Mon regard, triste, fixe les flots.
Mon reflet, famélique, danse,
Au rythme de la houle.
Une mouette, là-haut,
Piaffe... [+]
Voici l'histoire d'un jeune Roi à la tête d'un royaume riche et prospère ( histoire fort triste, à vrai dire, car à la fin il périt).
Ce Roi était le fils du précédent qui, à sa mort, lui légua son titre, son royaume, sa richesse, ainsi que sa plus fidèle conseillère : l'Honnêteté. Les dernières paroles de l'ancien Roi à son fils furent celles-ci :
_ Mon fils, écoute avec attention l'Honnêteté car c'est la seule personne digne de confiance pour gouverner ce Royaume. N'oublie jamais qu'elle a, malheureusement, toujours raison.
L' Honnêteté avait prodiguée bien des conseils à l'ancien Roi, ce qui avait permis à ce dernier d'être aimée de son Peuple et d'être respecté des suzerains voisins.
Bien que l' Honnêteté soit sage et avisée, elle ne plaisait pas au jeune Roi qui la trouvait fort laide et ennuyeuse ; car, ce Roi là se moquait bien des affaires du Royaume. Ce Roi là n'aimait que faire la fête, partager son lit avec les plus belles femmes, et se parer des plus beaux habits. Or, depuis la mort de son père, tout cela avait été remplacé par les affaires, incessante et inopinée, du Royaume. Malgré le dédain qu'affichait, sans honte, le nouveau suzerain, l'Honnêteté continua à le servir, comme elle avait servi l'ancien Roi, avec sagesse et dévotion.
Un jour, alors qu'elle conseillait le jeune Roi, plus intéressé par le croupion des servantes que par ses conseils, un garde l'interrompît :
_ Mon Roi, une étrangère demande audience avec vous.
Intrigué, et trop heureux de pouvoir échapper quelques instants à sa conseillère, le Roi accepta de recevoir l'étrangère.
Entra alors dans la salle du trône la plus belle femme qu'il avait vu :elle avait des cheveux noirs comme l'ébène, des lèvres d'un rouge écarlate et sa peau avait le teint joliment hâlée ; elle était vêtue d'une robe qui peinait à cacher les belles formes de son corps.
_ Doux Sire, dit-elle d'une voix douce et sucrée, je suis venue afin de vous prodiguer conseil pour diriger votre Royaume. Je me nomme Avidité.
La voix cassante et rocailleuse de l'Honnêteté tira le Roi de sa contemplation.
_ Mon Roi, méfiez-vous d'elle ! Vous devriez la chasser du château sur le champ ! Souvenez-vous des paroles de votre père !
Le Roi regarda l'Honnêteté d'un air dédaigneux avant de lâcher un glacial :
_ Laisse nous.
L'Honnêteté baissa la tête et quitta la salle le pas lent en poussant un soupir las ; voyant sa rivale sortir, les lèvres de l'Avidité affichèrent un cruel rictus.
Après avoir renvoyé les autres personnes présentes dans la salle, le Roi se hâta de trouver un siège digne de son hôte. Finalement, il se dit que seul son trône serait à la hauteur de son invitée et lui céda avant d'aller s'asseoir sur le tabouret de l'Honnêteté ; tout en observant l'Avidité s'installer, il se demanda pourquoi son père avait choisi comme conseillère le laideron qu'était l'Honnêteté plutôt que cette femme.
_ Beau Roi, déclara l'Avidité, si vous écoutez mes conseils, je vous promet un règne de festivités et de plaisirs. Bien loin des idées ennuyeuses de votre conseillère actuelle...
_ Et que devrais-je faire en retour ? demanda le Roi, déjà consentant.
_ Je vous demanderai seulement d'assouvir chacun de mes désirs.
Disant ces mots, elle l'embrassa et ils s'unirent avec fougue et passion sur le trône.
Le lendemain, l'Honnêteté fût chassée du Palais.
Il pleuvait en ce jour.
La pluie, qui tomba sur l'Honnêteté, la nettoya de sa laideur ; elle avait, à présent, l'allure d'une belle jeune femme aux cheveux dorés. Attristée, elle jeta un regard en arrière, avant de disparaître sous le rideau de pluie qui tombait du ciel.
L'Avidité tînt parole.
Pendant cinq années, ce ne fût que fêtes et débauches au Palais, pour le plus grand plaisir du jeune Roi.
Mais tout cela avait un prix, et c'est le Peuple qui paya ces coûteuses extravagances.
La misère commença à s'installer dans le Royaume et le Peuple commença à se plaindre. En entendant les doléances de son Peuple, le Roi feignait de ne pas être au courant de la situation, lui promettait de tout arranger avant de s'en retourner à ses vices une fois l'audience terminée.
Deux autres années s'écoulèrent.
L'opulence et la luxure régnaient au Palais pendant que famine et pauvreté accablaient le Peuple, qui, à présent, bouillonnait de colère envers leur.
Suivant les conseils de l'Avidité, le Roi décida de devenir Empereur, il envoya alors ses armées envahir les pays voisins.
De cette guerre, ce fût, encore, le Peuple qui paya le prix fort.
Finalement, une clameur réveilla ce Roi qui se rêvait Empereur.
Il avisa l'Avidité qui s'apprêtait à partir.
_ Où allez-vous, ma chère ? lui demanda-t'il, peinant à se tirer du royaume des songes.
_ Je pars, doux Sire, répondit-elle. Dans quelques instants, vous ne pourrez plus assouvir le moindre de mes désirs.
_ Que voulez-vous dire ?
L'Avidité répondit à la question du Roi en désignant de la main la fenêtre la plus proche. Ce dernier s'en approcha alors, et, quand il vît la cause de la clameur qui l'avait réveillé, il ne pût s'empêcher de pâlir.
Le Peuple envahissait le Palais, brûlant et saccageant tout sur son passage.
Au milieu de chaos, le Roi aperçut l'Honnêteté dans sa nouvelle apparence. Leurs regards se croisèrent. La jeune femme aux cheveux dorés se détourna de lui, puis, elle porta de nouveau son attention sur le Peuple envahissant.
Comprenant alors tout, le Roi se retourna rageusement vers l'Avidité en criant :
_ Diabolique putain ! C'est toi la cause de tout ceci !
Il faillit défaillir devant la créature qui lui faisait maintenant face.
L'Avidité avait à présent la peau noire comme la nuit, ses cheveux se dressaient sur sa tête tels des serpents, et ses yeux brillaient d'un rouge sanguinolent.
_ Je t'avais promit un règne de festin et de plaisirs ! N'ai-je pas tenu parole ? siffla-t'elle malicieusement. Tu es le seul responsable de ce qui arrive ! Tu n'as pas respecté ton engagement envers le Peuple que tu gouvernais et maintenant tu en payes le prix !
Des coups ébranlèrent alors la porte de la chambre royale.
_ Entends-tu, petit Roi ? ricana cruellement l'Avidité. Ton peuple ne vient pas pour te solliciter à présent... Il est venu pour te juger et te condamner !
Disant ces mots, elle ouvrit la porte et le Peuple se jeta férocement sur le Roi.
Ce Roi était le fils du précédent qui, à sa mort, lui légua son titre, son royaume, sa richesse, ainsi que sa plus fidèle conseillère : l'Honnêteté. Les dernières paroles de l'ancien Roi à son fils furent celles-ci :
_ Mon fils, écoute avec attention l'Honnêteté car c'est la seule personne digne de confiance pour gouverner ce Royaume. N'oublie jamais qu'elle a, malheureusement, toujours raison.
L' Honnêteté avait prodiguée bien des conseils à l'ancien Roi, ce qui avait permis à ce dernier d'être aimée de son Peuple et d'être respecté des suzerains voisins.
Bien que l' Honnêteté soit sage et avisée, elle ne plaisait pas au jeune Roi qui la trouvait fort laide et ennuyeuse ; car, ce Roi là se moquait bien des affaires du Royaume. Ce Roi là n'aimait que faire la fête, partager son lit avec les plus belles femmes, et se parer des plus beaux habits. Or, depuis la mort de son père, tout cela avait été remplacé par les affaires, incessante et inopinée, du Royaume. Malgré le dédain qu'affichait, sans honte, le nouveau suzerain, l'Honnêteté continua à le servir, comme elle avait servi l'ancien Roi, avec sagesse et dévotion.
Un jour, alors qu'elle conseillait le jeune Roi, plus intéressé par le croupion des servantes que par ses conseils, un garde l'interrompît :
_ Mon Roi, une étrangère demande audience avec vous.
Intrigué, et trop heureux de pouvoir échapper quelques instants à sa conseillère, le Roi accepta de recevoir l'étrangère.
Entra alors dans la salle du trône la plus belle femme qu'il avait vu :elle avait des cheveux noirs comme l'ébène, des lèvres d'un rouge écarlate et sa peau avait le teint joliment hâlée ; elle était vêtue d'une robe qui peinait à cacher les belles formes de son corps.
_ Doux Sire, dit-elle d'une voix douce et sucrée, je suis venue afin de vous prodiguer conseil pour diriger votre Royaume. Je me nomme Avidité.
La voix cassante et rocailleuse de l'Honnêteté tira le Roi de sa contemplation.
_ Mon Roi, méfiez-vous d'elle ! Vous devriez la chasser du château sur le champ ! Souvenez-vous des paroles de votre père !
Le Roi regarda l'Honnêteté d'un air dédaigneux avant de lâcher un glacial :
_ Laisse nous.
L'Honnêteté baissa la tête et quitta la salle le pas lent en poussant un soupir las ; voyant sa rivale sortir, les lèvres de l'Avidité affichèrent un cruel rictus.
Après avoir renvoyé les autres personnes présentes dans la salle, le Roi se hâta de trouver un siège digne de son hôte. Finalement, il se dit que seul son trône serait à la hauteur de son invitée et lui céda avant d'aller s'asseoir sur le tabouret de l'Honnêteté ; tout en observant l'Avidité s'installer, il se demanda pourquoi son père avait choisi comme conseillère le laideron qu'était l'Honnêteté plutôt que cette femme.
_ Beau Roi, déclara l'Avidité, si vous écoutez mes conseils, je vous promet un règne de festivités et de plaisirs. Bien loin des idées ennuyeuses de votre conseillère actuelle...
_ Et que devrais-je faire en retour ? demanda le Roi, déjà consentant.
_ Je vous demanderai seulement d'assouvir chacun de mes désirs.
Disant ces mots, elle l'embrassa et ils s'unirent avec fougue et passion sur le trône.
Le lendemain, l'Honnêteté fût chassée du Palais.
Il pleuvait en ce jour.
La pluie, qui tomba sur l'Honnêteté, la nettoya de sa laideur ; elle avait, à présent, l'allure d'une belle jeune femme aux cheveux dorés. Attristée, elle jeta un regard en arrière, avant de disparaître sous le rideau de pluie qui tombait du ciel.
L'Avidité tînt parole.
Pendant cinq années, ce ne fût que fêtes et débauches au Palais, pour le plus grand plaisir du jeune Roi.
Mais tout cela avait un prix, et c'est le Peuple qui paya ces coûteuses extravagances.
La misère commença à s'installer dans le Royaume et le Peuple commença à se plaindre. En entendant les doléances de son Peuple, le Roi feignait de ne pas être au courant de la situation, lui promettait de tout arranger avant de s'en retourner à ses vices une fois l'audience terminée.
Deux autres années s'écoulèrent.
L'opulence et la luxure régnaient au Palais pendant que famine et pauvreté accablaient le Peuple, qui, à présent, bouillonnait de colère envers leur.
Suivant les conseils de l'Avidité, le Roi décida de devenir Empereur, il envoya alors ses armées envahir les pays voisins.
De cette guerre, ce fût, encore, le Peuple qui paya le prix fort.
Finalement, une clameur réveilla ce Roi qui se rêvait Empereur.
Il avisa l'Avidité qui s'apprêtait à partir.
_ Où allez-vous, ma chère ? lui demanda-t'il, peinant à se tirer du royaume des songes.
_ Je pars, doux Sire, répondit-elle. Dans quelques instants, vous ne pourrez plus assouvir le moindre de mes désirs.
_ Que voulez-vous dire ?
L'Avidité répondit à la question du Roi en désignant de la main la fenêtre la plus proche. Ce dernier s'en approcha alors, et, quand il vît la cause de la clameur qui l'avait réveillé, il ne pût s'empêcher de pâlir.
Le Peuple envahissait le Palais, brûlant et saccageant tout sur son passage.
Au milieu de chaos, le Roi aperçut l'Honnêteté dans sa nouvelle apparence. Leurs regards se croisèrent. La jeune femme aux cheveux dorés se détourna de lui, puis, elle porta de nouveau son attention sur le Peuple envahissant.
Comprenant alors tout, le Roi se retourna rageusement vers l'Avidité en criant :
_ Diabolique putain ! C'est toi la cause de tout ceci !
Il faillit défaillir devant la créature qui lui faisait maintenant face.
L'Avidité avait à présent la peau noire comme la nuit, ses cheveux se dressaient sur sa tête tels des serpents, et ses yeux brillaient d'un rouge sanguinolent.
_ Je t'avais promit un règne de festin et de plaisirs ! N'ai-je pas tenu parole ? siffla-t'elle malicieusement. Tu es le seul responsable de ce qui arrive ! Tu n'as pas respecté ton engagement envers le Peuple que tu gouvernais et maintenant tu en payes le prix !
Des coups ébranlèrent alors la porte de la chambre royale.
_ Entends-tu, petit Roi ? ricana cruellement l'Avidité. Ton peuple ne vient pas pour te solliciter à présent... Il est venu pour te juger et te condamner !
Disant ces mots, elle ouvrit la porte et le Peuple se jeta férocement sur le Roi.