Tourbillon

«Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés? Peut-être les deux»
Parfois j'ai juste l'impression que c'est ce qu'il me faut. Cela réveille tous mes sens tant bien que les maux. J'ai l'impression d'avoir perdu les mots. Je perds la subtilité d'exprimer ma pensée. Elle est remplie de mille mots entremêlés. Ces mots dont la seule sensation me tue à l'intérieur. Je la ressens à l'intérieur me briser, mais je vie. Oui je vie de plus belle, comme s'il me fallait cette douleur. Elle devient vitale. Elle pénètre mon âme et je la sens grandir. Je plonge donc au fond pour trouver les vers adéquats, me permettant de décrire ce sentiment complexe que je ressens. Oui cette envie de vivre et de mourir. Oui cette envie de rire et de pleurer. Cette envie de me sentir aimer et haït. Je souris et je souffre de mon sourire. Les mots manquent toujours à l'appel. Je fais donc le vide. Oui ce vide que je ressens, qui m'envahit et m'entraine. J'ai envie de crier au monde que je l'emmerde. Oui mais je l'aime, je l'adore et j'aime cette douleur. Parfois la douleur c'est juste ce qu'il faut. Cela réveil les sens endormis. Vous perdez peut-être les mots, mais vous sentez au plus profond que vous viviez. Dans votre voix raisonne cette mélodie. On l'entend mais on ne la comprend pas. Cela vous fait rire, mais cela vous achève. Tel le cri d'un blessé dans le désert. Je sais que personne ne m'entendra, mais je crie espérant que quelqu'un m'entende. Oui c'est à ce moment précis que je me sens vivre et mourir. Je crie de plus belle, espérant toucher le coeur d'un être qui n'existe point. Oui mais il existe cet être, quelque part dans mon euphorie. Je la cherche du regard, de la pensée, du ressentit, mais il reste insaisissable. Je le perçois pourtant. Parfois tout ce qu'il faut c'est cette douleur. Elle est peut-être amère, mais elle a un goût exquis m'entrainant au-delà de l'horizon. Je vois le monde tel que personne ne peut le percevoir, seul cet être perçu insaisissable que je veux croire saisissable. C'est juste que je vis, oui vis à l'adrénaline de cette douleur qui me donne vie. Je vis et c'est l'essentiel, même si je trépasse.