Le calme de la campagne

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Enfin le calme de la campagne ! Quel contraste avec le bruit et l'agitation de la ville, le brouhaha de la foule dans les rues, le vrombissement des voitures et des camions sur la route au bord de laquelle j'avais fait du stop ! On venait enfin de me déposer à l'orée d'un bois : le début de la randonnée que je comptais faire ce week-end ! Après deux heures de marche sur une piste forestière, j'avais atteint un petit replat herbeux dominant la vallée. C'est là que j'allais planter ma tente pour ma première nuit en solitaire.
Tout était nouveau pour moi. Je suis un citadin, plus habitué au jogging dans les parcs urbains qu'au camping sauvage. Au bord du burn-out, fragilisé par le stress professionnel, j'avais suivi le conseil d'un ami : « Pars quelques jours en randonnée, m'avait-il dit, le calme de la nature te ressourcera, tu reviendras revivifié ». En ce début de soirée, alors que je m'étirais en bâillant, je pensais déjà à la nuit merveilleusement calme et reposante que j'allais passer, enfin libéré des bruits de la ville.
Après un frugal repas, la nuit tombant, je me glissais dans mon sac de couchage, sous la tente. Au bout de quelques minutes, mon esprit se focalisa sur les stridulations aiguës d'un insecte. Crispant. Peu après, un hululement s'éleva et se répéta à intervalles réguliers. Sinistre. Au loin, un chien se mit à aboyer sans relâche. Épuisant. Puis une petite brise se leva : craquements des branches d'arbres, bruit du vent dans les feuillages. Impossible de dormir ! Et des cris d'animaux inconnus trouant la nuit... Angoissant. Vaincu par la fatigue, j'étais enfin en train de m'assoupir quand un fracas assourdissant me fit dresser brutalement. Un crépitement de mitraillette, une explosion, des lueurs filtrant au travers de ma toile de tente ! Des images de guerre se formèrent dans ma tête et, dans un un réflexe de survie, je bondis à l'extérieur pour aller me mettre à couvert sous les arbres voisins... Je fus alors copieusement douché par une pluie diluvienne ! Les bruits qui venaient de m'éveiller en sursaut n'étaient autres que les gouttes de pluie sur ma tente et les grondements de l'orage proche... Je poussais alors un long cri, plus fort que tous les bruits qui m'avaient assailli, et, attrapant mes ustensiles de cuisine, je me mis à frapper ma casserole avec ma cuillère le plus fort que je pus. Il n'était pas dit que je ne participerais pas, moi aussi, à ce tintamarre du soir que la nature avait déchaîné contre moi !

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