Écrire

Moi je suis différent. Je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais un extra-terrestre.
Je ne trouve pas ma voie. Je pense qu'il est inutile de se battre pour finalement mourir; de voter pour des politiques qui ne songent qu'à se nourrir ou encore d'aimer car on finit par souffrir. Autant que je ne sais si je finirai par produire un texte potable. J'écris car j'en ai envie. Mais, pourquoi ? Ai-je du talent ? Parfois je pense faire des textes de chansons car je ne finis pas mes livres. Il y a deux semaines que j'ai envoyé quatre nouvelles à un éditeur. Un roman c'est dur. Il m'a envoyé un mail. Une réponse à mes efforts. Lorsqu'on est amateur, on espère toujours que le coup d'essai sera le coup de maître. Je souhaite garder en mémoire ce que j'ai ressenti avant le succès. Huh... J'inspire...


J'ai ouvert le mail...mission terminée.
"Votre tapuscrit n'a pas été retenu par notre équipe pour une publication prochaine. Nous restons ouverts à recevoir d'autres de vos textes. Cordialement."


Il suffisait de si peu pour enterrer une journée et il fallait beaucoup plus que quelques semaines d'efforts pour être valablement publié. Aurais-je été célèbre, star du X et peut être ce serait passé. Il semble qu'il est plus simple de vendre des noms connus. Fichu monde capitaliste !


Cela faisait plus d'une demie heure qu'Aline me regardait par dessus le placard vernis de la salle à manger qui me mettait à l'abri du salon et me servait de bureau. Du haut de ses quatre ans, elle lisait la peine dans mes yeux et me dit docilement, sans s'approcher ; peut être savait-elle que certains câlins n'effaçaient pas la peine: "Ils accepteront le prochain. Sinon tu es déjà le poète de maman et le romancier de notre destin". C'est impressionnant comme elle avait mémoriser les mots de sa mère. Quoiqu'ils sonnaient encore plus beaux venant de ses petites lèvres toutes roses et sèches à force de sucer des bonbons et de ces jolis clapotis qui résonnent lorsque sa langue qui a encore tant de mal à prononcer correctement les mots tourne dans sa bouche.
Nous nous sommes rendus ensemble dans la cuisine. Judith faisaient des crêpes. Ça sentait bon. Elle nous avaient entendu. Les femmes... Quelle ouïe ! Elle m'a souri et pour me détendre m'a dit: " Je continue de publier un peu plus chaque jour des manuscrits de toi. Ton premier livre est un succès grandissant et j'ai déjà foi au deuxième." se touchant son gros ventre. J'ai souri.
Comme je les aime! Léonard c'est mon nom, pour ceux que ça interesse. Je suis un homme heureux. Enfin, j'essaye.