On a bien fait de laisser les volets fermés

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Et le flon-flon fait son charivari sur la margelle, on dirait une valse à trois temps, à quatre peut-être. La grenouille, une reinette, a mangé le silence. Une vraie régalade. La vie, quoi !

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Poèmes

Tu te roules, te déroules, t'enroules
Te roules encore dans l'aube retardataire
Elle lambine, tant mieux
Elle ne s'excuse de rien, la garce
Elle est joliment nue, sans insolence
Ni culotte ni panty ni caraco ni corset
Elle est nue, même pas maquillée
L'aube retient le jour entre ses cils de broussaille
Elle indécence tout, même toi, même le temps, même la taie
Émoi aussi
Les draps ont faim, froid, soif
Il faudra manger des céréales dans un gros bol
Boire du café chaud mais pas trop
Après, pas maintenant, après
On n'a pas fini de caresser le matin flemmard
Tu crépuscules longtemps mes frisottis
Petites mèches moites entre tes doigts moites
Dehors les coqs ont coupé le son
Larsen rangé au fond de leurs gosiers
Cloués, leurs petits becs avec des pignes de pin
Débranchée, la radio paysanne dans le tracteur jaune
Les grandes meules couleur soleil sont des guitounes pour les piafs
Leurs haillons sont noirs, ils brillent sur les épaules du cerisier
Un ruban de satin couleur ortie sangle la paille pliée
Tu sarriettes ma bouche pipelette
J'encamomille tes lèvres bées
Ventres tout chauds, mouillés, touillés, fouillés
Des gouttes coulent, un flot
Puis un murmure se tait presque
Quatre omoplates griffées, il est midi

© Short Édition - Toute reproduction interdite sans autorisation

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