Un jour j'ai attrapé un rhume.
Quoi de plus commun qu'un rhume en hiver ?
De façon assez banale, j'ai croisé sa route un
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Dans les yeux d'une danseuse
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Lauréat
Jury
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Un bruit retentit, et c'est une musique classique délicieuse qui se répand au-dessus de nos têtes, laissant planer une ambiance douce et légère, et qui marque le commencement du cours de danse.
Les ballerines s'articulent sur le parquet luisant et fraîchement ciré telles de petites fleurs qui se balancent doucement sous l'effet d'un vent léger. Vêtues de maillots brillants plongés au cœur de leurs tutus rose pâle, elles semblent si jeunes et si gracieuses à la fois. Virevoltant d'un bout à l'autre de la salle, elles semblent ne toucher le sol qu'avec les pointes de leurs pieds de soie.
La professeure, une femme portant joliment la quarantaine, est postée en un endroit lui garantissant une visibilité parfaite pour observer ses petites protégées. Elle a les cheveux d'un brun très clair, attachés en un chignon serré. Le maintien est parfait. Sa silhouette, raide et musclée, laisse transparaître des années et des années d'un dur labeur. Son visage est gracieux, bien que bordé de traits tirés, témoins de cette vie de travail sans relâche. Elle agite sa baguette en un mouvement fluide vers les petites danseuses, tel un chef d'orchestre.
Les ballerines forment une farandole légère qui s'étend peu à peu en une série de sauts de chat, déboulés, battements et autres exercices en tous genres. Elles contractent tous leurs muscles et agitent lentement leurs bras, bercées par la musique d'une douceur infinie. Leurs chaussons, rembourrés de coton, blessent leurs si petits pieds. Leurs visages sereins dissimulent la douleur. C'est une douleur positive, certes, puisque la danse est leur passion, mais une douleur tout de même.
Dans leurs yeux, on peut apercevoir l'insouciance de leur enfance, l'espoir, le rêve, mais sous ces traits angéliques se cache une dureté envers elles-mêmes, envers la rigueur de leur travail.
Si jeunes, et pourtant d'une maturité renversante et touchante à la fois. Sans doute ont-elles conscience des heures de travail qu'elles devront accomplir pour atteindre le rêve ultime, celui qu'on peut apercevoir dans leurs yeux, celui de toute une vie, celui qui leur permettra de briller, de rejoindre les étoiles.
C'est dans un cadre ancien, teinté d'or, que s'agite tout ce petit monde, pour le plus grand plaisir des spectateurs, qui en observent chaque détail. Je me plais, moi aussi, à passer de longs moments à contempler cette œuvre qui régale mes yeux de délicieuses images dansantes. C'est un tel spectacle que nous offre ce cher Edgar Degas, célèbre peintre, qui m'émerveille davantage à chaque fois que le Musée d'Orsay m'ouvre la porte sur ces trésors...
Les ballerines s'articulent sur le parquet luisant et fraîchement ciré telles de petites fleurs qui se balancent doucement sous l'effet d'un vent léger. Vêtues de maillots brillants plongés au cœur de leurs tutus rose pâle, elles semblent si jeunes et si gracieuses à la fois. Virevoltant d'un bout à l'autre de la salle, elles semblent ne toucher le sol qu'avec les pointes de leurs pieds de soie.
La professeure, une femme portant joliment la quarantaine, est postée en un endroit lui garantissant une visibilité parfaite pour observer ses petites protégées. Elle a les cheveux d'un brun très clair, attachés en un chignon serré. Le maintien est parfait. Sa silhouette, raide et musclée, laisse transparaître des années et des années d'un dur labeur. Son visage est gracieux, bien que bordé de traits tirés, témoins de cette vie de travail sans relâche. Elle agite sa baguette en un mouvement fluide vers les petites danseuses, tel un chef d'orchestre.
Les ballerines forment une farandole légère qui s'étend peu à peu en une série de sauts de chat, déboulés, battements et autres exercices en tous genres. Elles contractent tous leurs muscles et agitent lentement leurs bras, bercées par la musique d'une douceur infinie. Leurs chaussons, rembourrés de coton, blessent leurs si petits pieds. Leurs visages sereins dissimulent la douleur. C'est une douleur positive, certes, puisque la danse est leur passion, mais une douleur tout de même.
Dans leurs yeux, on peut apercevoir l'insouciance de leur enfance, l'espoir, le rêve, mais sous ces traits angéliques se cache une dureté envers elles-mêmes, envers la rigueur de leur travail.
Si jeunes, et pourtant d'une maturité renversante et touchante à la fois. Sans doute ont-elles conscience des heures de travail qu'elles devront accomplir pour atteindre le rêve ultime, celui qu'on peut apercevoir dans leurs yeux, celui de toute une vie, celui qui leur permettra de briller, de rejoindre les étoiles.
C'est dans un cadre ancien, teinté d'or, que s'agite tout ce petit monde, pour le plus grand plaisir des spectateurs, qui en observent chaque détail. Je me plais, moi aussi, à passer de longs moments à contempler cette œuvre qui régale mes yeux de délicieuses images dansantes. C'est un tel spectacle que nous offre ce cher Edgar Degas, célèbre peintre, qui m'émerveille davantage à chaque fois que le Musée d'Orsay m'ouvre la porte sur ces trésors...
