Je serai bientôt morte, à moins d’un miracle. Je ne suis plus qu’à six cents mètres du sol et toute ma vie défile devant mes yeux. Elle se fige sur la rencontre avec Raoul. Une rencontre à trois mille mètres d’altitude accrochés à des sangles reliées à un harnais avec des voiles au-dessus de nos têtes. Raoul est champion de France en parachutisme de précision d’atterrissage et de voltige.
Moi, je suis Lucie. J’ai trente ans, les yeux brillants et pétillants et les cheveux châtains courts. Je suis une trompe-la-mort et une adepte forcenée du parachutisme par amour pour Raoul. Je pratique la même spécialité que lui. Il m’entraîne fermement ! Il y a deux ans, j’avais été sélectionnée en équipe de France et je m’entraînai essentiellement à la voltige.
Ces derniers temps, je saute environ une dizaine de fois par jour. La compétition approche, plus que quinze jours. Après un briefing, la routine, nous décollons pour atteindre 5 000 mètres d’altitude.
Un damier multicolore
Le paysage est magnifique, vu d’en haut : un damier multicolore. Oui, l’Alsace est bien verte, mais couverte de champs de maïs. D’un côté, nous avons une vue sur la plaine d’Alsace, de l’autre sur les Vosges. En portant le regard vers l’horizon apparaît la forêt noire, que les frontaliers et les Allemands appellent le Schwarzwald. C’est une forêt de conifères d’environ 160 km de longueur pour 60 km de large avec le lac Titisee à une heure de route de l’Alsace.
Devant nous, la ville de Sélestat, orgueilleuse de son patrimoine bâti exceptionnel, dont la bibliothèque humaniste. Un peu plus à droite de la ville on aperçoit L’Illwald et le Grand Ried, deux sanctuaires naturels qui abritent des daims sauvages et des courlis cendrés.
Se poser au plus vite
Dans le petit Piper, avion de 6 places, nous nous trouvons à l’aise. Le pilote entame le grand virage pour nous positionner en face de l’aérodrome de Colmar. Apparaît à notre regard le château du Haut-Koenigsbourg. Il me reste 5 minutes avant le saut, ce sera le dernier pour aujourd’hui.
Raoul est toujours à mes côtés. Il sautera quelques instants après moi.
Il me donne les dernières recommandations, car la sortie de l’avion est pour moi un moment particulier. Je n’oublie pas le saut ou mon parachute a accroché la carlingue de l’avion. Ce qui m’avait totalement déstabilisé. Je suis allé au plus direct pour me poser dans une clairière d’une petite forêt située à l’aval du terrain d’aviation. Un souvenir traumatisant même pour une sportive chevronnée.
— Tu te laisses tomber les bras auprès du corps durant 2 à 3 secondes, me conseille Raoul.
Nous approchons ! Raoul me donne une dernière petite tape sur l’épaule. Go, je te suivrai, me lance-t-il.
Chute libre
L’adrénaline permet de m’adapter aux conditions de la chute. Je dépasse les 200 kilomètres-heure. L’excitation me rend euphorique. J’effectue mes arabesques, les figures imposées que je présenterai lors du prochain Championnat de France. Le saut est parfait. J’approche de plus en plus près du sol. Lors de ma dernière pirouette, je vois Raoul, qui s’approche de moi en chute libre.
Je lui crie : Raoul ouvre ton parachute, sinon tu vas t’écraser.
— Que lui prend-il ?!
Il me dépasse dans sa chute, il lui reste 200 mètres pour ouvrir son parachute, quasiment plus que quelques secondes. Il gesticule, me fait de grands signes.
Je n’ai pas la moindre idée de ce qu’il veut me faire comprendre. Il disparaît. C’est à ce moment qu’une anormalité intervient dans ma descente, ma chute s’accélère. Je porte mon regard vers la voile du parachute. La stupeur me saisit. La voile est partie en torche.
J’ouvre le petit parachute de secours. Peut-être me sauvera-t-il la vie ? De toute manière, il ralentira ma chute.
Je comprends enfin ce qu’a voulu me dire Raoul. Ce serait dommage de mourir par un si beau soleil et si proche de mon but : devenir championne de France de voltige.
Ce n’est pas compter sur les qualités de Raoul. Dans sa folle chute libre, il voyait venir l’accident de Lucie, qu’il a anticipé. La future championne de France a pu s’accrocher à Raoul.
Ils ont atterri, serré l’un contre l’autre avec un grand sourire, sous les applaudissements des personnes qui avaient assisté au spectacle. Lucie avait quelques larmes qui perlaient sur son visage quand elle a invité Raoul à aller déguster une torche aux marrons.
Moi, je suis Lucie. J’ai trente ans, les yeux brillants et pétillants et les cheveux châtains courts. Je suis une trompe-la-mort et une adepte forcenée du parachutisme par amour pour Raoul. Je pratique la même spécialité que lui. Il m’entraîne fermement ! Il y a deux ans, j’avais été sélectionnée en équipe de France et je m’entraînai essentiellement à la voltige.
Ces derniers temps, je saute environ une dizaine de fois par jour. La compétition approche, plus que quinze jours. Après un briefing, la routine, nous décollons pour atteindre 5 000 mètres d’altitude.
Un damier multicolore
Le paysage est magnifique, vu d’en haut : un damier multicolore. Oui, l’Alsace est bien verte, mais couverte de champs de maïs. D’un côté, nous avons une vue sur la plaine d’Alsace, de l’autre sur les Vosges. En portant le regard vers l’horizon apparaît la forêt noire, que les frontaliers et les Allemands appellent le Schwarzwald. C’est une forêt de conifères d’environ 160 km de longueur pour 60 km de large avec le lac Titisee à une heure de route de l’Alsace.
Devant nous, la ville de Sélestat, orgueilleuse de son patrimoine bâti exceptionnel, dont la bibliothèque humaniste. Un peu plus à droite de la ville on aperçoit L’Illwald et le Grand Ried, deux sanctuaires naturels qui abritent des daims sauvages et des courlis cendrés.
Se poser au plus vite
Dans le petit Piper, avion de 6 places, nous nous trouvons à l’aise. Le pilote entame le grand virage pour nous positionner en face de l’aérodrome de Colmar. Apparaît à notre regard le château du Haut-Koenigsbourg. Il me reste 5 minutes avant le saut, ce sera le dernier pour aujourd’hui.
Raoul est toujours à mes côtés. Il sautera quelques instants après moi.
Il me donne les dernières recommandations, car la sortie de l’avion est pour moi un moment particulier. Je n’oublie pas le saut ou mon parachute a accroché la carlingue de l’avion. Ce qui m’avait totalement déstabilisé. Je suis allé au plus direct pour me poser dans une clairière d’une petite forêt située à l’aval du terrain d’aviation. Un souvenir traumatisant même pour une sportive chevronnée.
— Tu te laisses tomber les bras auprès du corps durant 2 à 3 secondes, me conseille Raoul.
Nous approchons ! Raoul me donne une dernière petite tape sur l’épaule. Go, je te suivrai, me lance-t-il.
Chute libre
L’adrénaline permet de m’adapter aux conditions de la chute. Je dépasse les 200 kilomètres-heure. L’excitation me rend euphorique. J’effectue mes arabesques, les figures imposées que je présenterai lors du prochain Championnat de France. Le saut est parfait. J’approche de plus en plus près du sol. Lors de ma dernière pirouette, je vois Raoul, qui s’approche de moi en chute libre.
Je lui crie : Raoul ouvre ton parachute, sinon tu vas t’écraser.
— Que lui prend-il ?!
Il me dépasse dans sa chute, il lui reste 200 mètres pour ouvrir son parachute, quasiment plus que quelques secondes. Il gesticule, me fait de grands signes.
Je n’ai pas la moindre idée de ce qu’il veut me faire comprendre. Il disparaît. C’est à ce moment qu’une anormalité intervient dans ma descente, ma chute s’accélère. Je porte mon regard vers la voile du parachute. La stupeur me saisit. La voile est partie en torche.
J’ouvre le petit parachute de secours. Peut-être me sauvera-t-il la vie ? De toute manière, il ralentira ma chute.
Je comprends enfin ce qu’a voulu me dire Raoul. Ce serait dommage de mourir par un si beau soleil et si proche de mon but : devenir championne de France de voltige.
Ce n’est pas compter sur les qualités de Raoul. Dans sa folle chute libre, il voyait venir l’accident de Lucie, qu’il a anticipé. La future championne de France a pu s’accrocher à Raoul.
Ils ont atterri, serré l’un contre l’autre avec un grand sourire, sous les applaudissements des personnes qui avaient assisté au spectacle. Lucie avait quelques larmes qui perlaient sur son visage quand elle a invité Raoul à aller déguster une torche aux marrons.
Suis contente pour eux, l'idée est vraiment bonne, j'aime les descriptions de la région et de ce sport.
Peut-être un traitement un peu différent aurait intensifié l'émotion, l'héroïne ne semble pas trop inquiète à l'idée de mourir.
C'est en tout cas un des grands pouvoirs de l'écriture, que de pouvoir créer et recréer des fictions qui ressemblent à la réalité, et de réécrire la réalité pour qu'elle ressemble à une fiction. Je vous souhaite à vous et votre connaissance bien des bonnes choses.
Belle description de votre région
Bravo
Bravo Adrien et mes voix.