L’environnement vert et jeunes vietnamiens

Moi je suis différente. Je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais une extra-terrestre.

Ce matin, après avoir déguster un pho, mes doigts sur l'ordinateur, fébrilement, forment des phrases pour vous transmettre mon fervent souhait. Comment aider les enfants pauvres du village des pêcheurs de Som Côn, au sud de Nhatrang, dans la province de Khanh Hoà, Vietnam, à participer au séminaire d'étude des lauréats internationaux et à la 32 -ème journée du français des affaires, de l'Apfa (1).
Je suis à Som Côn, dans une classe de français avec une enseignante au sourire accueillant et une vingtaine d'enfants penchés sur des pages d'écriture. Ils sont entre seize et dix-huit ans, décidés à mieux connaitre la civilisation française et apporter leur contribution au développement de la francophonie au Vietnam.

Je suis envoyée par l'ambassade de France, à venir tester leurs connaissances. Comment m'y prendre ? Je me présente comme leur grande sœur ayant réussi le concours des jeunes entrepreneures pour la planète verte. Non, ce n'est pas une publicité mais pour ma mère, la fierté de me voir ainsi prête à entrer comme jeune pionnière francophone dans le cadre du développement durable de la mondialisation!

Dans la classe, ébahis, les jeunes m'écoutent : La planète qui nous entoure est remplie de bonnes et mauvaises choses. A vous de choisir lesquelles à conserver pour l'environnement et bien sûr comment vous allez vous y prendre.

Thuy-An, dix-sept ans, me tend un dessin sur lequel, il y a un petit jardin avec des légumes uniquement des tomates, haricots et courgettes. Elle explique que ses légumes doivent bien être arrosés seulement avec l'eau de pluie, recueillie dans une jarre posée au milieu de la cour. Son père l'a aidée à fabriquer un égouttoir en bambou pour recueillir l'eau. Ensuite, elle couvre la jarre pour éviter les mouches. Sa mère lui a dit que les mouches transmettent des maladies entre autres, le choléra et la conjonctivite. Or, dans sa famille, il y a eu un oncle décédé du choléra et un cousin, actuellement soigné pour la conjonctivite allergique. Thuy-An souhaite aussi ajouter quelques légumes pouvant s'installer dans leur voisinage, ne dérangeant pas les pieds de tomates (asperge, carotte, céleri, poireau, radis, salades, épinards). Mais il faudrait de la place pour les planter. Alors elle se tourne vers ses camarades et leur demande de planter des légumes dans leurs jardins, pour compéter les siens : Nous pourrons ensuite aller à l'hospice avec ces légumes à partager avec les personnes âgées.

Tout de suite, trois élèves proposent de le faire dans le lopin de terre de la commune disponible pour les villageois. En effet, les pêcheurs de Son Com ont besoin de légumes pour accompagner les plats des poissons de leur pêche. Dès lors, l'enseignante propose à ses élèves, à la fin des cours, de semer des graines de divers légumes, dans le lopin de terre de la commune. Elle se charge d'obtenir l'autorisation du comité populaire et du support financier des parents pour l'achat de jarres et l'installation de tiges de bambou pour recueillir l'eau de pluie. Les parents vont aider à l'achat des graines pour les alliacées (ciboulette, échalote, oignon, ail, protègent les courgettes contre les maladies cryptogamiques), les légumineuses dont les petit pois et haricot peuvent être plantés près des pieds de courgettes qu'ils fertilisent grâce à l'azote qu'ils piègent. Puis, les fleurs sont toujours de bonnes compagnes. La capucine est utile pour éloigner les punaises et attirer les pucerons, les soucis et œillets d'Inde sont efficaces contre les nématodes, La bourrache attire un grand nombre de pollinisateurs, indispensables pour avoir des courgettes en quantité. Le tabac d'ornement est un piège pour les aleurodes. Les aromatiques : la menthe, le basilic sert à protéger de l'oïdium, le thym, lui, est peu apprécié des limaces.

Après la classe, les jeunes sont contents d'aller jardiner. Les garçons bêchent la terre. Les filles ramassent les mauvaises herbes, les brûlent, ramassent les cendres pour servir de fertiliseurs.
L'environnement est sain. Il est considéré comme une condition préalable à la réalisation d'autres droits humains, dont le droit à la vie, à l'alimentation, à la santé et à un niveau de vie suffisant. Le droit à un environnement soutenable et sain est le plus souvent considéré comme un droit naturel, classé parmi les Droits de l'homme et les droits fondamentaux.

Au printemps de 2021, Thuy-An a gagné l'enthousiasme de ses camarades pour aider l'hospice avec des légumes sans engrais chimiques et ainsi a entretenu leur espoir de rencontrer d'autres jeunes lauréats internationaux.

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(1) Une rencontre internationale avec les lauréats de France, des pays de la francophonie et des pays francophiles www.apfa.asso.fr.