Ses rêves et la peur !

Créer un monde merveilleux par l'écriture! Exprimer les faits de la réalité par ma plume! ?Mon rêve ?

«Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés? Peut-être les deux.» Ces paroles pleines de troubles étaient celles d'une petite lycéenne, remplie de rêves pour l'avenir mais seulement en classe de troisieme. Chaque jour, elle ne cessait de se torturer les idées en répétant sans ces phrases:« je n'arrive plus à rien cerner à ce qu'est réellemnt la vie! Pourquoi tout me semble t-il si différent? Si impossible et sans valeur! C'est vrai que je ne suis pas encore assez grande mais tout me semble terminé et sans espoir.» Après cette lamentation, elle chercha son vieux père pour se consoler, car c'était son seul socle. Assise sur une natte tissée à la paille, la petite fille semblait si pensive et désespérée. Ses animaux de compagnie l'entouraient mais elle ne constatait nullement leur présence. Soudain, un mouvement brusque attira son attention: papa était de retour. Un léger sourire ornait leur salutation, mais pas assez pour masquer la peine que ressentait la fille à la peau ébene. Le père enleva sa vieille veste assez délavée, tira avec beaucoup de difficultés une seconde natte et s'assit près de sa fille. « Alors Mâ, comment vas-tu? Pourquoi es-tu si calme?» À ces mots, leurs regards se croisèrent et quelques minutes après, elle réprit, comme parlant toute seule:« Quand je serai plus grande, je viendrai en aide aux enfants de la rue. J'utiliserai tout ce que je gagnerai pour Construire pour eux un très grand refuge.» Ceci était le plus grand souhait de Madingba, âgée seulement de quatorze ans. Ce n’était surement pas le rêve le plus facile à réaliser, mais pour elle, tout est possible lorsqu’on est plus grand. Dans un petit village de la place, elle avait de la chance de faire ses études dans un lycée bilingue, où son vieux père était enseignant. Le village Nyakwe n’était pas le plus beau du monde, mais ses palmiers aux feuillages verts, ses jeunes cacaoyers a tord et à travers ainsi que ses nombreux arbres fruitiers, constituaient une partie de son charme. Mines de rien, l’environnement était riche d' animaux de forêt et domestiques. Les habitats n’étaient pas tous modernes, mais c’est dans une belle maisonnette en terre battue que vivait Madingba et son père. Leur sol cimenté, leur plafond et leur petit téléviseur faisaient de leur maison un logis différent des autres. Les jours passaient, et la petite fille s’évertuait à faire du bon travail a l’école comme à la maison. Il fallait se lever tôt à cinq heures du matin, faire des petites révisions avant d’emprunter le chemin qui mène a l’école. Madingba et son père étaient parmi les premiers à saluer la rosée du matin entre vingt-et-cinq kilomètres de route, afin d’être ponctuels en classe. Le soir venu, il fallait accompagner papa à la cuisine pour faire à manger. La petite fille, assise sur sa chaise tissée en bambou, ne quittait pas des yeux les actions de son père et lui venait en aide quand besoin y était. Elle était pour son veuf père, le meilleur cadeau du ciel. Un cadeau aimé par les enseignants, apprécié par les mamans du village, et côtoyé par bon nombre d’enfants de son âge et même plus grands.
Elle ne pouvait jamais imaginer que Les jours s'assombriraient de la sorte pour elle. Elle vivait joyeusement jusqu'au jour où les informations télévisées vinrent chambouler sa vision! Le monde entier était plongé dans un chaos total: des personnes perdaient la vie en grand nombre, à un même endroit, au même moment, et d'un même mal. Oui, une épidemie avait frappé à la porte de l'univers entier et même les contrés du monde les plus puissantes n'en pouvaient rien. Madingba ne savait que penser! Allait-elle mourrir sans réaliser son rêve? Était-il possible de tout changer par de simples paroles? Non! Elle avait beau mumuré, la psychose de cette nouvelle situation inquiétante était son quotidien. Malgré cette situation, la petite lycéenne resta accrochée à son rêve le plus cher, surtout lorsqu’ elle suivait les informations télévisées et voyait la souffrance des autres. Elle priait sans cesse et veillait scrupuleusement au respect des règles édictées pour éviter d'être trempée dans le bain de ce mangeur de rêves. Les jours devenaient insupportables et ses instants sur terre étaient indifférents. Il fallait tout savoir et trouver une branche solide pour accrocher ses rêves. Était-ce un fait définitif dans le monde? Y'aurait-il eu un cas de chaos pareil auparavant dans le monde? La réponse, il fallait la chercher auprès de papa. Ce dernier se tenait debout devant la porte, avec un chasse –mouche de couleur châtin entre les mains :
-« Papa, quel était ton rêve le plus cher?» Son papa prit quelques minutes, bougea son objet, puis répliqua :
-« Pourquoi me le demandes tu Mâ ? Assise sur une brique de terre a l’entrée de la maison, elle répondit :
-« Enfait Pâ, je veux savoir si tu as pû le réaliser» . Alors, il prit une chaise dans le magasin a sa droite, s’y assit sans se séparer de son chasse-mouche, croisa les pieds tel un roi et reprit a tête courbée:
- « Je voulais être médecin » Elle s’ etonna et demanda promptement:
- « Que c'est t-il passé?» Son vieux père la regarda et sourit en disant:
-« Vois-tu Mâ, dans vie tout ne se passe pas toujours comme on le pense. Il y'a des situations qui ne nous laissent pas le choix.» A ces vocables, elle ouvrit les yeux, fixa longuement son géniteur, et lança une interrogation inquiétante:
-« Penses-tu que je pourrai concrétiser mes rêves, papa?» D'un grand sourire, il hocha la tête en signe d’un oui. Alors, Madingba poursuivit en disant:
-« Et donc, penses tu que le désastre qui sévit dans le monde actuellement pourra prendre fin avant que je ne grandisse?»
- « Mais bien-sûr! Ne t'inquiètes pas, Dieu notre Père veille sur nous. Tout ceci aura bientôt une solution» dit le père, rassurant. Mais Madingba cogna les genoux à terre et se mit à crier en pleurant:
- « Comment cela sera t-il possible papa? Des millions de personnes meurent sans accomplir leur rêves les plus chers. Même les les pays les riches n'ont rien pu faire et comment nous, situés au fin fond de l'Afrique allons nous vivre? Comment cela se fera t-il? J'ai tellement peur, je ne comprends plus rien papa. On ne ça plus à l'ecole, tous nos gestes sont à surveiller! Comment aurai-je de l'argent plus tard si aujourd'hui je ne fréquente pas? D'ailleurs, je ne sais même pas si je serai toujours vivante! Ôh Seigneur, je ne veux pas tout abandonner! Ces orphelins de la rue auront besoin de moi... D'où vient cette maudite maladie mondiale? Aie pitié de nous mon Dieu!» Le vieux père ressentit le tourment qui vivait en sa fille et s'efforça à la calmer, mais avec beaucoup de peines.
Il était environ six heures du soir et les ténèbres de la nuit l’emportaient sur la lumière du jour. Les chants des oiseaux et des coqs, les cris de grenouilles et de grillons ainsi que les mouvements d’animaux à quatre pattes vers leurs logements respectifs, faisaient du village un monde mélodieux et mobile. La petite écolière s'habituait désormais à la maison, et ne laissait pas les conseils de son père dormir dans le placard. Elle les appliquait à la lettre et c’était pour elle une force pour faire grandir sa sagesse. Tous les soirs, il fallait dialoguer avec ses documents sans se laisser distraire par le moindre mouvement d'un moustique. Elle était à quelques mois de la date de son examen, et l'objectif était d'être la meilleure. Des jours passaient, et plus que quelques semaines pour la reprise des cours dans les établissements secondaires de la place! Était-ce là une preuve que tout revenait à l'ordre dans le monde? On ne pouvait en dire autant, mais une lueur d'espoir se lisait à nouveau dans les yeux de Madingba. Elle était convaincue qu'elle réalisera son rêve, et sa joie ne se cachait plus:« Ôh merci Seigneur, je sais que tout ira mieux d'ici peu!»