Elle est occupée à créer une composition où des roses blanches se mêlent aux freesias, aux délicats dianthus, aux alstroeméria et aux lisianthus violets. Je l'observe à travers la vitrine ... [+]
Debout face au miroir, je ravale un courant salé. Pas question de laisser couler le déluge, il flotte assez comme ça dehors. Pourtant ça cogne au fond de la gorge et ça grimpe jusque dans mes lucarnes. Je rabats vite fait les volets de mes paupières et les ferme à double tour. J'inspire un grand coup. Allez ma poule, fais pas ta pleurnicheuse, t'en as vu d'autres.
J’ouvre un œil, le laisse courir sur ma poitrine et tente d'imaginer à quoi elle ressemblera demain. Je grimace. Je saisis mon tee-shirt et l’enfile. Vois le bon côté des choses, d'ici quelques heures tu pourras jouer les Amazones. Ce sera le premier jour de ta nouvelle vie, que tu le veuilles ou non. Et quoi de mieux qu'être une Amazone au vu du combat qui t'attend ? Dès que tu sors d'ici, tu iras à la mer lui rendre cette saleté de crustacé. Retour à l’envoyeur. Tu n'as jamais aimé les crustacés en plus. Ta tante non plus d'ailleurs.
Si le crabe s'est invité chez toi sans crier gare, s'il a détruit toutes tes photos, éventré ton canapé, arraché tes rideaux, défoncé ton lit, toi t'es bien décidée à le virer sur le champ à coups de pelle et de râteau, de seau et d'arrosoir. Tu l'écraseras sous un moule en plastique. Un bleu en forme de crocodile qui le gobera tout rond ou un vert couleur espoir ou encore un rose bonbon doux et sucré pour balayer le gris qui s'agglutine dans tes neurones. Tu déroberas l'arc et les flèches de ton neveu et déterreras la hache de guerre. Nus pieds, tu tambourineras le sable dans une danse rageuse en chantant tes cris guerriers.
Et le soir venu, lorsque tu seras bien fourbue, un peu courbaturée de partout, brûlée, piquée, coupée, recousue, déplumée, dégarnie, à ressembler à un oisillon tombé du nid, mais vivante, tu ramasseras du bois et tu feras un grand feu de joie. Dedans tu y jetteras les restes du crabe, démembré, décapité, éviscéré, broyé, réduit en cendres froides.
J’ouvre un œil, le laisse courir sur ma poitrine et tente d'imaginer à quoi elle ressemblera demain. Je grimace. Je saisis mon tee-shirt et l’enfile. Vois le bon côté des choses, d'ici quelques heures tu pourras jouer les Amazones. Ce sera le premier jour de ta nouvelle vie, que tu le veuilles ou non. Et quoi de mieux qu'être une Amazone au vu du combat qui t'attend ? Dès que tu sors d'ici, tu iras à la mer lui rendre cette saleté de crustacé. Retour à l’envoyeur. Tu n'as jamais aimé les crustacés en plus. Ta tante non plus d'ailleurs.
Si le crabe s'est invité chez toi sans crier gare, s'il a détruit toutes tes photos, éventré ton canapé, arraché tes rideaux, défoncé ton lit, toi t'es bien décidée à le virer sur le champ à coups de pelle et de râteau, de seau et d'arrosoir. Tu l'écraseras sous un moule en plastique. Un bleu en forme de crocodile qui le gobera tout rond ou un vert couleur espoir ou encore un rose bonbon doux et sucré pour balayer le gris qui s'agglutine dans tes neurones. Tu déroberas l'arc et les flèches de ton neveu et déterreras la hache de guerre. Nus pieds, tu tambourineras le sable dans une danse rageuse en chantant tes cris guerriers.
Et le soir venu, lorsque tu seras bien fourbue, un peu courbaturée de partout, brûlée, piquée, coupée, recousue, déplumée, dégarnie, à ressembler à un oisillon tombé du nid, mais vivante, tu ramasseras du bois et tu feras un grand feu de joie. Dedans tu y jetteras les restes du crabe, démembré, décapité, éviscéré, broyé, réduit en cendres froides.