ai jeté les clefs sur la commode de l’entrée et me suis précipité vers elle sans prendre le temps de me déshabiller. Je l’ai prise dans mes bras pour la réconforter et c’est avec une voix apaisante que j’ai essayé de la rassurer. La conversation qui a suivie, je pourrais la refaire à l’infini :
Moi : « Ça va aller ma chérie, je suis la maintenant. »
Elle, la voie tremblotante : « J’ai vomi tout l’après-midi... »
Moi : « C’est rien ma chérie, juste une petite gastro ou un virus à la con. Tu veux qu’on aille aux urgences ? »
Elle : « Non, non, j’ai pas fini chéri. »
Moi, étonné : « Fini quoi ? »
Elle, le sourire aux lèvres, de grosses larmes de crocodiles coulant sur ses joues : « De te raconter. »
Moi, de plus en plus intrigué : « Me raconter ? »
Elle : « J’ai pas arrêté de vomir, alors j’ai commencé à me poser des questions, parce que j’ai du retard au niveau de... tu sais quoi. »
Moi, les yeux écarquillés : « Et ? »
Elle : « Et donc j’ai fait un test de grossesse... »
Moi, le cœur battant la chamade : « ET ? »
Elle, le sourire jusqu’aux oreilles, contente de m’avoir berné depuis le début : « Et je suis enceinte ! »
Le monde autour de moi tournait au ralenti. Je l’entendais me parler au loin, commençant à s’inquiéter en voyant ma tête. Je me souviens encore de l’émission qui passait à la télévision, mais impossible de me rappeler le nom. Celle avec les gens enfermés dans une maison avec chacun un secret... avec un peu de malchance, elle existera encore quand tu seras en âge de la regarder et tu pourras m’aider à le retrouver. L’odeur aussi, cette odeur si familière de brûlé que maman avait l’habitude d’associer à chacun de ses plats. Ce soir-là, c’était des lasagnes surgelées, dont le plat en aluminium vide trainait à côté de ce que j’ai pris dans un premier temps pour un thermomètre. Je l’ai d’ailleurs gardé ce fameux test de grossesse avec cette magnifique croix bleue, annonciatrice de bonheur imminent.
Je ne sais pas combien de temps tout ça a duré, mais ça m’a paru une éternité. Puis, j’ai petit à petit repris mes esprits et suis revenu à la réalité. Des larmes de bonheur inondaient mes joues. Vint ensuite la phase d’excitation : j’ai sauté partout, crié ma joie, réveillé les voisins, embrassé ta maman encore et encore, me suis pincé pour être sûr de ne pas rêver, j’ai envoyé des messages à tous mes amis, me suis encore pincé, j’ai appelé mes parents, apaisé la police venue frapper à la porte pour tapage nocturne, consulté tous les sites internet pour préparer ton arrivée, me suis couché, levé, recouché, relevé, j’ai tourné en rond, compté les jours avant ton arrivée. Bref, j’étais le plus heureux des futurs papas. Mais je ne peux pas rester cantonner à cette annonce, il faut que je te raconte la suite.
Les 9 mois qui ont suivi sont passés tellement lentement ! Je toquais tous les jours sur le ventre de maman, te racontant ma journée, te demandant comment s’était passée la tienne, mais surtout quand est-ce que tu comptais montrer le bout de ton nez. Les médecins t’annonçaient pour début janvier mais j’étais sûr que tu allais nous faire un coup fourré. Tu n’es pas le fils de ton père pour rien. Petite fouine certes, mais pas turbulent, tu n’as jamais donné de coup de pieds à maman. Tu posais juste de temps en temps ta petite main toute boudinée contre sa peau tendue, cherchant sans doute une connexion. Maman m’appelait alors et j’arrivais en courant pour poser ma main de géant sur son ventre afin que nos deux mains entrent en communion.
Comme les journées au travail étaient longues loin de toi... J’avais donc eu l’idée de mettre dans mon portefeuille une photo récupérée après la toute première échographie chez le gynécologue, alors que tu n’étais encore qu’un minuscule embryon. Tu as pris quelques centimètres depuis ! Je t’avais donc toujours a porté de main pour t’admirer et t’exposer au monde entier. Dans la rue, dans le train, dans le bus, partout où l’occasion se présentait. Les gens devaient me prendre pour un fou, mais grâce à moi je pense que tu es devenu l’embryon le plus connu de France ! Je l’ai tellement sortie et montrée que l’encre a commencé à s’effacer. Je me souviens encore la tête de mes collègues qui, conciliants, faisaient semblant de déceler un petit pied, une petite main, ou encore ta petite tête, alors qu’on ne voyait quasiment plus rien. Tout ça pour ne pas me vexer, alors que moi je m’en foutais. Ça me faisait même marrer de les voir tourner la photo dans tous les sens pour trouver le bon. C’était mon petit plaisir journalier.
Puis le jour de gloire est finalement arrivé. 12 Décembre 2015, 8h42. Je venais juste de regarder l’horloge dans la cuisine, c’était la fin du petit déjeuner. Maman s’est penchée sur son ventre, puis m’a regardée un peu stressée : « Je crois que je viens de perdre les eaux ». Déclenchement du pilote automatique. C’est bizarre comme le corps réagit au stress. J’avais tellement attendu ce moment que je savais exactement quoi faire, comme si j’avais répété ce scénario maintes et maintes fois dans ma tête. Chaussures, manteaux, papiers, clés, fermer l’appartement, monter dans la voiture, se diriger vers l’hôpital, arriver, se garer aux urgences, rentrer et demander un médecin, tenir sa main, la réconforter, se concentrer pour ne pas s’évanouir, pousser avec elle, pousser encore plus fort, écouter ton premier cri, pleurer toutes les larmes de mon corps, te regarder dans les bras de maman, te prendre enfin dans mes bras, t’embrasser, te reposer dans ton couffin, m’asseoir un peu, fermer les yeux, profiter de ce bonheur qui m’entoure.
Une semaine plus tard te voilà enfin avec maman à la maison. L’appartement était tout vide sans vos présences. Mais ça m’avait au moins permis de finaliser ta belle petite chambre, juste à côté de la nôtre. Quand nous y sommes entrés pour la première fois, j’étais un peu angoissé. Je t’ai regardé et t’ai demandé : « Alors, ça te plait ? ». Ton regard dubitatif m’a d’abord déboussolé, puis tu m’as souri, j’ai pris ça pour un oui. La pression s’est dissipée. Je t’ai fait faire le tour du propriétaire, t’ai présenté à tes nouveaux jouets et peluches en tout genre, puis t’ai fait tester ton nouveau lit, celui dans lequel tu dors en ce moment tranquillement. Même après tout ce temps, je ne réalise toujours pas que tu es là, j’ai besoin de te voir, de te toucher pour que tu te matérialises dans mes pensées.
Voilà un moment que je t’observe à travers les barreaux de ta prison à ciel ouvert. J’ai perdu la notion du temps. Il fait noir dans la chambre, je n’ai plus de repères, si ce n’est cette lumière qui émane de toi, petit être qui illumine ma vie. Assis dans le rockingchair dans lequel maman te donne tous les jours le sein, ma respiration s’accorde sur les gonflements de ton tout petit bidon. Quelle heure est-il déjà ? 23h40. Tu vas bientôt te réveiller pour réclamer à manger. Je vais enfin pouvoir te prendre dans mes bras et te serrer fort contre moi. 2 heures déjà que je ne t’ai pas touché, 2 heures qui paraissent être une éternité. Maman a bien eu de la chance de t’avoir rien que pour elle pendant 9 mois, maintenant c’est au tour de papa.
Tu commences à gigoter, tu sors enfin des bras de Morphée. Il n’y a plus qu’à attendre que tu commences à pleurnicher. Tes grands yeux s’ouvrent mais tu ne me vois pas. Je suis tapi dans l’ombre, biberon à la main, à l’affût du top départ. Enfin ta plainte se fait entendre. Je me lève tranquillement et me dirige vers ton berceau, te prends dans mes bras, couvre chaque centimètre carré de ta peau de baisers. Tu me souris, je te mange, tu ris, je m’émerveille devant ta bouille d’ange. Mais il ne faut pas trop tarder, tu finirais par t’énerver. Je te place en position repas et rapproche le biberon que tu saisis vigoureusement et apporte à ta petite bouche en forme de cœur. Quelle descente ! La collation n’a pas fait long feu, toi non plus d’ailleurs. A peine le lait ingurgité, tu fais ton rot et commence à t’assoupir contre mon épaule. Je te berce quelques instants et te repose délicatement.
Mamy me disait : « Tu verras quand tu auras des enfants, tu comprendras ! » et elle ne croyait pas si bien dire. 4 mois aujourd’hui que tu es entré dans ma vie, 4 mois que ma vie est tous les jours un peu plus belle. Avant ton arrivée, je n’aurais jamais pu imaginer que je pouvais autant aimer. Bien sûr que j’aime maman de tout mon cœur, mais pour toi c’est différent. J’ai juste à te regarder pour illuminer ma journée, t’embrasser pour être heureux, jouer avec toi pour me rendre compte à quel point le bonheur est dans les choses simples. Je pourrais continuer indéfiniment à te faire la liste des changements que tu as apportés dans ma vie que tu ne comprendrais toujours pas. Je rejoins donc Mamy pour une fois pour te dire que : « Tu verras quand tu auras des enfants, tu comprendras ! ».
Ton papa qui t’aime