Au coeur d'un tumulte

Moi je suis différent. Je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais un extra-terrestre. Dans son ventre, comme tout être humain, n'etais-je pas resté pendant neuf mois dans cet espace au calme intérieur, loin de toute pensée ? Pourquoi en grandissant cet état laisse place au grand tumulte du monde ? J'étais venu au monde et j'ai remarqué ce nouvel état de choses qui m'était étrange. Du coup, J'ai émis un premier cri de détresse.
Je me nomme Pro-mental, il y'a onze ans que je naquis. Mes parents sont les descendants d'Adam et Eve, les premiers Pro-mental. A l'orée de ma neuvième année, le seuil du tumulte extérieur tout comme intérieur commença par m'alerter. Cela continua par m'etoufer jusqu'à mes onze ans. Dans ma tête, le tumulte intérieur, était excessif. J'appelle cela le flot incessant de la pensée presque incontrôlable ; de quoi perdre ma vraie identité. J'etais perdu. Qui suis -je ? Au secours !! Je vais sombrer. Soudain, je fus aspiré d'un vortex d'énergie:
-Sois calme me fit un homme vêtu de blanc, assis dans le silence, une boule de cristal en main.
-Comment veux tu que je me calme ? Mon monde est très agité de l'intérieur comme de l'extérieur.
Au loin, on entendit le crépitement des balles suivit d'un cri : "Allah wakbar !" On inspecta de plus près les voix. Un groupe d'hommes armés s'apprêtait à décapiter un otage. C'était une secte dénommée Boko haram. L'homme en blanc me banda les yeux pour ne pas voir cette scène maccabre.
Quelque part dans le Sahel, les djihadistes livraient une guerre farouche contre les militaires du G5. Les pourparlers de paix avaient accouché d'une souris, car les deux camps étaient obsédés par le mental qui, en retour, se servait d'eux sans qu'ils ne s'en rendirent compte. Je fis des pas en arrière tout doucement puis tombai dans le vide :
- Au secours ! criai-je.
Je fus réveillé en sursaut tout près de ma mère. Elle secoua la tête en me regardant d'un air triste. C'était le week-end. Je jetai un coup d'oeil au petit papier collé contre le mur de ma chambre : Je bosse à 15h. L'envie de regarder les infos m'asaillit. J'allumai la télévision puis tombai sur une chaîne d'information que papa avait suivie hier. Les premières images me choquèrent vivement. Des débris de carcasse d'un avion qui s'était crashé dans une région montagneuse. Selon les informations, Le copilote avait délibérément fait crasher l'appareil au moment où son collègue était partit satisfaire un besoin pressant. Aucun survivant. Triste, j'avais changé de chaîne. Un documentaire des deux guerres mondiales. Pourquoi tant de morts ? Pourquoi tant de villes détruites ? pourquoi Auschwitz ? Pourquoi Sobibor ? Cela n'avait donc rien enseigné aux futures générations, car la Syrie était toujours en feu : Alep étant devenue une cité en ruine. Qu'est ce qui ne vas pas ? Je me posais tant de questions. Soudain, il eut coupure d'électricité. Cela ne me gênait pas du tout. Mes yeux étaient toujours posés sur l'écran. Un silence régna dans le salon. Une paix que la jeunesse d'Idriss Deby n'avait guère connue. Une jeunesse témoin de perpétuelles guerres.
Je me concentrai de plus en plus sur l'écran noir. Soudain je vis des images d'un monde calme. Un monde dans lequel les armes avaient disparu. La femme n'était plus violée. Un monde n'ayant pas connu le 11 septembre, l'attaque du bataclan, Charly Hebdo... Dans les maternités, les nouveaux nés, riaient en venant au monde. Je sentis une main se poser sur mon épaule :
-Pourquoi es tu si calme, et que regardes-tu dans une télévision éteinte ?
-Un monde idéal maman! Notre monde va mal.
-Je sais mon fils, tu n'es pas le seul à qui cela préoccupe !
Le commun des mortels se reposait dans la nuit paisible. Dans le ciel étoilé, la lune mère de la quiétude éclairait le monde.
De l'autre côté à Sanan, capitale du Yémen, le soleil mère de la conscience pure se levait sur un camp de rebelle. Des touristes profitaient de ce soleil et des clapotis des vagues sur la côte d'Azur.
Nous sommes une vie sur terre a l'instar de la nature. Nous formons une biodiversité merveilleuse . La seule différence entre nous les hommes et les autres créatures c'est le mental. Le bruit incessant de ce dernier nous empêche de réaliser qui nous sommes en profondeur. Nous ne faisons qu'un avec l'univers.
Une voix retentit quelque part dans l'univers lors de la réunion des messagers de la paix le fameux P20
- Un autre pro-mental commence par prendre conscience de la réalité !
Une jeune demoiselle vêtue d'une robe rose venait de renter dans la salle :
- Jusque là il ne fait que rester conscient de même que sa mère. Mais il reste encore à faire. Transmettons-lui la dernière connaissance cette nuit !
-Oui Sa majesté ! Qu'il en soit ainsi.
J'étais assis sur un banc dans un parc. Soudain une voix retentit du derrière. La voix était si familière pourtant je ne la reconnus pas. Elle se rapprocha de plus près de moi. C'est en ce moment que je m'étais retourné. Soudain, j'aperçus une jeune demoiselle. C'était comme si j'avais perdu mon mental. Je ne pensais à rien à cet instant. Elle me sourit puis me prit la main :
-Je m'appelle PRÉSENCE je serai ton ami pour toujours. A présent ton nom ne sera plus pro-mental. Ton nom change en PRÉSENT, sois présent !
Elle se leva, me regarda puis partit. On aurait dit qu'elle avait enclenchée à nouveau le flot de pensée qui était en moi. Une voix me murmura :
- N 'écoute pas ce qu'elle a dit !
Je hurlai de toutes mes forces :
- Nonnnnnnnnn!!!!!!!
Je m'étais réveillé. j'étais plus conscient. La première pensée qui traversa mon esprit était celle du livre Le pouvoir de l'instant présent écrit par Eckhart TOLLÉ.
Je descendis du lit, porta mes sandales, puis descendit doucement les escaliers. A mon arrivée au salon, j'apercus un homme visiblement notre pasteur avec ma mère. Leur discussion semblait importante. Maman fit signe à ce dernier de ma présence, puis ils se sont tu et me regardaient. En ce moment, je me sentais comme un inconnu qui venait de rentrer. Monsieur Luc, notre pasteur me fit signe de m'asseoir :
-Bonjour mon fils, des esprits cherchent à te dominer on va prier et jeuner!
- Je me porte bien Tonton, maman sais de quoi je parle. Maman, je ne suis pas possédé comme vous le pensez, notre monde doit changer. Tonton prie pour que la paix règne au monde !
Les deux emirent des soupirs puis m'acceuuillirent dans leur bras !
Que la paix règne en abondance sur le monde !