Elle a pris sa ligne d'horizon
En a fait un ruban
Pour son chapeau

Puis elle a épinglé
Un flocon de nuage
À son corsage

Le premier rayon du printemps
Elle l'a mis sur ses cils
Et à ses paupières

Elle a parfumé son cou
Du vol d'un jeune bourdon

Et dans son baluchon de vent
Elle a mis son sourire
Et s'en est allée
Curieusement chaussée
De senteurs de résine
Et de pollen

Le bleu à ses poignets,
Elle l'a laissé.
L'étau en son esprit,
Elle l'a laissé.
Son honneur mutilé,
Son espoir ravagé,
Son nœud à l'estomac,
Tout cela,
Elle les a laissés.

Elle les a laissés,
Et s'en est allée
Sur les chemins de l'amour propre.