Les vers en l'air ! Que personne ne rime !
Arrêtez la prose et tout se passera bien !
Faites sortir les quatrains et les
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Notre monde était un monde idéal. Dans les jardins de vie, nous pouvions y faire pousser tout ce dont nous avions besoin. C'est ainsi que nous avons presque vaincu la mort et les ténèbres.
Les Aynid y faisaient pousser le temps. Ils semaient des graines de temps dans le sol de terre vaporeuse, et chacun se servait à sa guise. Il fallait être adroit et réfléchi pour avoir une longue vie. Ceux qui mouraient étaient assimilés par le sol du jardin sur lequel ils avaient trépassé et en faisaient partie.
Dès que le temps commençait à pousser, on pouvait choisir d'augmenter son espérance de vie selon sa volonté. Certains faisaient la cueillette des premiers bourgeons, et gagnaient ainsi quelques belles journées de vie en plus, des jours plein de fougue et de folie. Ils revenaient tous les jours cueillir des bourgeons qui leur donnaient trois jours de vie supplémentaires. Cela leur permettait aussi d'avoir des contacts et de rendre visite aux Aynid, ces sympathiques semeurs de temps.
D'autres étaient plus intrépides, et préféraient attendre quelques années pour cueillir une jolie fleur de temps, qui, une fois ingérée, apportait plusieurs dizaines d'années supplémentaires. Toutefois, il fallait se montrer prudent. Peut-être ne vivraient-ils pas jusqu'à son éclosion. C'était un risque qu'il fallait savamment calculer. Cueillir chaque jour des bourgeons du temps pour augmenter quotidiennement son espérance de vie de trois jours, ou attendre une dizaine d'années pour faire la cueillette de belles fleurs du temps écloses, qui procureraient une extraordinaire longévité ?
On ne pouvait ingérer des bourgeons et des fleurs en même temps, il fallait choisir. C'est ce qui a causé la mort de certains des Noreïdes. La spéculation. Ne valait-il pas mieux cueillir le temps par bourgeons, et augmenter sa durée de vie quotidiennement ? Chacun était libre d'opter pour l'une des deux possibilités.
Il y avait un autre jardin de vie, où l'on faisait pousser de la lumière. Les Orinos en avaient la charge. Ils le survolaient et y pondaient des graines de lumières. De petites tiges lumineuses sortaient du sol fluorescent, puis devenaient de magnifiques inflorescences. Dès que la brise soufflait dessus, les aigrettes s'envolaient dans le ciel et apportaient la lumière nécessaire à notre monde.
Les Strellia semaient de l'amour, et chacun pouvait en cueillir à sa guise.
L'amour constituait notre nourriture, ainsi que l'eau. L'ingestion de fleurs d'amour et de fleurs d'eau nous permettait de générer d'autres Noreïdes par scissiparités.
Nalia était la seule planète habitée de l'Univers, et nous étions la seule et unique forme de vie intelligente et autosuffisante de l'immensité cosmique.
D'autres semaient du vent, de l'eau, de l'intelligence, et tous passaient d'un jardin à l'autre, cueillir ce qui était nécessaire à son bonheur.
Mais un jour, l'un d'entre nous avait réussi cueillir plusieurs fleurs du temps de cinquante ans. Il était devenu immortel, plus rien ne pouvait détériorer son être. Il cueillit tour à tour toute la lumière, l'intelligence, l'amour, le vent et l'eau de Nalia. Il ne restait plus rien pour les Noreïdes. Gorgé de toutes les ressources de notre monde, qu'il avait ingérées en même temps, son enveloppe cosmique se métamorphosa et il fut emporté dans le cosmos, au-delà de notre sphère de lumière, puis devint un soleil qui brûla notre monde. Nalia, la seule planète vivante et intelligente de l'Univers fut détruite, et remplacée par Solis Lucia, un soleil unique qui finit par épuiser ses ressources et par exploser. Son onde de choc, que vous appelez big bang, a favorisé l'émergence d'autres mondes. À votre tour, vous, les terriens, vous habitez la seule planète vivante et intelligente de l'Univers. Votre planète n'est qu'un débris de ce qu'était la nôtre. Vous ne possédez pas une longévité exceptionnelle, un amour infini, et une intelligence illimitée dans une magnifique lumière, vous ne vivez qu'avec des résidus d'amour, des bribes d'intelligence, et une faible lueur dans les ténèbres de votre ignorance. Cependant, vous avez quelque chose que nous ne possédons pas.
En accaparant toutes les ressources de notre planète, Royor, qui avait ingéré toutes les fleurs d'intelligence, avait inventé des graines de morts. Il n'eut pas la possibilité de les semer sur notre monde, car nous n'avions que des jardins de vie. Elles ont provoqué sa propre destruction en empêchant ses ressources de se renouveler perpétuellement, et, lorsqu'il a explosé, elles ont ensemencé votre monde.
Les Aynid y faisaient pousser le temps. Ils semaient des graines de temps dans le sol de terre vaporeuse, et chacun se servait à sa guise. Il fallait être adroit et réfléchi pour avoir une longue vie. Ceux qui mouraient étaient assimilés par le sol du jardin sur lequel ils avaient trépassé et en faisaient partie.
Dès que le temps commençait à pousser, on pouvait choisir d'augmenter son espérance de vie selon sa volonté. Certains faisaient la cueillette des premiers bourgeons, et gagnaient ainsi quelques belles journées de vie en plus, des jours plein de fougue et de folie. Ils revenaient tous les jours cueillir des bourgeons qui leur donnaient trois jours de vie supplémentaires. Cela leur permettait aussi d'avoir des contacts et de rendre visite aux Aynid, ces sympathiques semeurs de temps.
D'autres étaient plus intrépides, et préféraient attendre quelques années pour cueillir une jolie fleur de temps, qui, une fois ingérée, apportait plusieurs dizaines d'années supplémentaires. Toutefois, il fallait se montrer prudent. Peut-être ne vivraient-ils pas jusqu'à son éclosion. C'était un risque qu'il fallait savamment calculer. Cueillir chaque jour des bourgeons du temps pour augmenter quotidiennement son espérance de vie de trois jours, ou attendre une dizaine d'années pour faire la cueillette de belles fleurs du temps écloses, qui procureraient une extraordinaire longévité ?
On ne pouvait ingérer des bourgeons et des fleurs en même temps, il fallait choisir. C'est ce qui a causé la mort de certains des Noreïdes. La spéculation. Ne valait-il pas mieux cueillir le temps par bourgeons, et augmenter sa durée de vie quotidiennement ? Chacun était libre d'opter pour l'une des deux possibilités.
Il y avait un autre jardin de vie, où l'on faisait pousser de la lumière. Les Orinos en avaient la charge. Ils le survolaient et y pondaient des graines de lumières. De petites tiges lumineuses sortaient du sol fluorescent, puis devenaient de magnifiques inflorescences. Dès que la brise soufflait dessus, les aigrettes s'envolaient dans le ciel et apportaient la lumière nécessaire à notre monde.
Les Strellia semaient de l'amour, et chacun pouvait en cueillir à sa guise.
L'amour constituait notre nourriture, ainsi que l'eau. L'ingestion de fleurs d'amour et de fleurs d'eau nous permettait de générer d'autres Noreïdes par scissiparités.
Nalia était la seule planète habitée de l'Univers, et nous étions la seule et unique forme de vie intelligente et autosuffisante de l'immensité cosmique.
D'autres semaient du vent, de l'eau, de l'intelligence, et tous passaient d'un jardin à l'autre, cueillir ce qui était nécessaire à son bonheur.
Mais un jour, l'un d'entre nous avait réussi cueillir plusieurs fleurs du temps de cinquante ans. Il était devenu immortel, plus rien ne pouvait détériorer son être. Il cueillit tour à tour toute la lumière, l'intelligence, l'amour, le vent et l'eau de Nalia. Il ne restait plus rien pour les Noreïdes. Gorgé de toutes les ressources de notre monde, qu'il avait ingérées en même temps, son enveloppe cosmique se métamorphosa et il fut emporté dans le cosmos, au-delà de notre sphère de lumière, puis devint un soleil qui brûla notre monde. Nalia, la seule planète vivante et intelligente de l'Univers fut détruite, et remplacée par Solis Lucia, un soleil unique qui finit par épuiser ses ressources et par exploser. Son onde de choc, que vous appelez big bang, a favorisé l'émergence d'autres mondes. À votre tour, vous, les terriens, vous habitez la seule planète vivante et intelligente de l'Univers. Votre planète n'est qu'un débris de ce qu'était la nôtre. Vous ne possédez pas une longévité exceptionnelle, un amour infini, et une intelligence illimitée dans une magnifique lumière, vous ne vivez qu'avec des résidus d'amour, des bribes d'intelligence, et une faible lueur dans les ténèbres de votre ignorance. Cependant, vous avez quelque chose que nous ne possédons pas.
En accaparant toutes les ressources de notre planète, Royor, qui avait ingéré toutes les fleurs d'intelligence, avait inventé des graines de morts. Il n'eut pas la possibilité de les semer sur notre monde, car nous n'avions que des jardins de vie. Elles ont provoqué sa propre destruction en empêchant ses ressources de se renouveler perpétuellement, et, lorsqu'il a explosé, elles ont ensemencé votre monde.
des lauriers mérités
Marie Christine