Utopie d'un soir

Étudiante en Communication-journalisme. Passionnée d'écriture ✍ et de la découverte. Pour moi, le monde est un imaginaire que je prends plaisir à raconter à travers l'écriture. ... [+]

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux, pour ne plus percevoir un brin de lumière au fond du couloir ? Comme un rêve j’y ai cru, j’ai cru en une vie que j’imaginais paisible, mais qui très vite est devenue pénible.
On croit au bonheur, on renonce au doute, malgré les peurs, on continue la route.
Et si je vous racontais tout, me croiriez-vous ?
Comprendriez-vous mes moments de faiblesse ?
L'accepteriez-vous si je vous disais qu'il me mettait du feu aux fesses ?
J’étais loin de m'imaginer que la vie serait un séjour sans allégresse...devrais-je pleurer ou assumer ce choix  ?
En croyant voir un ange, j'ai rencontré un démon. Je me retrouvais en lui, il était mon tout. Sait-il vraiment ce que je ressens? Et si j'en parlais ? Vous me traiterez sûrement de tous les noms, parce que je n'ai pas pu le dire, parce que j'ai pris sur moi, parce que je n'ai pas osé le dénoncer.
Mais comment l’imaginer ? Puisque dans ce genre de situation, on veut croire en un changement, on espère voir un miracle pour enfin vivre un amour sans contrefaçon.
J'y ai cru, mais il est resté cru.
Constamment battue, je me suis tue. Je croyais en mes sentiments personnels, mais sincèrement je n'aurais pas dû. Femme forte à l'extérieur, que voulez-vous ?
Cadre supérieur, que feriez-vous ?
Ne m'en voulez pas car j'ai agi avec le cœur et non avec ma tête.
Humiliation et tortures sont des moments les plus sombres à vivre surtout quand cela vient d'un être qu'on a langoureusement aimé.

Alors, Je n’avais pas choix...

Depuis toute petite, je rêve d’un mariage somptueux, une vraie princesse en herbe avec pour seul objectif, trouver le prince charmant. Mon beau et tendre futur époux que je chérissais inlassablement dans mon imaginaire. Je le connaissais, je savais tout de lui.
Un soir, j’ai organisé une petite fête entre filles à la maison. À l'heure du repas, je me suis rendu compte plus tard que j’avais omis d’acheter à boire. Dans l’incapacité de sortir, je me suis vu dans l’obligation de commander en ligne. La personne au bout du fil, me répond en disant que le service était déjà fermé, « Je peux cependant me déplacer si vous le souhaitez Madame » me dit-il. Face à une telle gentillesse, je n’ai pu contenir ma reconnaissance. C’est sans réfléchir que j’ai acquiescé. Peu de temps après, on sonna la porte. Je m’empresse d’ouvrir avec grand sourire probablement à cause de cette histoire hilarante que racontaient les filles.
En guise de remerciement, j’ai invité le monsieur à se joindre à nous. C’est tout naturellement qu’il a accepté, quoique sa présence gênait certaines d’entre nous. Par contre, une chose était sûre, c’était un bel homme avec beaucoup de charme, il avait tout pour plaire. A force de l’entendre parler, ma timidité à refait surface. Comme une enfant, je me suis mise à sourire à chacune de ses blagues. Faut croire qu’il m’avait conquis en quelques heures, je n’ai guère pu dissimuler ce que je ressentais, une sorte de puberté instantanée. Et si le bonheur avait frappé à ma porte? Me suis-je questionnée.
L’illusion d’un soir lorsqu’il demande à prendre mon numéro. Ce fut une belle soirée, un peu plus que ce dont j’avais imaginé. Il est parti laissant derrière lui, une flamme allumée.
Une fois rentré, il m’appelle pour me remercier, je reste hypnotiser par le ton mélodieux de sa voix, les yeux à me remémorer chacun de ses gestes.
Les jours passent, les mois se succèdent, notre histoire qui paraissait éphémère donne naissance à une vraie relation de couple. Le temps d’un instant, j’étais dans une bulle, un véritable conte de fée, je n’avais pas de mots pour décrire ce que je vivais. Un bonheur inestimable que je ne croyais plus revivre un jour. Quelle prière avais-je donc fait pour mériter cet homme qui me couvre de cadeaux, m’offre son attention, quelqu’un de drôle et d'intelligent. À ce moment-là, un regard suffit pour déterminer la réciprocité de notre amour. Au bout de 8 mois de relation, j’ai pu réaliser mon fameux rêve de mariage. Le bonheur du monde était à mes pieds et monsieur m’avait dans sa main.
Le mariage passé, une vie officielle à deux pouvait commencer, on vieillira ensemble j’en suis sûre, quoique ses sorties inopinées devenaient répétitives. Je ne trouve cependant aucun mal à cela. En effet le mariage n’exclut pas la liberté, c’est bien ce que je croyais. Par conséquent, je me suis un peu obstinée à sortir avec lui, afin d'organiser des activités externes en couple. En revanche, il a rejeté cette idée avec fermeté.
Les nuits se sont enchaînées sans que je ne comprenne comment en sommes-nous arrivés là. Un retournement de situation spontanée, à en croire qu’il n’était pas aussi parfait. Il s’est allié à un groupe d'amis alcooliques que je ne connaissais pas.
Mes nuits de princesse deviennent agitées, toujours assise sur une chaise à attendre son retour. Il était hors de question que cette histoire m’échappe.
J’ai exigé le dialogue, je voulais des explications claires et nettes, il s’est contenté de me répondre à sa façon, c’est ce soir-là qu’il me frappe pour la première fois à l’aide d’un pot de fleurs posé sur la table. J’ai perdu connaissance pendant un moment, j’entendais néanmoins sa voix «tu es à moi, je te possède, je n’ai pas de compte à te rendre ». Malheureusement, une fois appelle deux fois, jusqu’à devenir une habitude.
Le poids de ma naïveté sur mes épaules à toujours lui trouver des excuses. Le désir de tout pardonner à celui qu’on aime, m’a éludé l’idée d’expliquer ce tumulte à un tiers. C’était pourtant là, le début de la fin. Les jours qui ont suivi étaient plus violents, il m’a emmené vivre dans une zone périphérique, a confisqué mon téléphone, coupé internet à la maison et a envoyé une lettre d'abandon de poste à mon bureau. Je suis à sa merci.

Les soirs, il m’oblige un rapprochement corporelle hideux, en cas de résistance, je recevais une flamme de bougie sur mes parties génitales et me rase la tête avec le tesson d’une bouteille de bière, me force à signer des documents confidentiels.
Je me suis retrouvée face à mes choix, le visage rempli de larmes qui se mélangeaient à ma sueur, les nuits paraissent longues, emmuré dans cette chambre à ressasser ce passé heureux en apparence. J’ai beau envoyer un signal, personne ne venait à ma rescousse. Je n’ai vu aucune transition, l'ange s’est transformé en démon. La croix de mon ignorance en face, à me répéter « si je savais ».

L’abnégation constante pour un mariage périlleux, est-ce bien ce que me réservait cet avenir impétueux? Le plus dur n’est pas de supporter ces violences, mais de ne pas comprendre pourquoi il agissait ainsi.
Ne sachant plus à quel saint me vouer, je me suis mise à cogiter, c’était lui ou moi. Alors, j’ai pris l'initiative de me suicider, de toute façon personne n’était à ma recherche. Je suis dans le noir, et si le paradis existe, en mourant, je trouverais surement un peu de lumière. Plus rien ne m'accroche à la vie, mon seul péché est celui d'avoir sincèrement aimé, partir pour ne plus revenir reste ma seule issue.
J’ai voulu me jeter discrètement du toit lorsque j’aperçus un chasseur au loin, nos regards s’étant croisés, il s’est empressé à venir m’aider, pendant que TARRY « Mon époux » fume tranquillement dans salon sans savoir ce qui se passe dehors.

Ce chasseur m'a sauvé la vie, grâce à lui, j'ai réussi à m’enfuir de cette emprise. J’ai tout expliqué à la police sans porter plainte, elle s’est chargée de le retrouver, le reste ne m'intéressait guère
La vengeance se fera naturellement... Je refuse d'être une éternelle victime, mon cœur est fait pour aimer, vivre et retomber amoureux. Souvenez vous, Pierre Perret a dit un jour: «le chagrin d’amour ne dure que jusqu’au prochain amour.
Et moi, je sais que cela ne va plus tarder.