La lune blanche
Luit dans les bois;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée...
Ô bien-aimée.
L’étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent... [+]
Verlaine est le poète du clair-obscur : sa poésie, mélancolique, est toute entière bâtie en demi-teinte. S'il fait violence à la langue, c'est pour retranscrire la langueur avec laquelle le temps s'écoule. Sa liaison orageuse avec Rimbaud est restée fameuse ; après la rupture entre les deux hommes, Verlaine publiera les poèmes inédits de son ancien amant. « Prince des Poètes », il passe ses dernières années dans la déchéance la plus totale, alcoolique, diabétique, syphilitique ; il tentera même d'étrangler sa mère. Ses vers sont parmi les plus cités de toute la littérature française : « Les sanglots longs », etc, etc.
La lune blanche
Luit dans les bois;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée...
Ô bien-aimée.
L’étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent... [+]
Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville,
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœu... [+]
Chaque coquillage incrusté
Dans la grotte où nous nous aimâmes
A sa particularité
L’un a la pourpre de nos âmes
Dérobée au sang de nos... [+]
Obscur et froncé comme un œillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d’amour qui suit la fuite douce
Des Fesses blanches jusqu’au cœu... [+]
Quinze longs jours encore et plus de six semaines
Déjà ! Certes, parmi les angoisses humaines
La plus dolente angoisse est celle d’être loin.
On s’écrit, on se dit que l’on... [+]
Le vent dans la plaine
Suspend son haleine.
(Favart.)
C’est l’extase langoureuse,
C’est la fatigue amoureuse,
C’est tous les frissons des bois
Parmi l’étreinte des brises,
C’est... [+]
La tristesse, la langueur du corps humain
M’attendrissent, me fléchissent, m’apitoient,
Ah ! surtout quand des sommeils noirs le foudroient,
Quand des draps zèbrent la peau, foulent la... [+]
C’est la fête du blé, c’est la fête du pain
Aux chers lieux d’autrefois revus après ces choses !
Tout bruit, la nature et l’homme, dans un bain
De lumière si blanc que les ombres... [+]
À Edmond Lepelletier.
Roule, roule ton flot indolent, morne Seine. –
Sur tes ponts qu’environne une vapeur malsaine
Bien des corps ont passé, morts, horribles, pourris,
Dont les âmes... [+]