Le feu crépite dans l’âtre immense de salle à manger de l’auberge. Malgré la chaleur qu’il dégage, je sens le froid venir à moi à travers la fenêtre et les pierres qui l’entourent. Les quelques rares clients boivent leur vin aigre en se régalant de notre ragoût du jour, ils trouvent des plaisirs où ils peuvent. Je regarde la rue, la brume est toujours là. Cinq jours qu’elle est arrivée et nul ne sait quand elle repartira. Cinq jours que les clients attendent là. Dehors quelques rares silhouettes s’engagent sur les pavés. Elles rasent les murs, courent plus qu’elles ne marchent et s’engouffrent dans les portes d'autres bâtiments. La peur règne.
Quatre ans que la brume s’est invitée dans notre petit univers. Quatre années qu’elle apparaît ainsi sans crier gare et qu’elle s’installe pendant des jours, parfois des semaines en terrorisant tout le monde. Un étrange voile froid qui en a surpris plus d’un. « De la brume en été ? » avait dit le vieux ferronnier en riant, il fut parmi les premiers « dévorés ».
Les « dévorés »... C’est ainsi qu’on les nomme. Ceux qui ont été happés par la brume et qu’on n’a jamais revus. Pas de cris, pas de corps, rien. Juste une silhouette qui disparaît dans cet univers blanchâtre et c’est le vide d’une absence, la perte d’un être cher. Pas une famille ici que la brume n’a pas brisée.
La vie s’organise comme elle peut malgré la peur et le danger. Il y a peu d’étrangers et peu de marchands, mais il y en a suffisamment pour subsister. Il est vrai qu’ils ne viennent pas de loin. C’est une immense chaîne de petit maillon qui se passe les marchandises.
Nous ici, à l’auberge, nous les accueillons. Nous les protégeons de la brume quand celle-ci vient roder des jours entiers à la recherche probablement de nouvelles victimes à happer. C’est notre quotidien.
La porte de l’auberge s’ouvre et une silhouette encapuchonnée entre. Le temps s’arrête.
Tout le monde la regarde en silence. La silhouette avance de quelques pas et personne ne bouge. Deux mains graciles sortent alors et s’en vont baisser la capuche. Un visage féminin et avenant se découvre alors. Si l’assemblée semble se détendre un peu, la méfiance règne. Les étrangers qui osent braver la brume n’inspirent pas la confiance.
Moi je ne peux plus détacher mon regard. C’est elle.
La jeune femme s’approche du comptoir et demande une chambre pour la nuit. Le patron annonce le prix d’un ton bourru comme d’habitude. Un peu de monnaie avec un sourire dessiné sur son profil et la transaction est bouclée.
Ce n’est pas son sourire, je le sais.
Elle se retourne alors et se retrouve face à moi quelques secondes avant de partir dans l’autre sens vers les escaliers qui mènent aux chambres.
J’ai vu ses yeux aux pupilles sombres, ce ne sont pas les siens. Avant, ils étaient bleus. J’ai vu son visage, mais ce n’est plus elle.
Pendant que d’un pas presque trop léger cette dernière monte les marches, tous mes souvenirs me giflent violemment.
Elle était mon amour, ma raison de vivre. Nous étions jeunes et le monde était plein de promesses et d’avenir. J’avais possédé son cœur et son corps et lui avais offert les miens. Nous devions nous marier, nous voulions des enfants.
Comment oublier ces premiers jours de brume lorsque nous nous promenions au-dehors ? Comment oublier cet instant où elle a lâché ma main quelques secondes pour disparaître dans la brume avec un sourire moqueur ? Comment oublier ces instants de terreur ?
Quelques secondes fatales et elle n’était plus là. Je ne peux oublier cela. Ces jours et ces mois de tristesse infinie. Tout, absolument tout est marqué comme au fer rouge dans ma tête, mon cœur et mes entrailles.
Je suis le seul à m’en rappeler sûrement. Possible... Quatre années se sont écoulées et avec elles leurs lots de « dévorés ».
La jeune femme qui tourne dans le couloir là-haut, ce n’est pas elle. Elle lui ressemble, c’est indéniable. Mon corps n’a pas oublié, mon cœur s’y est laissé prendre. Nul doute possible, mais il est clair qu’autre chose est en elle. Ses yeux, son expression sont à des lieues de ceux qui l’habitaient lorsque nous vivions ensemble.
Entre la fébrilité de revoir le fantôme de mon amour, la douleur des souvenirs ravivés et la colère de la savoir souillée par je ne sais quoi, je tremble de tout mon corps. J’ai envie de crier, de hurler que c’est un ersatz d’humain. Une créature qui salit le corps de cette femme qui était tout pour moi.
Personne dans l’auberge ne semble s’être rendu compte de cela. La méfiance s’est apaisée à partir du moment où l’étrangère a franchi le seuil du couloir. C’est inutile, je suis le seul à comprendre la vérité. J’agirai seul, les explications viendront plus tard.
Je m’approche du comptoir et saisis un des couteaux derrière. Je le glisse dans ma ceinture sous ma chemise et prends un pichet d’eau afin d’avoir un prétexte pour monter aux chambres voir notre « client ». Le patron ne sourcille pas. Je monte calmement et lentement les marches. Il me faut faire fi de mes sentiments et mes souvenirs. Il me faut canaliser ma colère pour ne pas faillir dans mon projet.
J’avance dans le couloir et m’approche des chambres. J’entends des bruits étouffés derrière une porte entrouverte. J’ouvre discrètement et le spectacle est terrible. La silhouette encapuchonnée est sur le corps d’un homme. Elle émet des bruits de grognement et de gargouillis pendant qu’elle semble se repaître de sa victime. J’entends la chair se déchiqueter, je vois les projections sombres que fait le sang à travers la faible lumière.
La silhouette tourne alors la tête vers moi. Au fond de cette capuche, je n’aperçois qu’un œil rouge et des crocs pointus. Voici donc ce qu’il se cachait derrière ma « dévorée ».
Avant que je n’aie le temps d’esquisser un geste, elle se retrouve à quelques centimètres de mon visage. La capuche tombe et le visage de la créature a déjà laissé place à celui de mon amour. Seul le sang projeté subsiste sur sa peau. Ses yeux se plantent dans les miens, je suis alors paralysé par et tout ce que me rappelle ce visage. Je veux attraper le couteau derrière moi, mais le regard qui s’oppose à moi change et me trouble. Progressivement, les pupilles noires redeviennent bleu-azur. Progressivement, le visage étranger devient familier. C’est elle, elle est revenue, elle m’est revenue...
Des larmes coulent sur mon visage, je n’aurai jamais espéré la revoir. Le pichet d’eau chute sur le sol, je me sens soulevé. En quelques instants, ma créature m’emporte en sautant par la fenêtre qui vole en éclats. Elle ne m’a pas oublié. Je me fiche de ce qu’il m’arrivera dans la brume du moment que je suis à ses côtés.
Le bruit fait sursauter le patron. Sentant comme un frisson lui parcourir le dos, celui-ci se précipite à l’étage. Il avait senti que Gil n’était pas comme d’habitude, mais il ne pensait pas qu’il en serait là. C’est quatre à quatre qu’il monte les marches et surgit dans la chambre. Face à lui, Gil, hagard, se tient debout avec un couteau à la main. Devant lui, sur le lit un des clients gît dans son sang. Derrière lui, une porte s’ouvre. La jeune femme arrivée tout à l’heure passe la tête et demande :
– Que s’est-il passé ?
– Une tragédie mademoiselle, une tragédie... Ce pauvre Gil s’est perdu il y a quatre ans dans la brume. Il était un des rares à en être ressorti sans avoir succombé à la folie comme les autres. Il était fragile et là il est perdu à jamais.
– C’est dramatique, répondit affligée la jeune femme. Mon aimé y a succombé aussi, peste soit cette maudite brume, dit-elle en refermant sa porte.
– Oui mademoiselle, maudite soit cette brume démoniaque...
La porte fermée, le patron ne voit pas les pupilles de la jeune femme changer de couleur. Cela fait longtemps qu’elle fuit de ville en ville. Longtemps qu’elle survit à la folie de la brume en réussissant à la transmettre sur les autres victimes comme elle. Ce faisant, elle s’assure de survivre mais il lui faut prévoir son prochain voyage vers la ville côtière. Il paraît que deux autres survivants y vivent.
Quatre ans que la brume s’est invitée dans notre petit univers. Quatre années qu’elle apparaît ainsi sans crier gare et qu’elle s’installe pendant des jours, parfois des semaines en terrorisant tout le monde. Un étrange voile froid qui en a surpris plus d’un. « De la brume en été ? » avait dit le vieux ferronnier en riant, il fut parmi les premiers « dévorés ».
Les « dévorés »... C’est ainsi qu’on les nomme. Ceux qui ont été happés par la brume et qu’on n’a jamais revus. Pas de cris, pas de corps, rien. Juste une silhouette qui disparaît dans cet univers blanchâtre et c’est le vide d’une absence, la perte d’un être cher. Pas une famille ici que la brume n’a pas brisée.
La vie s’organise comme elle peut malgré la peur et le danger. Il y a peu d’étrangers et peu de marchands, mais il y en a suffisamment pour subsister. Il est vrai qu’ils ne viennent pas de loin. C’est une immense chaîne de petit maillon qui se passe les marchandises.
Nous ici, à l’auberge, nous les accueillons. Nous les protégeons de la brume quand celle-ci vient roder des jours entiers à la recherche probablement de nouvelles victimes à happer. C’est notre quotidien.
La porte de l’auberge s’ouvre et une silhouette encapuchonnée entre. Le temps s’arrête.
Tout le monde la regarde en silence. La silhouette avance de quelques pas et personne ne bouge. Deux mains graciles sortent alors et s’en vont baisser la capuche. Un visage féminin et avenant se découvre alors. Si l’assemblée semble se détendre un peu, la méfiance règne. Les étrangers qui osent braver la brume n’inspirent pas la confiance.
Moi je ne peux plus détacher mon regard. C’est elle.
La jeune femme s’approche du comptoir et demande une chambre pour la nuit. Le patron annonce le prix d’un ton bourru comme d’habitude. Un peu de monnaie avec un sourire dessiné sur son profil et la transaction est bouclée.
Ce n’est pas son sourire, je le sais.
Elle se retourne alors et se retrouve face à moi quelques secondes avant de partir dans l’autre sens vers les escaliers qui mènent aux chambres.
J’ai vu ses yeux aux pupilles sombres, ce ne sont pas les siens. Avant, ils étaient bleus. J’ai vu son visage, mais ce n’est plus elle.
Pendant que d’un pas presque trop léger cette dernière monte les marches, tous mes souvenirs me giflent violemment.
Elle était mon amour, ma raison de vivre. Nous étions jeunes et le monde était plein de promesses et d’avenir. J’avais possédé son cœur et son corps et lui avais offert les miens. Nous devions nous marier, nous voulions des enfants.
Comment oublier ces premiers jours de brume lorsque nous nous promenions au-dehors ? Comment oublier cet instant où elle a lâché ma main quelques secondes pour disparaître dans la brume avec un sourire moqueur ? Comment oublier ces instants de terreur ?
Quelques secondes fatales et elle n’était plus là. Je ne peux oublier cela. Ces jours et ces mois de tristesse infinie. Tout, absolument tout est marqué comme au fer rouge dans ma tête, mon cœur et mes entrailles.
Je suis le seul à m’en rappeler sûrement. Possible... Quatre années se sont écoulées et avec elles leurs lots de « dévorés ».
La jeune femme qui tourne dans le couloir là-haut, ce n’est pas elle. Elle lui ressemble, c’est indéniable. Mon corps n’a pas oublié, mon cœur s’y est laissé prendre. Nul doute possible, mais il est clair qu’autre chose est en elle. Ses yeux, son expression sont à des lieues de ceux qui l’habitaient lorsque nous vivions ensemble.
Entre la fébrilité de revoir le fantôme de mon amour, la douleur des souvenirs ravivés et la colère de la savoir souillée par je ne sais quoi, je tremble de tout mon corps. J’ai envie de crier, de hurler que c’est un ersatz d’humain. Une créature qui salit le corps de cette femme qui était tout pour moi.
Personne dans l’auberge ne semble s’être rendu compte de cela. La méfiance s’est apaisée à partir du moment où l’étrangère a franchi le seuil du couloir. C’est inutile, je suis le seul à comprendre la vérité. J’agirai seul, les explications viendront plus tard.
Je m’approche du comptoir et saisis un des couteaux derrière. Je le glisse dans ma ceinture sous ma chemise et prends un pichet d’eau afin d’avoir un prétexte pour monter aux chambres voir notre « client ». Le patron ne sourcille pas. Je monte calmement et lentement les marches. Il me faut faire fi de mes sentiments et mes souvenirs. Il me faut canaliser ma colère pour ne pas faillir dans mon projet.
J’avance dans le couloir et m’approche des chambres. J’entends des bruits étouffés derrière une porte entrouverte. J’ouvre discrètement et le spectacle est terrible. La silhouette encapuchonnée est sur le corps d’un homme. Elle émet des bruits de grognement et de gargouillis pendant qu’elle semble se repaître de sa victime. J’entends la chair se déchiqueter, je vois les projections sombres que fait le sang à travers la faible lumière.
La silhouette tourne alors la tête vers moi. Au fond de cette capuche, je n’aperçois qu’un œil rouge et des crocs pointus. Voici donc ce qu’il se cachait derrière ma « dévorée ».
Avant que je n’aie le temps d’esquisser un geste, elle se retrouve à quelques centimètres de mon visage. La capuche tombe et le visage de la créature a déjà laissé place à celui de mon amour. Seul le sang projeté subsiste sur sa peau. Ses yeux se plantent dans les miens, je suis alors paralysé par et tout ce que me rappelle ce visage. Je veux attraper le couteau derrière moi, mais le regard qui s’oppose à moi change et me trouble. Progressivement, les pupilles noires redeviennent bleu-azur. Progressivement, le visage étranger devient familier. C’est elle, elle est revenue, elle m’est revenue...
Des larmes coulent sur mon visage, je n’aurai jamais espéré la revoir. Le pichet d’eau chute sur le sol, je me sens soulevé. En quelques instants, ma créature m’emporte en sautant par la fenêtre qui vole en éclats. Elle ne m’a pas oublié. Je me fiche de ce qu’il m’arrivera dans la brume du moment que je suis à ses côtés.
Le bruit fait sursauter le patron. Sentant comme un frisson lui parcourir le dos, celui-ci se précipite à l’étage. Il avait senti que Gil n’était pas comme d’habitude, mais il ne pensait pas qu’il en serait là. C’est quatre à quatre qu’il monte les marches et surgit dans la chambre. Face à lui, Gil, hagard, se tient debout avec un couteau à la main. Devant lui, sur le lit un des clients gît dans son sang. Derrière lui, une porte s’ouvre. La jeune femme arrivée tout à l’heure passe la tête et demande :
– Que s’est-il passé ?
– Une tragédie mademoiselle, une tragédie... Ce pauvre Gil s’est perdu il y a quatre ans dans la brume. Il était un des rares à en être ressorti sans avoir succombé à la folie comme les autres. Il était fragile et là il est perdu à jamais.
– C’est dramatique, répondit affligée la jeune femme. Mon aimé y a succombé aussi, peste soit cette maudite brume, dit-elle en refermant sa porte.
– Oui mademoiselle, maudite soit cette brume démoniaque...
La porte fermée, le patron ne voit pas les pupilles de la jeune femme changer de couleur. Cela fait longtemps qu’elle fuit de ville en ville. Longtemps qu’elle survit à la folie de la brume en réussissant à la transmettre sur les autres victimes comme elle. Ce faisant, elle s’assure de survivre mais il lui faut prévoir son prochain voyage vers la ville côtière. Il paraît que deux autres survivants y vivent.
Encore merci du dond du coeur pour autant de temps et de patience et.. d'éloges.
L'horreur est un registre que j'ai pas mal lu (notamment Mr King) et j'en ai garder cette ambiance malsaine et froide pour y placer ma petite histoire dont j'aimais assez la chute en soi. Je suis content que cette histoire vous ai plus même si j'ai parfois égaré certains lecteur dans mon cheminement ( ^_^).
J'ai pris pas mal de plaisir avec ce thème de Brume imposée.
Merci d'avoir été encore plus loin dans vos lectures. Vous ne faites pas de soucis. En premier ce qui m'importe avant tout c'est l'avis des lecteurs, les concours short, les votes sont bien moins important. En deuxième, j'estime que les lectures choisis au hasard des perigrinations sont les meilleures tant on y découvre parfois des choses fort sympathiques ( ^_^).
Ce fut un plaisir d'avoir vos impressions sur votre lecture et ce sera avec plaisir que je vous retrouverais sur ma page.
Il y a, dans cette finale, des textes de moins bonne qualité, mais le système de votes est ce qu'il est et cela fait partie du jeu... Ce système est un bon système parce qu'il récompense les gens qui votent et font des commentaires sur les textes mais il a aussi un effet pervers : il ne reflète pas réellement les goûts du public.
Je vous invite donc à venir prolonger le plaisir en participant à la "sélection du public" du Festival Off, sur le forum : http://short-edition.com/fr/forum/la-fabrique/imaginarius-2017-le-festival-off
Que la fête continue et longue vie au prix Imaginarius !
J'avoue n'avoir que peu de temps pour me plonger dans la communauté "shortienne" hors lecture et commentaire. L'aspect "réseautage" des votes public m'a sauté au yeux des le premier concours alors j'avoue ne pas avoir eu envie de renouveler l'expérience en préférant garder l'échange via lecture interposée avec mon lots d'auteurs abonnés et auxquels je suis abonné. Pour le reste de mes lectures, elle se font au grès du hasard et des échanges. Ma participation à Imaginarius est avant due à l'invitation d'une auteure que j'apprécie et, étant habitué à l'écriture sous contraintes, j'ai donc accepté.
Si je peux me dégager un peu de temps, je viendrais lire votre festival Off et proposer une sélection. ( ^_^)
Se sera avec plaisir de lire un nouveau texte de vous (c'est le moment où vous m'en proposez un ( ^_-)* ) et de découvrir un commentaire de votre part sur un autre texte de ma composition.
Au plaisir.
Que d'inspiration dans votre tête ! ( ^_^) Mélangé Hokuto No Ken et Buffy the vampire Slayer c'est original. Pourtant ni l'un ni l'autre n'ont servi de base à ce récit. S. King quant à lui à certainement eu une influence en moi car jeune j'en ai lu beaucoup. Je suis content que ce texte vous ai plu même s'il a été difficile à comprendre. C'est drôle de voir que seuls les dernies lecteurs que j'ai eu ont eu du mal à suivre ce récit. Merci pour votre commentaire et votre lecture ainsi que votre soutien. ( ^_^)
Merci pour votre commentaire et votre lecture. C'est étonnant de voir ce que le lecteur fait avec nos créations car son imaginaire va parfois plus loin. Je n'avais pas conçu cela en pensant à des vampires ( ^_^). De plus cette scène intervenant dans une vision de folie du narrateur cela pouvais être n'importe quoi. C'est d'ailleurs ce point-ci qui vous a peut-être échappé. Jusqu'à l'intervention du patron, nous sommes dans un version déformé par la folie de Gil. ( ^_^)
Voilà pourquoi je trouve dommage que vous abandonniez ce thème en cours de route pour partir dans des explications complexes au sujet de la fille qui en fait n'est pas vraiment la fille mais une autre fille qui a pris l'apparence de la fille pour tromper l'ancien petit ami de la fille... Vous me suivez ? ^^
Pour moi, votre histoire est vraiment excellente jusqu'à la cassure du changement de point de vue. Personnellement, j'aurais préféré que l'histoire s'arrête là, au moment où Gil se laisse emporter par la brume avec la certitude de retrouver son amour, quitte à vendre son âme pour cela... Je trouve l'idée très belle, en effet, et puissante.
Mais il y a aussi des raisons objectives qui me poussent à critiquer ce brusque changement de point de vue : premièrement, il est toujours délicat de changer de point de vue dans un TTC (pas assez de place pour cela) et la preuve en est que vous avez été obligé de fournir une longue explication à Brune dans vos commentaires pour expliciter vos intentions et révéler toute la complexité de votre histoire...
Et deuxièmement, surtout, cela détruit tout le romantisme et la beauté de l'histoire d'amour que vous nous avez racontée depuis le début pour revenir sur sujet de la brume et révéler que c'est juste une histoire de monstres manipulateurs au final et ça... c'est sacrément dommage ! Ceci étant dit, je prends le début, je vous laisse la fin et cela donne un +5 amplement mérité ;)
Que voilà une critique bien détaillée.
Premier point, malgré mon pseudonyme et l'animation japonaise (j'ai travaillé 2 années pour un site dédié à l'animation), je n'ai nullement puisé l'inspiration de cette histoire dans un manga. Au passage, Hokuto no Ken ou autre manga de type Shonen ne m'ont jamais plu ( ^_^).
C'est surprenant que vous n'appréciez pas la "chute" de cette histoire. C'est pourtant un élément volontaire de surprise poussant en principe le lecteur à remonter en arrière et comprendre qu'il s'est fait floué depuis le début. La beauté ce que vous apprécié n'est qu'un leurre de la folie qui hante le narrateur.
J'assume parfaitement cette fin alambiquée car je souhaitais avant tout offrir autre chose qu'une fin plus classique aussi belle soit elle. Les TTC et autres nouvelles courtes sont ma principale activité d'auteur ( je n'ai guère le temps d'écrire plus malheureusement). Que je soit obligé de fournir un explication à Brune n'est pas un fin en soit. Il y a eu 139 Lectures de ce texte et c'est seulement à l'occasion d'une que j'ai du "expliqué" cette fin.
Au final, vous me voyez navré que mon choix rédactionnel vous ai déplu cela dit, je vous invite sur "A toi Lulu", "Elle, lui et moi" ou encore "Le cap" qui seront peut-être plus à même de vous satisfaire.
Merci toutefois d'y puiser assez de plaisir pour y trouver des points positifs.
Au plaisir d'échanger avec vous ( ^_^).
Sinon, j aimé beaucoup la fluidité de l écriture et l ambiance pesante du début alors je donne mes 5 voix quand même....en espérant avoir un petit debrief!
Merci pour la lecture et le commentaire. Merci aussi pour les votes même si je vous ai égaré dans ma brume.
Effectivement, Gil est le narrateur et ce jusqu'au moment où il se croit "emporté" par son aimé. Il y a un double saut de ligne et l'on passe en point de vue extérieur.
Explication : La brume ne dévore pas les gens, elle les rend fou. Gil est une victime de cette brume et il en est sortit fragilisé (Information donné à la fin par le patron). La jeune femme qui fait son apparition n'est pas son aimé. Il s'agit elle aussi d'une victime de la brume qui survit en "déchargeant" sa folie sur les autres victimes. Elle est venue dans cette auberge car elle savait qu'un survivant y travaillait (on apprends à la fin qu'elle planifie ses déplacements). Dès son arrivée elle influence Gil qui croit retrouvé son aimée perdue et dévoré par la brume. Il croit voir un monstre et plonge dans la folie jusqu'à tuer une personne sans s'en rendre compte. Il finit perdue dans sa folie pensant avoir été enlevé par son aimée.
Le changement de point de vue sert (en principe ( ^_^) ) à faire comprendre que tout était dans la tête de Gil à part la brume et la jeune femme.
J'espère que cela sera plus clair pour vous. ( °_° ?
Je suis content si le texte vous a plu même si c'est plus à moi de vous remercier d'être passé. N'ayez pas peur de vous exprimer plus la prochaine fois si vous le souhaitez. ( ^_^)