— EN VÉRITÉ JE VOUS LE DIS, LE MONDE EST UNE VALLÉE DE LARMES, hurla le prêtre.
— Ouais, surtout les lendemains de cuite, pensai-je en croquant deux aspirines.
Le prêtre ne hurlait... [+]
Moi, Dionysos
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Finaliste
Jury
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Moi Dionysos, fils de Zeus et Sémélé,
Dieu vivant parmi les mortels,
Dieu errant sur cette terre aimée,
Préférant la rugosité du sol sous mes pieds nus aux douceurs des parquets d'or de l'Olympe,
Bienveillant avec les bons,
Éduquant avec sévérité et justice les méchants et les ignorants,
J'accuse les hommes d'impiété !
J'ai donné le vin à l'ami pour qu'il parle à l'ami du plus profond de son âme.
J'ai donné le vin à l'amoureux pour qu'il parle à l'élue de son cœur des tourments qui le rongent.
J'ai donné le vin au soldat pour qu'il ne recule pas devant l'ennemi et défende son pays.
Mais l'ami a bu le vin et s'est battu avec l'ami, et l'amitié est brisée.
Et l'amoureux a bu le vin et a perdu patience, et l'amour est perdu.
Et le soldat a bu le vin et a poursuivi l’ennemi et tué sa femme et ses enfants, et l'humanité a pleuré.
J'ai donné l'ivresse à l'homme.
Je lui ai offert de voir dans le miroir ses pensées les plus noires, pour qu'une fois la folie passée, il puisse polir son esprit et devenir meilleur.
L'homme a pris l'ivresse comme un enfant accepte un jouet dangereux et finit par se blesser.
Il n'a pas combattu sa violence, mais l'a justifiée pour contraindre ses frères.
Il n'a pas apprivoisé son envie, mais l'a mise au service de sa cupidité.
Il n'a pas eu honte de ses lâchetés, mais les a oubliées en embrumant sa mémoire.
Mais les dieux sont las de donner des conseils que personne n'écoute.
L'homme sera son propre bourreau.
Lorsque j’arpentais encore librement le monde,
Le peuple accourait aux chants de mes Bacchantes et quittait tout pour me suivre.
Vêtu de rien, dormant à la belle étoile, l'homme rendait grâce à notre mère universelle.
Aujourd'hui, Déméter pleure car le sol est stérile et notre mère la Terre pleure car l'air est empoisonné.
Mais méfie-toi, homme !
Car la vigne ne donnera bientôt plus de raisin et le blé ne montera plus en épis.
Quand ce jour viendra, ne te tourne pas vers moi,
Car je serai aussi sourd à tes lamentations que tu l'as été à mes conseils.
Moi Dionysos, fils de Zeus et Sémélé,
J'abandonne l'homme au triste sort qu'il s'est choisi.
Dieu vivant parmi les mortels,
Dieu errant sur cette terre aimée,
Préférant la rugosité du sol sous mes pieds nus aux douceurs des parquets d'or de l'Olympe,
Bienveillant avec les bons,
Éduquant avec sévérité et justice les méchants et les ignorants,
J'accuse les hommes d'impiété !
J'ai donné le vin à l'ami pour qu'il parle à l'ami du plus profond de son âme.
J'ai donné le vin à l'amoureux pour qu'il parle à l'élue de son cœur des tourments qui le rongent.
J'ai donné le vin au soldat pour qu'il ne recule pas devant l'ennemi et défende son pays.
Mais l'ami a bu le vin et s'est battu avec l'ami, et l'amitié est brisée.
Et l'amoureux a bu le vin et a perdu patience, et l'amour est perdu.
Et le soldat a bu le vin et a poursuivi l’ennemi et tué sa femme et ses enfants, et l'humanité a pleuré.
J'ai donné l'ivresse à l'homme.
Je lui ai offert de voir dans le miroir ses pensées les plus noires, pour qu'une fois la folie passée, il puisse polir son esprit et devenir meilleur.
L'homme a pris l'ivresse comme un enfant accepte un jouet dangereux et finit par se blesser.
Il n'a pas combattu sa violence, mais l'a justifiée pour contraindre ses frères.
Il n'a pas apprivoisé son envie, mais l'a mise au service de sa cupidité.
Il n'a pas eu honte de ses lâchetés, mais les a oubliées en embrumant sa mémoire.
Mais les dieux sont las de donner des conseils que personne n'écoute.
L'homme sera son propre bourreau.
Lorsque j’arpentais encore librement le monde,
Le peuple accourait aux chants de mes Bacchantes et quittait tout pour me suivre.
Vêtu de rien, dormant à la belle étoile, l'homme rendait grâce à notre mère universelle.
Aujourd'hui, Déméter pleure car le sol est stérile et notre mère la Terre pleure car l'air est empoisonné.
Mais méfie-toi, homme !
Car la vigne ne donnera bientôt plus de raisin et le blé ne montera plus en épis.
Quand ce jour viendra, ne te tourne pas vers moi,
Car je serai aussi sourd à tes lamentations que tu l'as été à mes conseils.
Moi Dionysos, fils de Zeus et Sémélé,
J'abandonne l'homme au triste sort qu'il s'est choisi.

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