J’travaillais bien, alors j’enchaînais les missions.
Des fois, je ne savais pas le lundi s’ils me garderaient toute la semaine ou seulement les deux jours prévus. Souvent ils... [+]
Elle m’énervait celle-là à crier tout le temps après son gosse, Dominique, Dominique. Dans un coin, il y avait un espace avec deux trois jeux pour enfants où les mamans se retrouvaient à la fin de l’école. Les gamins ils restaient pas bien longtemps là où il y avait du sable et le tourniquet : ils couraient sur l’herbe qu’on avait mis derrière.
Ils étaient pas bien hauts les immeubles qu’on habitait, ils faisaient seulement quatre étages, et ils les avaient mis en long l’un contre l’autre, en perpendiculaire. On s’asseyait sur les bancs avec les poussettes, ça faisait du bien, on discutait un peu pendant que les plus grands, y jouaient ensemble. Sauf que l’autre, elle criait tout le temps Dominique dès qu’elle le voyait plus.
Le juge, il m’a demandé pourquoi ça m’énervait tellement. Moi je savais pas, c’est que je pensais juste qu’il fallait les laisser tranquilles. Dominique, c’était un bon gamin, dès que sa mère l’appelait, il revenait là où on pouvait le voir depuis les bancs. Sa mère, elle se remettait assise et lui il repartait jouer.
Je ne pouvais pas lui expliquer plus.
Le mien, il restait toujours près de moi, il faisait pas de problème. Alors je comprenais pas pourquoi à l’école ils disaient qu’il fallait le mettre ailleurs. Les autres mamans, elles ne se plaignaient pas de mon Noé mais elles disaient beaucoup de choses sur la maman de Dominique quand elle était pas là, que c’était sa faute s’il était difficile et qu’il faisait des histoires.
Je sais que je n’aurais pas dû la taper. Le juge a dit « surtout une aide-soignante comme vous ». Mais j’étais déjà énervée à cause de l’école qui voulait plus de mon fils alors qu’il faisait rien. Elle a crié Dominique, Dominique et mon fils a crié contre elle. C’était sa faute ; il aime pas qu’on crie. Après, c’est parti tout seul ; fallait pas qu’elle dise calme-le, ton fils débile.
Le juge a demandé « vous n’étiez pas au courant des circonstances dramatiques dans lesquelles Madame Rouget a perdu le frère jumeau de Dominique ? ».Il parlait comme ça, avec des longues phrases. J’étais pas gênée, j’ai répondu encore « non ». Et puis honnête j’ai ajouté : « ça aurait changé quoi ? ».
Ils étaient pas bien hauts les immeubles qu’on habitait, ils faisaient seulement quatre étages, et ils les avaient mis en long l’un contre l’autre, en perpendiculaire. On s’asseyait sur les bancs avec les poussettes, ça faisait du bien, on discutait un peu pendant que les plus grands, y jouaient ensemble. Sauf que l’autre, elle criait tout le temps Dominique dès qu’elle le voyait plus.
Le juge, il m’a demandé pourquoi ça m’énervait tellement. Moi je savais pas, c’est que je pensais juste qu’il fallait les laisser tranquilles. Dominique, c’était un bon gamin, dès que sa mère l’appelait, il revenait là où on pouvait le voir depuis les bancs. Sa mère, elle se remettait assise et lui il repartait jouer.
Je ne pouvais pas lui expliquer plus.
Le mien, il restait toujours près de moi, il faisait pas de problème. Alors je comprenais pas pourquoi à l’école ils disaient qu’il fallait le mettre ailleurs. Les autres mamans, elles ne se plaignaient pas de mon Noé mais elles disaient beaucoup de choses sur la maman de Dominique quand elle était pas là, que c’était sa faute s’il était difficile et qu’il faisait des histoires.
Je sais que je n’aurais pas dû la taper. Le juge a dit « surtout une aide-soignante comme vous ». Mais j’étais déjà énervée à cause de l’école qui voulait plus de mon fils alors qu’il faisait rien. Elle a crié Dominique, Dominique et mon fils a crié contre elle. C’était sa faute ; il aime pas qu’on crie. Après, c’est parti tout seul ; fallait pas qu’elle dise calme-le, ton fils débile.
Le juge a demandé « vous n’étiez pas au courant des circonstances dramatiques dans lesquelles Madame Rouget a perdu le frère jumeau de Dominique ? ».Il parlait comme ça, avec des longues phrases. J’étais pas gênée, j’ai répondu encore « non ». Et puis honnête j’ai ajouté : « ça aurait changé quoi ? ».