Est-ce à moi, une vieille femme, de vous apprendre le courage ? Ce questionnement, qui me hante, me rappelle au quotidien notre cour familiale case situé au cœur du village de Zemio. Ma grand-mère, Zomina, telle une reine, se pointe devant moi, son regard acéré fixé dans le mien. Elle est le baobab de notre famille, celle qui nous a vu grandir. La belle âme qui nous a éduqués avec affection et assurance après la mort de mes parents.
Je rêve de quitter ce village depuis mon enfance, de partir, loin de ce monde poussiéreux, de pénitence pour découvrir l'univers au-delà de nos limites. Ma grand-mère conçoit l'obsession de l'exil comme une fuite. "Fuir ne résout rien," disait-elle souvent. "Le courage, c'est de rester et de construire, ici, chez nous."
Ce matin-là, ses mots prennent une autre tournure. La sagesse de toute une vie de luttes et de sacrifices est perceptible sur son visage. "Regarde autour de toi," dit-elle en ouvrant grandement les bras. "Notre terre est riche, nos gens sont forts. Pourquoi courir après des rêves de l'Occident alors que nous avons tout ce qu'il faut pour réussir surplace ?"
Je baisse les yeux, poissé. Comme beaucoup de jeunes de mon âge, j'ai été suborné par les illusions de l'Europe, par ces histoires de bourgeoisie et de succès relatées par ceux qui reviennent, souvent en cachant les cicatrices de leur périple, oui, ils nous font croire que tout est rose.
Mais Zomina continue, sa voix ferme mais douce. "Je veux te raconter une histoire, celle de notre peuple, celle de nos ancêtres. Ils ont affronté les tempêtes, cultivé des terres ingrates, construit des villages prospères. Ils n'ont jamais cédé au penchant de l'exil. Leur courage a été de rester, de se battre ici même."
Je l'écoute, séduit. Elle me parle de Soundiata Keïta, de l'empire Mandingue, de la résilience des peuples qui ont surplombé la fatalité en restant unis. "Le vrai courage," conclut-elle, "c'est de bâtir ton avenir ici, parmi les tiens. C'est de transformer nos faiblesses en forces, nos rêves en réalités tangibles."
Captivé par ses paroles, je décide de changer de cap. Avec quelques amis partageant ma vision, nous lançons un projet audacieux : revitaliser l'agriculture locale en introduisant des techniques modernes et durables. Nous voulons prouver que le progrès et la prospérité peuvent naître ici, dans notre village, sans besoin de fuir vers des terres inconnues.
Les débuts sont difficiles, mais nous tenons bon. Petit à petit, notre projet prend forme. Nous convainquons d'autres jeunes de se joindre à nous, de croire en notre vision. Nous faisons appel à des experts, nous apprenons, nous innovons. Et peu à peu, notre village se transforme.
Le jour où nous récoltons notre première grande moisson, je regarde autour de moi avec fierté. Ce triomphe, nous le devons à notre détermination, à notre courage de rester et de nous battre. Je pense à grand-mère Zomina, à ses paroles qui ont allumé cette flamme en moi.
"Est-ce à moi, une vieille femme, de vous apprendre le courage ?" Oui, grand-mère, tu m'as inculqué des valeurs parmi lesquelles il y a le courage. Tu m'as véritablement enseigné le courage. Celui de croire en moi, de bâtir ma richesse ici, chez nous, et de prouver que l'Afrique peut rivaliser sans complexe à d'autres continents.
Je rêve de quitter ce village depuis mon enfance, de partir, loin de ce monde poussiéreux, de pénitence pour découvrir l'univers au-delà de nos limites. Ma grand-mère conçoit l'obsession de l'exil comme une fuite. "Fuir ne résout rien," disait-elle souvent. "Le courage, c'est de rester et de construire, ici, chez nous."
Ce matin-là, ses mots prennent une autre tournure. La sagesse de toute une vie de luttes et de sacrifices est perceptible sur son visage. "Regarde autour de toi," dit-elle en ouvrant grandement les bras. "Notre terre est riche, nos gens sont forts. Pourquoi courir après des rêves de l'Occident alors que nous avons tout ce qu'il faut pour réussir surplace ?"
Je baisse les yeux, poissé. Comme beaucoup de jeunes de mon âge, j'ai été suborné par les illusions de l'Europe, par ces histoires de bourgeoisie et de succès relatées par ceux qui reviennent, souvent en cachant les cicatrices de leur périple, oui, ils nous font croire que tout est rose.
Mais Zomina continue, sa voix ferme mais douce. "Je veux te raconter une histoire, celle de notre peuple, celle de nos ancêtres. Ils ont affronté les tempêtes, cultivé des terres ingrates, construit des villages prospères. Ils n'ont jamais cédé au penchant de l'exil. Leur courage a été de rester, de se battre ici même."
Je l'écoute, séduit. Elle me parle de Soundiata Keïta, de l'empire Mandingue, de la résilience des peuples qui ont surplombé la fatalité en restant unis. "Le vrai courage," conclut-elle, "c'est de bâtir ton avenir ici, parmi les tiens. C'est de transformer nos faiblesses en forces, nos rêves en réalités tangibles."
Captivé par ses paroles, je décide de changer de cap. Avec quelques amis partageant ma vision, nous lançons un projet audacieux : revitaliser l'agriculture locale en introduisant des techniques modernes et durables. Nous voulons prouver que le progrès et la prospérité peuvent naître ici, dans notre village, sans besoin de fuir vers des terres inconnues.
Les débuts sont difficiles, mais nous tenons bon. Petit à petit, notre projet prend forme. Nous convainquons d'autres jeunes de se joindre à nous, de croire en notre vision. Nous faisons appel à des experts, nous apprenons, nous innovons. Et peu à peu, notre village se transforme.
Le jour où nous récoltons notre première grande moisson, je regarde autour de moi avec fierté. Ce triomphe, nous le devons à notre détermination, à notre courage de rester et de nous battre. Je pense à grand-mère Zomina, à ses paroles qui ont allumé cette flamme en moi.
"Est-ce à moi, une vieille femme, de vous apprendre le courage ?" Oui, grand-mère, tu m'as inculqué des valeurs parmi lesquelles il y a le courage. Tu m'as véritablement enseigné le courage. Celui de croire en moi, de bâtir ma richesse ici, chez nous, et de prouver que l'Afrique peut rivaliser sans complexe à d'autres continents.