Les greniers sont toujours des lieux chargés d’histoires, de souvenirs, d’endroits cachés que l’on explore, de déguisements que l’on essaye et d’ennemis que l’on attaque. Mon âme d’enfant ne s’y est pas trompée et du haut de mes sept ans, coiffé d’un chapeau noir et d’une cape rouge, armé d’un des fleurets que mon père gardait là, je partais à l’abordage des vaisseaux ennemis qui pullulaient dans tous les coins du grenier. Un coup à droite, un coup à gauche, ils n’avaient qu’à bien se tenir. Armé d’un vieux pistolet de pirate trouvé dans un coffre, je terrassais mes assaillants aux visages patibulaires. Ce qu’il y a de bien avec les pirates des greniers, c’est qu’ils sont durs au combat, mais on en vient toujours à bout. La bataille est rude, mais rien ne résiste aux explosions et aux incendies. L’océan se perd dans un rideau de fumée et je suis là, maître des lieux, contrôlant tout de manière à ce qu’aucune situation ne m’échappe. Ainsi va mon terrain de jeux, capable de faire surgir de multiples histoires, dont la caractéristique est que je sois toujours le vainqueur. C’est interdit aux grands, car comprendraient-ils que j’ai besoin de vaincre mes propres monstres avant de toucher du doigt d’autres réalités.