Par où vais-je commencer ?...
Voyez-vous, ma vie est comme une toile d’araignée. De loin, de là où vous êtes, en quelque sorte, on y découvrirait... [+]
Le fou qui voulait une planète pour lui tout seul
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Crrrruuuuiiiiiiiiiiiinnn... La porte de l’univers grince. Un rai de lumière balaie l’espace vide. Deux personnages entrent.
L’un, immense magicien, semant sa route de planètes, de soleils et de comètes.
Derrière lui, son minuscule amuseur personnel, Fou, qui, pour se distraire, cul par-dessus tête, un orteil dans le nombril ou de la poussière cosmique plein les narines, imperturbable, jonglait.
Le magicien ne dormait jamais car il avait des pouvoirs extraordinaires.
Fou ne dormait jamais car c’était un jongleur extraordinairement agile. À force de jongler, ses yeux s’hypnotisaient, papillotaient, s’endormaient, une balle tombait sur son crâne, le réveillait et il posait toujours la même question :
— Maître, pourrais-je avoir une planète à moi ?
— Que me donneras-tu en échange ?
— Euh...
Fou se remit à jongler, ses yeux s’hypnotisèrent, papillotèrent, s’endormirent, une balle heurta sa tête.
— Maître, pourrais-je avoir une planète à moi ?
— Que me donneras-tu en échange ?
— Je vous apprendrai à jongler !
— Jongler ? AH AH AH !
Le magicien projeta quatre comètes qui tournèrent autour de sa tête, bourdonnant tel un essaim de guêpes enragées.
Déçu, il lança trois soleils qui l’éblouirent, et s’échappèrent.
Enfin, il sortit deux planètes de ses manches, mais en se cognant aux comètes, celles-ci générèrent une poussière si âcre qu'il éternua 348 fois d’affilée !
À la trois-cent-quarante-huitième fois, il ouvrit grand la bouche pour respirer, avala le reste de poussière, les comètes, les trois soleils et chancela, pris d’indigestion galactique.
— Combien faudrait-il créer d'astres pour que je sache jongler convenablement ?
Fou jongla, ses yeux s’hypnotisèrent, papillotèrent, s’endormirent, une balle tomba sur sa tête.
— Trois-milliards-cent-millions-huit-cent-quatre-vingt-deux-mille-cent-neuf !
— Bien, je vais te transférer le pouvoir de créer Trois-milliards-cent-millions-huit-cent-quatre-vingt-deux-mille-cent-neuf soleils et planètes. Et s’il te reste de la magie, tu la garderas pour embellir ta planète. Réveille-moi quand tu auras fini !
Fou exultait !
Il jonglait avec les astres sur le bout des doigts, des ongles, des orteils, du nez : expédiant des comètes boomerang qui revenaient lui raser la tête, soufflant sur les planètes, échevelant les soleils et quand il tournait sur lui-même, l’univers entier tournait comme un manège !
Trois-milliards-cent-millions-huit-cent-quatre-vingt-deux-mille-cent-sept !!!
Trois-milliards-cent-millions-huit-cent-quatre-vingt-deux-mille-cent-huit !!! Plus qu’u...
Fou demeura stupéfait : il lui restait juste assez de pouvoir pour fabriquer une ultime planète ! Et rien après pour enjoliver la sienne !
Alors, à l'affût d'une idée, il jongla. Ses yeux s’hypnotisèrent, papillotèrent, s’ensommeillèrent, une balle tomba sur sa tête.
— Eh-eh...
Fou ramassa la balle, usa un fragment de magie pour la rendre brillante et la lança dans le ciel : de loin on aurait dit une vraie étoile !
Trois-milliards-cent-millions-huit-cent-quatre-vingt-deux-mille-cent-neuf !!!
Le magicien s’étira, bailla, prit le temps de compter et de recompter.
— Et ma planète ? dit Fou, impatient et inquiet de voir la supercherie éventée.
Le magicien fit un grand geste créateur : rien ! Pas le moindre petit grain de planète ! Il avait tant dormi, qu’il en avait oublié ses formules !
— Rappelle-moi où est la porte de l’univers, microbe, je dois retourner chercher mes livres de magie au bureau.
— Facile, la porte est après la première étoile bleue à côté d’une comète orange...
Ils regardèrent autour d’eux d’un air effaré : il y avait maintenant tant d’étoiles bleues et de comètes orange !
Le magicien fouilla rageusement ses poches, sortit une vieille planète terreuse et bosselée, l’enveloppa rapidement d’une couche de ciel bleu, posa Fou dessus et partit aussitôt chercher la sortie de l’univers.
Excité, Fou fit trois cabrioles et demie.
— J’ai une planète pour moi tout seul ! Moi tout seul ! Eh ! Tout est à moi : la terre, le sable, les cailloux, les pierres, et... le sable... euh... les pierres... la poussière aussi... C’est tout à moi...
À court d’idées Fou jongla avec ses deux dernières balles : ses yeux s’hypnotisèrent, papillotèrent, s’ensommeillèrent, une balle lui tomba sur la tête...
— Une BALEINE-FONTAINE ! Voilà ce que je vais faire !
Fou se concentra pour imaginer une baleine-fontaine. Il la dessina dans le sable, et grâce aux pouvoirs magiques qu’il avait économisés il en créa une énorme au milieu d’une vallée.
Aussitôt le puissant jet d’eau de la baleine-fontaine commença à remplir la plaine, et déborda en ruisseaux de toutes parts pour former des étangs, des lacs, des mers et des océans.
Chaque fois que la baleine frappait l’eau de son immense queue, elle éclaboussait la terre d’énormes gouttes. Et de chaque goutte tombée à terre surgissait des herbes, des arbres ou des fleurs, et il en poussa tant et tant que Fou fut rapidement obligé d’imaginer d’autres animaux pour brouter l’herbe, et d’autres animaux encore pour manger ceux qui broutaient l’herbe et devenaient trop nombreux.
Quand la planète fut transformée en jardin, Fou voulut créer des montagnes, pour enjoliver l’horizon. Il imagina des bêtes énormes pour l’aider à charrier des tonnes et des tonnes de terre et de cailloux, des animaux gigantesques qu’il appela fourmis.
Hélas les fourmis n’aimaient pas obéir à Fou, si minuscule. Quand elles comprirent qu’elles étaient les plus fortes, elles refusèrent de travailler. Au lieu d’aider à hisser les montagnes, elles se moquaient de lui, ou s’amusaient à terroriser les autres animaux.
Les nuits, surtout, étaient terribles, car les fourmis ne dormaient pas et écrasaient souvent les autres créatures qui se plaignaient tous les jours à Fou.
— Euh... Je vais trouver une bonne idée... Où sont mes balles ?
Une fourmi les avait écrasées ! Au lieu de deux belles balles rondes, Fou n’avait plus pour jongler que deux galettes. Il les jeta en l’air et quand il les vit se détacher sur le bleu du ciel, une idée lui vint avant qu’elles ne retombent.
— Nous allons placer un astre pour éclairer la nuit ! Faites au sol un immense disque de pierres blanches et j’userai de ma magie pour le transformer en lune.
Ainsi fut fait, et au bout de quelques semaines le disque prenait forme, quand une nuit, en jouant, les fourmis éparpillèrent tout.
Fou entra dans une colère abominable et leur jeta un sort sans réfléchir :
— Animaux stupides, par ce qu’il me reste de magie soyez condamnés à vivre sous terre dans des corps minuscules et à travailler jour et nuit au nettoyage de la planète !
Les fourmis rapetissèrent aussitôt, et Fou réalisa soudain qu’après avoir métamorphosé les fourmis il ne possédait plus assez de magie pour poser la lune dans le ciel et éclairer les nuits.
Il lui en restait juste assez pour envoyer une de ses pauvres balles aplaties tel un confetti dans l’espace.
À tout hasard il grava dessus :
« Planète verdoyante et joyeuse cherche d’urgence belle lune pour lampadaire, travail de nuit », après quoi il la lança dans le ciel.
En moins d’une semaine toutes les lunes qui s’ennuyaient se bousculèrent dans la banlieue planétaire. Un vacarme épouvantable régnait et les nuits devenaient plus lumineuses que les jours !
Fou s’arrachait les cheveux !
Que faire ? Jongler. Ses yeux s’hypnotisèrent, papillotèrent, s’ensommeillèrent, une balle tomba sur sa tête.
— Ce n’est pas grave, dit-il à voix forte, les Mange-lune sont en route. Ils vont déblayer le ciel ! Vous n’en avez jamais vus ? D’abord il n’y a rien, et tout-à-coup on voit les dents du Mange-lune, comme un énorme sourire sans visage autour. Rien que d’énormes dents qui se placent autour d’une lune comme les mâchoires d’un casse-noix. Les dents serrent, serrent, serrent jusqu’à ce que la lune éclate enfin en morceaux comme un puzzle. BRRRRAQZAK !!!
La rumeur de l’arrivée d’une troupe de Mange-Lunes affamée se répandit et toutes les créatures se rassemblèrent à côté de Fou pour assister à l’événement.
Certains affirmaient déjà avoir aperçu les dents d’un Mange-lune se placer en embuscade dans un coin sombre du ciel en attendant l’arrivée du reste de la troupe. La rumeur traversa l’espace et frappa les lunes à la vitesse d’une comète en furie. Épouvantées, elles s’enfuirent au plus profond de l’univers... Sauf une, sourde, vieille et constellée de cratères, qui est restée, depuis.
Chacun salua la ruse de Fou.
Enfin on allait couler des jours heureux et se reposer.
Mais Fou n’était jamais satisfait. Il ramassa sa vieille balle pour jongler... Avec une seule balle c’est un peu monotone. Rapidement ses yeux s’hypnotisèrent, papillotèrent, s’endormirent. Au moment où la balle allait choir sur sa tête et susciter on ne sait quelle extravagante idée, la langue d’un caméléon se détendit tout à coup, la captura et l’avala goulument.
Pour la première fois de sa vie Fou s’endormit. Et d’ailleurs il dort toujours tant il a de sommeil à rattraper. Et il rêve... Il rêve d’un Fou géant qui jongle avec des galaxies, accompagné d’un magicien minuscule occupé à promener une meute de Mange-lunes en laisse, mais c’est dans un autre univers et une toute autre histoire.
L’un, immense magicien, semant sa route de planètes, de soleils et de comètes.
Derrière lui, son minuscule amuseur personnel, Fou, qui, pour se distraire, cul par-dessus tête, un orteil dans le nombril ou de la poussière cosmique plein les narines, imperturbable, jonglait.
Le magicien ne dormait jamais car il avait des pouvoirs extraordinaires.
Fou ne dormait jamais car c’était un jongleur extraordinairement agile. À force de jongler, ses yeux s’hypnotisaient, papillotaient, s’endormaient, une balle tombait sur son crâne, le réveillait et il posait toujours la même question :
— Maître, pourrais-je avoir une planète à moi ?
— Que me donneras-tu en échange ?
— Euh...
Fou se remit à jongler, ses yeux s’hypnotisèrent, papillotèrent, s’endormirent, une balle heurta sa tête.
— Maître, pourrais-je avoir une planète à moi ?
— Que me donneras-tu en échange ?
— Je vous apprendrai à jongler !
— Jongler ? AH AH AH !
Le magicien projeta quatre comètes qui tournèrent autour de sa tête, bourdonnant tel un essaim de guêpes enragées.
Déçu, il lança trois soleils qui l’éblouirent, et s’échappèrent.
Enfin, il sortit deux planètes de ses manches, mais en se cognant aux comètes, celles-ci générèrent une poussière si âcre qu'il éternua 348 fois d’affilée !
À la trois-cent-quarante-huitième fois, il ouvrit grand la bouche pour respirer, avala le reste de poussière, les comètes, les trois soleils et chancela, pris d’indigestion galactique.
— Combien faudrait-il créer d'astres pour que je sache jongler convenablement ?
Fou jongla, ses yeux s’hypnotisèrent, papillotèrent, s’endormirent, une balle tomba sur sa tête.
— Trois-milliards-cent-millions-huit-cent-quatre-vingt-deux-mille-cent-neuf !
— Bien, je vais te transférer le pouvoir de créer Trois-milliards-cent-millions-huit-cent-quatre-vingt-deux-mille-cent-neuf soleils et planètes. Et s’il te reste de la magie, tu la garderas pour embellir ta planète. Réveille-moi quand tu auras fini !
Fou exultait !
Il jonglait avec les astres sur le bout des doigts, des ongles, des orteils, du nez : expédiant des comètes boomerang qui revenaient lui raser la tête, soufflant sur les planètes, échevelant les soleils et quand il tournait sur lui-même, l’univers entier tournait comme un manège !
Trois-milliards-cent-millions-huit-cent-quatre-vingt-deux-mille-cent-sept !!!
Trois-milliards-cent-millions-huit-cent-quatre-vingt-deux-mille-cent-huit !!! Plus qu’u...
Fou demeura stupéfait : il lui restait juste assez de pouvoir pour fabriquer une ultime planète ! Et rien après pour enjoliver la sienne !
Alors, à l'affût d'une idée, il jongla. Ses yeux s’hypnotisèrent, papillotèrent, s’ensommeillèrent, une balle tomba sur sa tête.
— Eh-eh...
Fou ramassa la balle, usa un fragment de magie pour la rendre brillante et la lança dans le ciel : de loin on aurait dit une vraie étoile !
Trois-milliards-cent-millions-huit-cent-quatre-vingt-deux-mille-cent-neuf !!!
Le magicien s’étira, bailla, prit le temps de compter et de recompter.
— Et ma planète ? dit Fou, impatient et inquiet de voir la supercherie éventée.
Le magicien fit un grand geste créateur : rien ! Pas le moindre petit grain de planète ! Il avait tant dormi, qu’il en avait oublié ses formules !
— Rappelle-moi où est la porte de l’univers, microbe, je dois retourner chercher mes livres de magie au bureau.
— Facile, la porte est après la première étoile bleue à côté d’une comète orange...
Ils regardèrent autour d’eux d’un air effaré : il y avait maintenant tant d’étoiles bleues et de comètes orange !
Le magicien fouilla rageusement ses poches, sortit une vieille planète terreuse et bosselée, l’enveloppa rapidement d’une couche de ciel bleu, posa Fou dessus et partit aussitôt chercher la sortie de l’univers.
Excité, Fou fit trois cabrioles et demie.
— J’ai une planète pour moi tout seul ! Moi tout seul ! Eh ! Tout est à moi : la terre, le sable, les cailloux, les pierres, et... le sable... euh... les pierres... la poussière aussi... C’est tout à moi...
À court d’idées Fou jongla avec ses deux dernières balles : ses yeux s’hypnotisèrent, papillotèrent, s’ensommeillèrent, une balle lui tomba sur la tête...
— Une BALEINE-FONTAINE ! Voilà ce que je vais faire !
Fou se concentra pour imaginer une baleine-fontaine. Il la dessina dans le sable, et grâce aux pouvoirs magiques qu’il avait économisés il en créa une énorme au milieu d’une vallée.
Aussitôt le puissant jet d’eau de la baleine-fontaine commença à remplir la plaine, et déborda en ruisseaux de toutes parts pour former des étangs, des lacs, des mers et des océans.
Chaque fois que la baleine frappait l’eau de son immense queue, elle éclaboussait la terre d’énormes gouttes. Et de chaque goutte tombée à terre surgissait des herbes, des arbres ou des fleurs, et il en poussa tant et tant que Fou fut rapidement obligé d’imaginer d’autres animaux pour brouter l’herbe, et d’autres animaux encore pour manger ceux qui broutaient l’herbe et devenaient trop nombreux.
Quand la planète fut transformée en jardin, Fou voulut créer des montagnes, pour enjoliver l’horizon. Il imagina des bêtes énormes pour l’aider à charrier des tonnes et des tonnes de terre et de cailloux, des animaux gigantesques qu’il appela fourmis.
Hélas les fourmis n’aimaient pas obéir à Fou, si minuscule. Quand elles comprirent qu’elles étaient les plus fortes, elles refusèrent de travailler. Au lieu d’aider à hisser les montagnes, elles se moquaient de lui, ou s’amusaient à terroriser les autres animaux.
Les nuits, surtout, étaient terribles, car les fourmis ne dormaient pas et écrasaient souvent les autres créatures qui se plaignaient tous les jours à Fou.
— Euh... Je vais trouver une bonne idée... Où sont mes balles ?
Une fourmi les avait écrasées ! Au lieu de deux belles balles rondes, Fou n’avait plus pour jongler que deux galettes. Il les jeta en l’air et quand il les vit se détacher sur le bleu du ciel, une idée lui vint avant qu’elles ne retombent.
— Nous allons placer un astre pour éclairer la nuit ! Faites au sol un immense disque de pierres blanches et j’userai de ma magie pour le transformer en lune.
Ainsi fut fait, et au bout de quelques semaines le disque prenait forme, quand une nuit, en jouant, les fourmis éparpillèrent tout.
Fou entra dans une colère abominable et leur jeta un sort sans réfléchir :
— Animaux stupides, par ce qu’il me reste de magie soyez condamnés à vivre sous terre dans des corps minuscules et à travailler jour et nuit au nettoyage de la planète !
Les fourmis rapetissèrent aussitôt, et Fou réalisa soudain qu’après avoir métamorphosé les fourmis il ne possédait plus assez de magie pour poser la lune dans le ciel et éclairer les nuits.
Il lui en restait juste assez pour envoyer une de ses pauvres balles aplaties tel un confetti dans l’espace.
À tout hasard il grava dessus :
« Planète verdoyante et joyeuse cherche d’urgence belle lune pour lampadaire, travail de nuit », après quoi il la lança dans le ciel.
En moins d’une semaine toutes les lunes qui s’ennuyaient se bousculèrent dans la banlieue planétaire. Un vacarme épouvantable régnait et les nuits devenaient plus lumineuses que les jours !
Fou s’arrachait les cheveux !
Que faire ? Jongler. Ses yeux s’hypnotisèrent, papillotèrent, s’ensommeillèrent, une balle tomba sur sa tête.
— Ce n’est pas grave, dit-il à voix forte, les Mange-lune sont en route. Ils vont déblayer le ciel ! Vous n’en avez jamais vus ? D’abord il n’y a rien, et tout-à-coup on voit les dents du Mange-lune, comme un énorme sourire sans visage autour. Rien que d’énormes dents qui se placent autour d’une lune comme les mâchoires d’un casse-noix. Les dents serrent, serrent, serrent jusqu’à ce que la lune éclate enfin en morceaux comme un puzzle. BRRRRAQZAK !!!
La rumeur de l’arrivée d’une troupe de Mange-Lunes affamée se répandit et toutes les créatures se rassemblèrent à côté de Fou pour assister à l’événement.
Certains affirmaient déjà avoir aperçu les dents d’un Mange-lune se placer en embuscade dans un coin sombre du ciel en attendant l’arrivée du reste de la troupe. La rumeur traversa l’espace et frappa les lunes à la vitesse d’une comète en furie. Épouvantées, elles s’enfuirent au plus profond de l’univers... Sauf une, sourde, vieille et constellée de cratères, qui est restée, depuis.
Chacun salua la ruse de Fou.
Enfin on allait couler des jours heureux et se reposer.
Mais Fou n’était jamais satisfait. Il ramassa sa vieille balle pour jongler... Avec une seule balle c’est un peu monotone. Rapidement ses yeux s’hypnotisèrent, papillotèrent, s’endormirent. Au moment où la balle allait choir sur sa tête et susciter on ne sait quelle extravagante idée, la langue d’un caméléon se détendit tout à coup, la captura et l’avala goulument.
Pour la première fois de sa vie Fou s’endormit. Et d’ailleurs il dort toujours tant il a de sommeil à rattraper. Et il rêve... Il rêve d’un Fou géant qui jongle avec des galaxies, accompagné d’un magicien minuscule occupé à promener une meute de Mange-lunes en laisse, mais c’est dans un autre univers et une toute autre histoire.
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