L'hiver jetait ses dernières larmes
Viendrait le temps des champs de blé
Et moi je restais sous le charme
De tes cheveux sur l'oreiller
Comment pouvions nous deviner
Qu'à notre porte sonnait la guerre
Que l'air était empoisonné
Les loups fondaient sur la frontière

Bientôt ce fût le bruit des armes
Le sifflement aigu des bombes
Les pleurs au milieu des alarmes
Ce dernier vol de la colombe
Il faudra bien me pardonner
D'avoir empoigné un fusil
Mon amour arrête de pleurer
Je dois me battre pour mon pays

Je ne rêvais que de rester
Contre ton ventre qui s'arrondit
Mais quand les fous sont entêtés
Le jour se pare de tragédie
Une barricade dérisoire
Nous sépare des chars ennemis
C'est dur de mourir dans l'espoir
D'un bonheur qui menait nos vies

Tu lui diras un peu plus tard
Que son père ne voulait pas ça
Quand ce sera un grand gaillard
Ne pleure plus Anastasia.