Un enfant, pas comme les autres

Moi, je suis différent. Je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais un extra-terrestre.
- Si je n'étais pas enceinte et moins si ce n'était pas à cause de la mort précoce de mon mari, je ne serais pas confronté à ces difficultés dont je ne sais pas quand cela prendra fin. Je n'ai pas le choix. Or, j'ai des enfants qui peuvent m'aider et qui peuvent me faire quitter ce joug. Mais eux tous m'ont abandonné pour la ville. Si c'est mon destin, je le félicite. Je ne savais pas qu'il me laissait en ce jour sinon, mieux de l'accompagner est le seul moyen. Il m'a laissée dans cet état et beaucoup de personnes m'embêtent. Ils disent que je ne connais pas l'auteur de ma grossesse, sans penser à connaitre ma servitude. Mon mari m'a quitté, mais aussi Mimi, mon aînée n'a jamais demandé d'après moi. Ulio, le seul garçon sur qui je comptais aussi m'a abandonnée. Est-ce mon destin ?
C'est un printemps où tout est calme et seul le vent virevoltant et espiègle dressaient leurs lois. L'éclat du soleil qui obligeait les têtes humaines à aller se réfugier dans les dortoirs poussa ces quatre à aller siéger sous l'arbre à palabre planté au lieu du grand bungalow. Leur assise a donc un but.
Oncle Tchango: Bonjour mes chers qui sont ici, vous n'êtes pas sans savoir le pourquoi de notre rencontre ce soir. D'abord que les mânes de nos ancêtres acceptent mon frère défunt. J'étais à la maison hier soir quand Ulio, son garçon était de passage soi-disant qu'il veut qu'on lui donne l'héritage de son père. Donc comme je suis son oncle, je dois vous prévenir d'abord.
Mimi-non(Mère de mimi) : C'est trop tôt. On vient juste d'enterrer son père. Normalement, Ulio ne devrait pas venir vers vous. Je suis sa mère. Il peut venir me parler de ça. Donc qu'il oublie d'abord l'héritage.
Ulio: Maman, j'ai besoin de mon héritage et puis c'est tout.
Oncle Tchango: On n'a pas le choix de lui donner ce qu'il demande et je crois qu'il a raison. Alors sortez les papiers
Mimi: Ça ne se passera pas. Je suis l'aînée et j'ai droit à la parole. C'est la décision de maman qui passe.
Ulio: D'ailleurs, tu es une fille. Donc la ferme.
Oncle Tchango: Et tu as raison mon fils. Donc sortez nous les papiers.
Mimi-non : Jamais. Connaissez-vous les peines qu'il avait subit avant de payer ces parcelles ?
Trois jour après.
Mimi(avec un ton agressif): Maman,il est temps de me donner ma part d'héritage. Sinon...
Mini-non : Tu es malade pour me parler ainsi. Je comprends. Ils t'ont envoûter aussi non? Tu es en complicité avec ton frère et votre oncle bandit. Mais vous n'allez pas réussir.
Mimi: On verra.
Les images qui venaient sur le visage de Mimi-non, une fois en posant ses fesses sur une racine d'avocatier. Elle se rappelle de cette nuit qu'elle a été virée de cette maison par ses enfants et Tchango. Toujours dans son état quand une dame apparait et voulant la dépasser, cette dernière revient vers elle.
- Maman, bonsoir. Vous avez quoi et vous êtes seules sous cet arbre, les yeux mouillés de larmes.
Finissant d'expliquer brièvement son état d'âme à cette curieuse vieille, c'est la maison de cette dernière qui l'a accueillie. Une maison situant au beau milieu de la brousse. Mimi-non, étonnée de se retrouver dans cette concession, n'avait pas le choix car qui n'a rien, ne s'oppose à rien. C'était grâce à cette dame qu'elle a pu mettre au monde un garçon, un enfant, mais pas comme les autres.
Je ne savais pas que j'aurai un enfant qui essuyera mes larmes.
Elle n'attendait que mon âge mature pour savoir ce qu'elle a mis au monde comme fils. Elle attendait que j'ai l'âge de raison avant de me qualifier d'un adjectif dont elle même ne connait pas l'origine. Elle est très contente quand mes enseignants me traitaient d'intelligent. Elle était à l'aise quand je revenais de l'école avec mes bulletins qui confirment que j'étais le premier de ma classe. Elle était fière quand elle me voyait évoluer. Mais son seul souci, c'était de me voir différent parmi tant les enfants. Malgré mon âge mineur, je suis le seul enfant adorant de ma maison. Je n'insulte personne et quand je vois les grands je me met à genou pour les saluer. Ma daronne ne cesse de m'observer à tout moment.
Terminant le cours primaire, c'est le cours secondaire qui m'avait accueilli. Vu que je suis un enfant docile et pour m'empêcher de copier l'éducation de la rue, elle me guide avec des conseils. Quand mes amis d'enfances créent d'ennuis à leurs géniteurs, c'était le contraire à mon niveau et elle est très contente. En classe de quatrième elle a constaté que je veux commencer par aller à la chasse de ce qui me perdra le temps. De ce fait, elle m'invite seul dans la chambre et une discussion entre l'enfant et sa mère commença.
Ma mère : La voie que tu veux emprunter n'est qu'une voie de regret. Cette voie était, est, et sera la seule qui ruine la vie des jeunes. Elle freine l'évolution de tous ceux qui veulent l'emprunter précocement. Pour cela, je veux que tu fais face à ton éducation que de courrir derrière les filles. Mon fiston, je veux que tu sois un exemple pour les autres.
Finissant d'écouter ces conseils, Pipi remercie sa daronne avec modestie. Depuis ce jour, il évite les filles et son seul souci, c'est d'avoir le diplôme que sa mère veut de lui. Dans son établissement, il n'a jamais laissé sa première place à quelqu'un d'autre. Il a obtenu son BEPC et son baccalauréat en un seul coup. Or, quand il était en troisième, un malheur les avait abattus. Sa mère tomba souffrante et ses économies ont été épuisées et à la fin du mois, sa daronne ne trouva pas les frais de loyer. Le propriétaire les avait virés une nuit. Pour aller où ?
Les deux dans le noir cherchaient seulement où mettre la tête en attendant le jour.
Le marché de Ouando(Une foire du Bénin).
Il chichota des mots secrets dans l'oreille de sa genitrice. Heureuse, Pipi-non s'est déguisée en une aveugle et Pipi tenait sa main. Ils ont commencé par quémander en ce jour. De huit à seize heure, Pipi-non paya le loyer et les frais de sa petite boutique de commerce. Pipi, jour et nuit ne fait que demander à Dieu de lui orienter vers le chemin qui le conduira vers sa gloire. Il ne cesse d'accompagner les maçons dans les week-end afin de donner un coup de main financier à sa daronne.
Après les résultats du baccalauréat, il fut boursier. Il gérait sa vie estudiantine et la vie de sa mère avec cette miette qu'il a reçu de la main de l'État. Il revenait du campus en ce jour et arrivé à la maison, il vit sa mère qui est sur le point de rejoindre les ancêtres. Rapidement, Pipi ressort de la chambre et revient des minutes après avec un zemidjaman. C'est un hôpital qui les avait accueillis. Or, dans sa poche, il n'avait que 1285 franc CFA. Quand sa mère fut accueillie dans le bloc, il a commencé par tourner en rond en demandant silencieusement où il trouvera l'argent si on lui prescrit l'ordonnance. Toujours dans ses pensées quand un agent surgit.
Agent : Qui est avec la malade prénommée Pipi-non ?
-C'est moi.
Répondit-il.
Allez nous chercher ces produits. Lui disait l'agent en lui tendant l'ordonnance.
Il récupère cette feuille au mine d'encre et sort. Au beau milieu de la cour de cet hôpital, il s'assoit par terre sous un soleil ardent et commence par pleurer. Tous les passagers le regardent avec des regards curieux. Pipi était toujours dans son corps de chagrin quand une fille très belle se présenta devant lui.
La fille: Jeune homme. Qu'as-tu?
Pipi lui tendit l'ordonnance.
Pipi : Ma mère se trouve entre la vie et la mort et voici l'ordonnance que je dois payer avant que ma génitrice revienne en vie. Or, même 5f me dépasse.
La fille lui demande de l'accompagner. Il n'a pas hésité et la suivre. Avec l'aide des parents de la fille, il a payé les médicaments. Et depuis ce jour, la fille ne cesse de les venir en aide.
Moi, j'ai été différent. Je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais un extra-terrestre. Donc j'ai été pour elle un enfant dont elle attendait.