Léanne avait dans sa vie quelques tracasseries : des enfants en rébellion, une histoire de cœur en bandoulière et une situation sociale pour le moins précaire. Elle décida après deux jours ... [+]
On écrivait à la main sur les vagues, dans chaque pays que nous traversions. L’Inde aux couleurs dédiait ses prières. Du bleu pour les Dieux immobiles et du jaune et du rouge pour la vie. Tout chamarré d’elle, nous repartions continuer l’histoire, sous des soleils qui brillent mais qui ne réchauffent pas. Nous attendions de sentir cette tête d’épingle de ce côté du monde pour goûter à la chaleur réelle des choses.
Puis au Sri Lanka, il y eut ces renards volants, créatures mystérieuses dans les arbres géants. Notre petite allure mise à mal par cette originalité de vie aérienne qui donnait aux petits la possibilité de voler à l’envers agrippés aux ventres de leurs mères. Je pensais à la mienne. M’avait-elle permise cette envolée au-dessus du monde ? J’aurais aimé voir à ce moment de vie une photo de nous enlacées ou un cliché vieilli près d’elle dans l’eau rougie du soir.
Après tout elle était ce corps qui avait porté le mien. Si elle tombait malade ? Qu’aurais-je à lui dire ? Ne serait-ce pas le moment d’effacer les amertumes de ce que l’on a toujours cru impardonnable. Une enfant qui sait pardonner à sa mère pour l’amour de ces vagues à l’autre bout du monde.
Elle me disait à longueur de texto, ou j’imaginais qu’elle en envoyait des dizaines, qu’une vieille carne comme elle s’en sortirait. Alors je fermais les yeux et marchais à ses côtés dans l’eau vive des torrents où sa fragile démarche s’aiderait de la mienne. Je la portais à l’embouchure où cette étendue plus vaste nous ferait nager en des eaux plus profondes et où nous atteindrions la rive. Apaisées l’une comme l’autre, sa main fripée attachée à la mienne. Je me sentis tout à coup plus calme moins apeurée et lui donnait tous les motifs du monde pour avancer dans ce qui lui restait de chemin. Nous nous revîmes sur la Terre ferme pour débarbouiller nos visages des angoisses, c’est alors que le soleil se coucha dans l’eau de nos yeux rougis.
Puis au Sri Lanka, il y eut ces renards volants, créatures mystérieuses dans les arbres géants. Notre petite allure mise à mal par cette originalité de vie aérienne qui donnait aux petits la possibilité de voler à l’envers agrippés aux ventres de leurs mères. Je pensais à la mienne. M’avait-elle permise cette envolée au-dessus du monde ? J’aurais aimé voir à ce moment de vie une photo de nous enlacées ou un cliché vieilli près d’elle dans l’eau rougie du soir.
Après tout elle était ce corps qui avait porté le mien. Si elle tombait malade ? Qu’aurais-je à lui dire ? Ne serait-ce pas le moment d’effacer les amertumes de ce que l’on a toujours cru impardonnable. Une enfant qui sait pardonner à sa mère pour l’amour de ces vagues à l’autre bout du monde.
Elle me disait à longueur de texto, ou j’imaginais qu’elle en envoyait des dizaines, qu’une vieille carne comme elle s’en sortirait. Alors je fermais les yeux et marchais à ses côtés dans l’eau vive des torrents où sa fragile démarche s’aiderait de la mienne. Je la portais à l’embouchure où cette étendue plus vaste nous ferait nager en des eaux plus profondes et où nous atteindrions la rive. Apaisées l’une comme l’autre, sa main fripée attachée à la mienne. Je me sentis tout à coup plus calme moins apeurée et lui donnait tous les motifs du monde pour avancer dans ce qui lui restait de chemin. Nous nous revîmes sur la Terre ferme pour débarbouiller nos visages des angoisses, c’est alors que le soleil se coucha dans l’eau de nos yeux rougis.
Je suis touchée
Beaucoup de poésie et de sensibilité dans ce TTC que j'ai apprécié
Notamment la première phrase...
Je repasserai volontiers sur vos écrits Marie
À bientôt donc
Je suis ravie que vous aimiez mes textes
À bientôt 🌷