C’était l’été et je venais de fêter mes vingt ans. Fraiche et pimpante, je me sentais pourtant sexuellement en friche, ou tout comme. Avec mes amies qui partageaient ce déplorable état... [+]
Elle disait qu’à part les saules-pleureurs, la confiture de rhubarbe et la sodomie en écoutant Bach, sa vie ne valait rien. Elle souriait avec ses pauvres yeux de cochonne épuisée quand elle disait ça. Elle adorait se faire traiter de cochonne. Ca rosissait son bouton qu’elle disait. Ca lui donnait un air de fête, lui qui, d’habitude, ressemblait à une nouille trop cuite. D’ailleurs, elle l’appelait « Panzani ». Ou même des fois, "Pan" tout court. Un jour qu’elle lui trouvait un abominable teint de navet, elle m’a dit « Regarde petit enculé, je vais lui donner des couleurs à cet haricot des neiges ! T’as vu comme il est blanc et tout ridé ! Neige-bouton que je pourrais l'appeler aussi, non ? ». Du coup, elle te lui a mis du vert et du jaune plein la gueule et m’a dit de la brouter en lousdé tandis qu’elle commençait à regarder « Plus belle la vie » à la télé. Ca ne m’a pas trop plu de butiner Panzani avec tout son maquillage aux couleurs du Brésil mais bon, je ne peux rien refuser à cette petite salope de Miou. Ben non, je n’oublie pas tout ce qu’elle a fait pour moi, à commencer par ligoter un soir dans une cave je ne sais plus où, mon connard de Directeur du Contentieux à Levallois-Perret. Moi, j’aurais pas eu le cran de faire ça, même si ce vieux dégueulasse qui puait du bec m’obligeait, chaque mercredi, à le turlutter comme un sauvage sous son bureau. Quand elle a eu fini de l’attacher tout en sifflotant une chanson de Joe Dassin qu’elle trouvait méga beau, Miou m’a dit qu’elle avait renversé au moins deux pots de miel sur la tronche de mon persécuteur puis, un tout petit peu plus tard, qu’elle avait rajouté un bon paquet d’abeilles que son pote horticulteur Lester lui avait donné le matin. Ensuite, elle a fumé une clope en se bidonnant devant la dégaine de ce cher monsieur Broustivorvak et elle m’a rejoint chez Juliette que je baisais mollement tout en pensant au cul de Miou que j’allais, bien sûr, visiter après la blanquette de veau que Juliette avait amoureusement préparé.
Palavas-les-Flots, un soir pour zigomatiques débridés,
et beaucoup de rhum. Viva la vida !
Palavas-les-Flots, un soir pour zigomatiques débridés,
et beaucoup de rhum. Viva la vida !