Cédric était plus ou moins orphelin.
Cette situation le privait de tous les droits. Celui d'avoir des parents et celui de bénéficier de protections administratives. La case correspondant à son
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- (L'otage à la banque) Je crois que vous ne me tuerez pas.
- (Le braqueur) On parie ?
- Quelle est la mise ?
- Votre vie.
- Si je perds, je perds vraiment gros.
- Si vous gagnez, vous aurez la vie sauve.
- C'est tentant.
- Et si nous ne jouez pas, vous risquez de mourir quand même, mais sans avoir parié.
- Est ce une mort plus horrible ?
- Moins amusante. Pour moi en tout cas.
- A quoi cela sert-il de parier puis que vous êtes seul à décider de l'issue ?
- Tentons la roulette russe si vous préférez.
- C'est une roulette russe très risquée, le barillet est plein.
- Le pistolet peut toujours s'enrayer. C'est rare mais cela arrive.
- Je préfère ne pas tenter.
- Que proposez-vous alors ?
- De continuer à discuter tranquillement jusqu'à l'arrivée des secours.
- Vous êtes joueur, vous.
- En temps ordinaire, oui.
- Vous avez vraiment de la chance, vous allez sans doute vivre une mort qui ne l'est pas.
- Merci pour l'opportunité.
- Vous devriez être beaucoup plus effrayé à ce stade.
- Je n'aime pas les stades. La foule m'angoisse.
- Vous avez raison nous sommes mieux à deux, comme cela, une intimité se noue, une véritable relation.
- Un peu déséquilibrée...
- Je le suis moi aussi.
- Aïe.
- Je n'ai encore rien fait !
- C'est un aïe préventif. Compte tenu de cette caractéristique que vous me confiez avec une certaine candeur, je crois maintenant presque certain que vous me tuerez.
- On ne dit pas aïe quand on se fait tirer dessus.
- Comment le savez vous ?
- L'expérience.
- Aïe.
- Voilà, c'est plus adapté. Vous comprenez que je suis un grand professionnel, que la situation vous est défavorable, vous l'exprimez, en trois lettres.
- J'adore les mots croisés.
- Les bras aussi on dirait, vous êtes tout fermé, tout crispé. Détendez vous mon vieux.
- Ça changerait quoi ? Regardez le Christ...même les bras grands ouverts, il est mort.
- Mais il est ressuscité.
- Je n'y crois pas. Et si toutefois l'histoire est vraie, cela n'a rien à voir avec sa position finale.
- Je vous promets, dans l'hypothèse probable où je vous tuerais, de vous laisser choisir votre position.
- Vous êtes un gentleman.
- Pas du tout, je tue à tour de bras.
- D'où vous vient cette obsession pour les bras ?
- Mon père était un bandit. Le roi des bandits manchots. J'ai été marqué.
- Je vous plains.
- Dans votre situation, on me plaint rarement. J'apprécie.
- Je suis un gentleman.
- Plus pour longtemps.
- Cela ne tient qu'à vous.
- Je n'aime pas les gentlemans. Je n'aime personne d'ailleurs, je suis un sociopathe.
- C'est dangereux ?
- Informez-vous mon vieux.
- Avec plaisir. Et je reviens ensuite ?
- Pourquoi pas, vous serez mieux armé pour discuter.
- Si je reviens armé cela change effectivement la donne.
- Nous ferons un duel.
- Et si je ne reviens pas ?
- Vous m'aurez déçu.
- C'est mieux que de mourir.
- Exact. Donc je vais vous tuer.
- Aucune obligation.
- Si, c'est préventif.
- Aïe.
- Il faut faire vite j'entends les sirènes.
- Cela me rassure.
- Cela ne devrait pas.
- Vous allez vous faire descendre, c'est certain.
- On parie ?
- N'inversez pas les rôles.
- Il est vraiment cocasse que vous ne vouliez pas inverser les rôles.
- Donnez moi votre arme, au moins vous ne vous ferez pas descendre.
- Comment cela ?
- Si vous avez une arme, les flics vous tueront en entrant. Donnez la moi.
- Si je vous la donne vous allez me tuer.
- Je ne suis pas un tueur.
- On l'est tout un peu. Mais vous n'êtes pas un professionnel.
- Et donc ?
- Vous pourriez me rater.
- Ce n'est pas l'idée. Si moi je dois mourir de toutes façons, par vous ou par les tirs de la police, il vaut mieux que vous, vous ayez la vie sauve.
- Bien vu.
- Voilà. Content que cette histoire se termine bien.
- Pour moi oui mais pour vous ?
- Vous vous en foutez vous êtes un sociopathe.
- J'oubliais.
- Je suis en train de sauver la vie d'un sociopathe amnésique, juste avant que la police ne me tire dessus parce que j'ai pris son arme pour que l'un de nous deux survive, lui en l'occurrence. C'est vraiment une mort extraordinaire.
- Oui vous avez vraiment de la chance.
- On dirait que vous m'enviez.
- Ah, voilà, la police qui entre.
- Aïe.
- Bang.
https://youtu.be/RVMQZTDQDNY